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“Le modèle noir de Géricault à Matisse” article 2674
au Musée d'Orsay, Paris

du 26 mars au 21 juillet 2019



www.musee-orsay.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 25 mars 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Marie Guillemine Benoist (1768-1826), Portrait de Madeleine, 1800, Dit aussi Portrait d’une femme noire ; présenté au Salon de 1800 sous le titre Portrait d’une Négresse. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Paris, musée du Louvre, INV 2508. Photo © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Gérard Blot.
2/  Edouard Manet (1832-1883), Olympia, 1863. Présenté au Salon de 1865. Huile sur toile, 130,5 x 191 cm. Paris, musée d’Orsay, RF 644. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
3/  Felix Vallotton (1865-1925), Aïcha, 1922. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Hambourg, Hamburger Kunsthalle, prêt permanent de The Stiftung für die Hamburger Kunstsammlungen, HK-5739. © SHK / Hamburger Kunsthalle / bpk. Foto : Elke Walford.

 


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Interview de Isolde Pludermacher,
conservatrice en chef au musée d'Orsay et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 mars 2019, durée 17'10". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Cécile Debray, conservateur en chef du patrimoine, directrice du musée de l'Orangerie
Stéphane Guégan, conseiller scientifique auprès de la présidente des musées d'Orsay et de l'Orangerie
Denise Murrell, Ford Foundation Postdoctoral Research Scholar at the Wallach Art Gallery
Isolde Pludermacher, conservatrice en chef au musée d'Orsay

Comité scientifique :
David Bindman, professeur émérite d’histoire de l’art, University College London
Anne Higonnet, Ann Whitney Olin Professor, Barnard, Columbia University
Anne Lafont, historienne de l’art, directrice d’étude EHESS
Pap Ndiaye, historien et professeur des universités à Sciences Po Paris




En une trentaine d’années, “la représentation des Noirs” est devenue un objet d’histoire de l’art très présent des deux côtés de l’Atlantique, et les travaux liés aux “black studies” se multiplient. Ils visent, pour une part significative, à montrer comment le monde des images fut partie prenante du processus historique défini par l’instauration de la traite négrière, la sortie progressive de l’esclavage et enfin le lente affirmation d’une identité noire.

Aucune exposition à ce jour n’avait tenté d’explorer ce phénomène de civilisation multiséculaire à partir de l’iconographie foisonnante au début du XXe siècle, Le modèle noir de Géricault à Matisse se propose de montrer comment se sont construites, déconstruites et reconstruites les images des individus “de couleur” au cours du temps. Co-organisée avec la Wallach Art Gallery de New York, l’exposition du musée d’Orsay s’intéresse donc aux changements qui ont affecté les modes de représentations des Noirs vivant à Paris, dont certains exerçaient l’activité de modèle pour les artistes et jouèrent un rôle fondateur dans le développement de l’art moderne. Le propos s’appuie sur les œuvres les plus révélatrices de Girodet, Benoist, Guillon-Lethière, Géricault, Delacroix, Chassériau, Cordier, Carpeaux, Manet, Bazille, Gaugin, Cézanne, Matisse, intègre la photographie (Nadar, Carjat,…), et met particulièrement en lumière la production des artistes noirs, celle de la Harlem Renaissance (Charles Alston, William H.Johnson…) et des générations d’après-guerre, de Romare Bearden, Ellen Gallagher et Aimé Mpane jusqu’à aujourd’hui.

Priorité est donnée à la relation entre l’artiste qui peint, sculpte, grave, photographie et son modèle. En adoptant une approche multidisciplinaire, entre histoire de l’art, histoire des idées et anthropologie, cette exposition se penche sur des problématiques esthétiques, politiques et sociales, ainsi que sur l’imaginaire inhérent à la représentation des figures noires dans les arts visuels. L’exposition, sans rupture de récit, privilégie trois moments forts : le temps de l’abolition (1794-1848), le temps de la Nouvelle peinture (Manet, Bazille, Degas, Cézanne), le temps des premières avant-gardes du XXe siècle. Une développement particulier est réservé à Olympia et ses avatars, ainsi qu’à la découverte de Harlem par Matisse et sa fascination pour la créolité, en écho aux Fleurs du mal de Baudelaire, livre qu’il illustra sous l’Occupation allemande.

Madeleine, Joseph, Aspasie, Laure, Carmen Lahens, Aïcha Goblet… nombreux sont les hommes et les femmes noirs ou métis à avoir croisé le chemin des artistes, peintres, sculpteurs et photographes. Qui sont-elles, qui sont-ils, ces acteurs souvent oubliés du grand récit des avant-gardes ? Un prénom ou un surnom, a longtemps suffi, au mieux, à les désigner… De façon progressive pourtant, ces modèles d’atelier, de même que les personnalités noires du monde du spectacle, prennent une part active dans la vie artistique parisienne. De la méconnaissance à la reconnaissance, nulle autre exposition n’a jamais retracé ce long processus ni tenté de qualifier un dialogue pourtant central à la vie des arts.


Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et The Miriam and Ira D. Wallach Art Gallery, Université de Columbia, New Yok, en collaboration avec le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre, avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France.