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“Le marché de l’art sous l’Occupation 1940-1944” article 2665
au Mémorial de la Shoah, Paris

du 20 mars au 3 novembre 2019



www.memorialdelashoah.org

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 mars 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Ventes à l’Hôtel Drouot, 1942. © Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN – Grand Palais / Noël Le Boyer.
2/  La salle des antiquités orientales du musée du Louvre sert d’espace de stockage aux œuvres d’art spoliées. France, 1943-1944. © Mémorial de la Shoah / Coll. Bundesarchiv.
3/  Vente aux enchères. Paris, galerie Charpentier, juin 1944. © Lapi/Roger-Viollet.

 


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Interview de Emmanuelle Polack,
docteure en Histoire de l’art et commissaire scientifique de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2019, durée 16'47". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire scientifique : Emmanuelle Polack, docteure en Histoire de l’art, auteure de Le marché de l’art sous l’Occupation 1940-1944, (Éditions Tallandier, 2019)
Commissaire et coordinatrice : Marie-Edith Agostini, Mémorial de la Shoah




« Cette exposition est le résultat d’une longue enquête menée en Europe mais également aux États-Unis, et grâce à des archives jusque là inexploitées, le récit scénographique dresse un panorama précis du marché de l’art sous l’Occupation. À travers les nombreux documents se déploie une galerie éloquente de protagonistes, que ces derniers soient marchands, commissaires-priseurs, experts ou bien encore conservateurs de musées. Pour bien comprendre le rôle de chacun, on entre dans le lieu de leurs agissements : galeries d’art parisiennes, salles de ventes aux enchères à Paris mais également à Nice. C’est aussi l’occasion de rendre hommage au destin tragique de galeristes juifs victimes de « l’aryanisation » du monde de l’art et de souligner l’importance du pillage et de la spoliation artistique des familles juives. En présentant mes travaux de recherches au Mémorial de la Shoah, ceux-ci revêtent une charge symbolique forte, de même qu’ils démontrent la nécessité pressante de porter le sujet au grand public. »

Emmanuelle Polack, commissaire scientifique de l’exposition






Dès leur prise du pouvoir en 1933, les nazis jettent les bases de l’« aryanisation », leur politique de dépossession des entreprises appartenant aux Juifs, tant pour des raisons idéologiques qu’économiques. En France dès la promulgation du Statut des Juifs du 3 octobre 1940, certaines professions sont interdites à la population définie par ce texte de loi.

À compter de l’été 1941, sur l’ensemble du territoire français, les administrations françaises confisquent entreprises, biens immobiliers, financiers et oeuvres d’art appartenant aux Juifs de France. Leurs comptes en banque sont bloqués tandis que les Juifs arrêtés voient leurs biens confisqués à l’entrée des camps d’internement français.

Dépouillés de leurs biens, victimes d’une double législation, nazie et du gouvernement de Vichy, les Juifs de France se voient exclus de tous les pans de la vie politique, sociale et économique, en préambule à leur élimination physique. Le pillage des biens et la spoliation ont contribué à fragiliser et à marginaliser les Juifs de France. Privés de ressources et des moyens qui leur auraient permis de fuir, des milliers de Juifs sont pris dans la nasse des arrestations, de l’internement, puis de la déportation.

Dans le même temps, pendant l’Occupation entre 1940 et 1944, le marché de l’art est florissant en France. Une véritable « euphorie » touche tous les circuits traditionnels de transfert des oeuvres d’art : ateliers, galeries et maisons de vente aux enchères publiques. Tous s’approvisionnent à Paris, où plus de deux millions d’objets transitent entre 1941 et 1942. Ces ventes, trafics et échanges d’objets réalisés parfois à des prix élevés ne sont pas sans conséquences sur la destinée des oeuvres appartenant aux familles juives persécutées par la législation d’exception des ordonnances allemandes et des lois de Vichy. Les lois discriminatoires frappent également certains marchands juifs qui voient leurs commerces ou galeries « aryanisés ».

Pour la première fois, une exposition dresse un panorama historique et artistique en interrogeant les dessous sombres du marché de l’art français. Sous le commissariat scientifique d’Emmanuelle Polack, l’exposition retrace le chaos inhérent à cette situation historique à nulle autre pareille dans l’Histoire française, le long d’un parcours incluant des exemples concrets, des documents historiques inédits et de véritables oeuvres d’art spoliées puis rendues à leurs propriétaires à l’issue de longs combats juridiques.

Des tableaux de John Constable, de Thomas Couture ou encore de George Romney, témoins de leurs pérégrinations et présentés pour la première fois à Paris, clôturent le parcours. L’occasion pour les chercheurs de Provenance d’expliciter leur méthode et d’aider, autant que faire se peut, les familles désireuses d’obtenir des informations sur la disparition d’objets culturels sous l’Occupation.






Parcours de l’exposition :

Introduction

Histoire du goût
Principaux textes concernant la spoliation des Juifs en France [1940-1944]
- Mesures allemandes
- Lois et décrets du gouvernement de Vichy

Salle 1
Des galeries défendant l’art moderne sous l’Occupation
- La galerie B. Weill
- La galerie Pierre
- La galerie Paul Rosenberg
- René Gimpel, marchand d’art, de la place Vendôme au camp de Neuengamme (Allemagne)

Salle 2
- L’Hôtel des Ventes aux enchères publiques de la rue Drouot
- Le pendant du marché de l’art sur la French Riviera (zone libre)
- Conclusion