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“Océanie” article 2657
au musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris

du 12 mars au 7 juillet 2019



www.quaibranly.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 11 mars 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Taumi, plastron. Iles de la Société, Océanie , fin du XVIIIe siècle. Fibres, plumes, dents de requin, poils de chien, hauteur 73 cm. Courtesy National Museums Liverpool, World Museum.
2/  Poisson Malanggan. Nouvelle Irlande, Papouasie-Nouvelle-Guinée. N° inventaire : 32953. Bois, couleurs, fibres, coquillage, 98 x 261 x 56 cm. © Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Museum of Ethnology Dresden, photo Eva Winkler.
3/  Lisa Reihana, in Pursuit of Venus [infected], 2015–17 (détail). Vidéo monovoie, Ultra HD, couleur, son 7.1, 64 minutes.. Auckland Art Gallery Toi o Tāmaki, Don des Patrons de la Auckland Art Gallery, 2014. Additional support from Creative New Zealand and NZ at Venice Patrons and Partners. © Image courtesy of the artist and ARTPROJECTS.

 


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Interview de Stéphanie Leclerc-Caffarel,
Responsable de Collections Océanie au musée du quai Branly – Jacques Chirac
et commissaire associée de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 mars 2019, durée 9'55". © FranceFineArt.
(à gauche, Stéphanie Leclerc-Caffarel et à droite, Pr. Nicolas Thomas)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires :
Pr. Nicolas Thomas, Directeur du Musée d’Archéologie et d’Anthropologie de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni)
Dr. Peter Brunt, Maître de conférences à l’Université Victoria à Wellington (Nouvelle-Zélande)
Dr. Adrian Locke, conservateur responsable des expositions de la Royal Academy of Arts, Londres (Royaume-Uni)
Commissaire associée :
Stéphanie Leclerc-Caffarel, Responsable de Collections Océanie au musée du quai Branly - Jacques Chirac




Deux cent cinquante ans après le premier voyage de James Cook, le musée du quai Branly - Jacques Chirac présente – pour la première fois en France – une exposition d’envergure sur le continent aux vingt-cinq mille îles. Près de 200 oeuvres anciennes comme contemporaines racontent les cultures et les peuples insulaires, et dressent un panorama de l’art océanien.

De la Nouvelle-Guinée à Rapa Nui (île de Pâques), d’Hawaii à Aotearoa (Nouvelle-Zélande), l’exposition présente le Pacifique insulaire dans son entier. Issus de ce vaste territoire constellé d’îles, les « arts d’Océanie » consistent en un ensemble de styles, associés à de très nombreux groupes culturels et linguistiques, et à des traditions dynamiques, mouvant au gré de changements historiques. Si chaque archipel, îlot, terre a su conserver ses particularités, les artistes partagent néanmoins des questionnements, des problématiques et des réflexions communes. Véritable voyage au coeur du Pacifique, Océanie met l’accent sur ce qui lie les cultures et les peuples et intègre en ce sens une réflexion contemporaine sur le monde océanien.

Ces dernières décennies, historiens de l’art, anthropologues et artistes ont accordé un grand intérêt aux thématiques de rencontres, d’échanges et aux phénomènes d’hybridation dans les arts océaniens. Des études croisées entre les collections muséales et les cultures vivantes ont permis de prendre conscience de la richesse et de la variété des genres artistiques insulaires mais aussi de mieux les comprendre.

Ainsi les oeuvres emblématiques ne sont-elles plus nécessairement considérées comme l’expression de la « tradition », mais évoquent aussi des moments dans l’histoire de cultures marquées par le commerce, bousculées par la colonisation, l’évangélisation, et plus récemment le changement climatique.






Quatre grands thèmes jalonnent l’exposition – le voyage, l’ancrage, la rencontre et la mémoire. Ils constituent des clés de compréhension pour mieux appréhender les arts océaniens.

Le voyage évoque d’abord l’histoire de la navigation autochtone : l’exploration du Pacifique par les peuples venus d’Asie du Sud Est, l’art de la fabrication et de l’ornementation des pirogues (tel que les proues sculptées et les pagaies), le développement du commerce et des échanges, y compris avec les Européens.

En contrepoint, le thème de l’ancrage retrace les multiples façons dont les cultures océaniennes ont créé des lieux d’habitation et d’appartenance. Ces maisons et espaces racontent de nombreuses histoires sur l’origine, les rituels et le pouvoir ancestral. De nombreuses oeuvres furent d’abord conçues comme des réceptacles d’esprits et de divinités, certaines considérées aujourd’hui comme des chefs d’oeuvre des arts océaniens.

L’ancrage est aussi aujourd’hui, du fait de l’élévation du niveau de la mer, un défi pour les peuples insulaires comme l’expriment notamment les artistes contemporains.

Dans l’exposition, le thème de la rencontre réfère à celles qui eurent lieu entre les cultures océaniennes et avec l’Occident. Cette rencontre, dont on a longtemps considéré qu’elle avait eu pour seul résultat le déclin des cultures insulaires, fut aussi source d’innovations dans le champ artistique (apparition de nouvelles formes, supports, registres…).

Enfin, l’exposition évoque un thème essentiel pour comprendre l’histoire et l’identité de la région, celui de la mémoire et de son rôle dans la négociation du contemporain.

Des larges pirogues soigneusement sculptées aux fins ornements en corporels, des figures de divinités aux vidéos et installations contemporaines, l’exposition raconte comment coïncident dans les arts d’Océanie mémoire ancestrale et regard critique, tradition et modernité. Le musée du quai Branly - Jacques Chirac est fier de rassembler des témoignages anciens comme contemporains de ces cultures et de rendre ainsi compte de l’art d’un continent, dans toute sa diversité.