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“Angelica Mesiti” Quand faire c’est dire
au Palais de Tokyo, Paris

du 20 février au 12 mai 2019



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 février 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Angelica Mesiti, Citizens Band, 2012 (photogramme). Installation vidéo HD, quatre écrans 16:9, couleur, son, 21’ 25’’. Courtesy de l’artiste, Anna Schwartz Gallery (Melbourne) et Galerie Allen (Paris).
2/  Angelica Mesiti, Relay League, 2017 (photogramme). Installation vidéo HD, trois écrans 16:9, couleur, son, 9’ 11’’. Courtesy de l’artiste, Anna Schwartz Gallery (Melbourne) et Galerie Allen (Paris).
3/  Angelica Mesiti, Mother Tongue, 2017 (photogramme). Installation vidéo HD, deux écrans, couleur, son surround, 17’ 54’’. Photo : Bonnie Elliot. Courtesy de l’artiste, Anna Schwartz Gallery (Melbourne) et Galerie Allen (Paris).

 


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Interview de Daria de Beauvais, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 février 2019, durée 6'34". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Daria de Beauvais



« Je m’intéresse au rôle social de la performance et de la musique, à la manière dont elles peuvent créer du lien dans des structures collectives. Les performances que je documente ne sont pas des actions ouvertement politiques, mais elles peuvent être des outils puissants pour conserver ou traduire des connexions culturelles. » (1)

Certains énoncés sont en eux-mêmes l’acte qu’ils désignent. Le philosophe du langage J.L. Austin les nomme « performatifs » lors d’une série de conférences dans les années 1950 – publiées de manière posthume avec le titre français « Quand dire c’est faire » – et bouleverse ainsi la linguistique en y ouvrant un champ nouveau, celui de la théorie des actes de langage. Angelica Mesiti quant à elle, développe depuis plusieurs années une recherche sur la communication non-verbale. Ses ambitieuses installations vidéo, à la fois le fruit de longues recherches et de rencontres fortuites, explorent les potentialités du langage qui, en-dehors de la parole ou de l’écriture, sont au revers de toute formulation explicite mais n’en restent pas moins des modes de communication possibles.

C’est ainsi que son exposition personnelle au Palais de Tokyo, la première dans une institution française, s’intitule « Quand faire c’est dire », retournement symbolique de cet énoncé performatif. Couvrant la période 2012-2017, l’exposition met en avant une sélection d’oeuvres iconiques d’Angelica Mesiti, pour la plupart jamais montrées en France. Se déployant avec une nouvelle ampleur dans les 1000m² de la Galerie Seine, ses installations vidéo créent un parcours immersif, de plus en plus expérimental au fur et à mesure de la visite, et nécessitant une participation active du visiteur.

Qu’il s’agisse de documenter des performances musicales en provenance de contrées lointaines mais réalisées loin de leur contexte d’origine, de mettre en scène une chorale en langue des signes, ou encore d’adapter un message codé en Morse par le biais de la musique, de la chorégraphie et de la sculpture, Angelica Mesiti crée de nouveaux langages à partir de systèmes existants. L’artiste s’intéresse aux questions de traduction, à travers le son ou le corps, de phénomènes culturels divers. Dans toutes ses oeuvres, elle met en lumière la grâce et l’inventivité du quotidien, tout en soulignant la portée sociale et politique de la performance et de la musique.


(1) Angelica Mesiti en conversation avec Alexie Glass-Kantor et Haeju Kim, Relay League, Art Sonje Center, Séoul, 2018.






Exposition proposée dans le cadre de la saison Sensible

« Sensible », la nouvelle saison du Palais de Tokyo s’ouvre sur des mouvements incertains : ceux de l’action combinée des eaux et des vents. Une balise maritime est suspendue au-dessus de nos têtes sans que l’on puisse anticiper sa trajectoire. Baromètre infatigable des humeurs de la nature, elle est ce que le mathématicien Henri Poincaré nommait « la sensibilité aux conditions initiales » : les mouvements imprévisibles entraînés par l’introduction d’une modification infime dans un système chaotique.

C’est cette matière instable que travaillent les artistes présentés dans cette saison. Theaster Gates, Angelica Mesiti, Julien Creuzet, Louis-Cyprien Rials, Julius von Bismarck et Franck Scurti. Tous portent une attention particulière aux mouvements : dans les histoires sociales, les migrations, les héritages culturels ou bien dans le déracinement et la transposition des signes et des gestes du quotidien.

Ils nous montrent que dans un monde chaotique, la mise en contact de différentes cultures produit des mouvements imprévisibles. Être sensible, c’est changer au contact de l’autre, c’est mettre en relation les imaginaires du monde, c’est produire les devenirs imprévisibles de nos destins mélangés.