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“DRAWING NOW Art Fair” 13ème édition - Le salon du dessin contemporain
au Carreau du Temple, Paris

du 28 au 31 mars 2019



www.drawingnowartfair.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 27 mars 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Raphaëlle Peria, Tetrameles nudiflora, 2018. Grattage sur photographie rehaussée de feuilles d'or, 32 x 24 cm. Courtesy Galerie Papillon.
2/  Anya Belyat-Giunta, Maddalena's ear 3, 2017. Graphite, ink and watercolor on paper, 24 x 18 cm. © Anya Belyat-Giunta and Galerie Martin Mertens.
3/  João Vilhena, Un-séparables, 2017. Crayon de couleur, mine de plomb et feutre gouache sur papier, 18 x 12,5 cm. Courtesy Galerie Alberta Pane.

 


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Interview de Joana P. R. Neves, directrice artistique de DRAWING NOW Art Fair,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 mars 2019, durée 12'24". © FranceFineArt.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.

 

"Il est beau mon Pignon-Ernest! Je te l'échange contre deux Ben, tu me mettras une planche de Bretecher ?" A la galerie Suzanne Tarasieve, les dessins à l'encre brune d'Antoine Roegiers montrent une foire Brueghelesque grouillante et grimaçante. Bateleurs et saltimbanques distraient la foule des géants menaçants qui la dominent, divinités à apaiser, à nourrir par des sacrifices. Dans cette veine, les petits formats de Tinus Vermeersch (Hopstreet gallery Brussels) empruntent au fantastique d'Europe centrale et à Jérôme Bosch : des oiseaux de malheur cloués au sol, quelques survivants d'une humanité perdue dérivent sur un océan d'enfer Dantien, perchés sur des barques-citadelles assiégées. Chez Radu Belcin (galerie Martin Martens) un homme-oiseau pose fièrement, droit dans ses bottes. Un élégant gentleman aux cheveux gominés tient dans sa bouche un large anneau d'or, ses yeux ont disparu de son visage, effacés, laissant ce portrait dans son absurdité kafkaienne.

Une silhouette noire adossée à un mur est un assemblage de morceaux de papier peints à la gouache blanche et noire, assemblés à l'aide d'épingles. L'œuvre de Jean-Charles Blais (galerie Catherine Issert) est dense, lourde, et pourtant légèrement suspendue entre le figuratif et l'abstrait. Ses personnages en pastels gras sur papier marchent tout en semblant immobiles, figés par l'épaisseur d'une matière vert bouteille, indigo, noire.
Amir Nave (galerie InSitu) mélange tout, l'encre, le feutre, la peinture, le collage dans une formidable énergie punk. Les changements d'échelle sur une même scène d'embouteillage, des têtes ajoutées ici, de longs bras, l'ajout de morceaux de carton agrandissant le dessin dans toutes les directions font de son travail un surprenant chaos. Le trait, la griffure, la peinture venant recouvrir ceci ou cela dans une urgence vitale, nous prenant toujours à contre-pied : ces heureux imprévus sont un véritable souffle de liberté. Son dessin crie, hurle, distribue des gifles tout en laissant place à de petits chuchotements, des murmures qu'il faut venir chercher et saisir avec attention.

Gloria Herazo (galerie Adrián Ibáñez, Colombie) combine broderie chic et collage glamour d'images de magazine. Entre les espiègleries d'Alice et les people de Life, l'onirisme sud américain rencontre les vitrines de chez Tiffany's. Cette douce poésie rencontre les minuscules personnages de Felipe Bedoya. Groupés ou isolés, éparpillés, alignés, rangés sur une grille, hommes et femmes deviennent les habitants de grilles de mots croisés, de scrabble, des diagrammes colorés expliquant éclipse solaire, trajectoire de comète, formule statistique ou mathématique. Chez JAK (galerie Michael Sturm) des scénettes microscopiques en papier découpé sont prises dans des petits blocs de résine colorée. Un cavalier sur une colline, une femme poussant un landau dans Central park, un voyageur tirant une valise, une voiture entrant en collision avec un avion, des marcheurs sur la banquise sont les plans d'un grand film en préparation. On attend le bus, on se promène à vélo, on travaille dans un studio de photographie, on visite un musée, chaque petite brique transparente est un morceau de vie, parfois paisible, parfois agitée.

La galerie La Ferronnerie présente des dessins au crayons de couleur de Frédéric Coché. Sur une nappe à carreaux jaunes et bleus, de celles sur lesquelles on pique-nique par un bel après-midi d'été, des scènes sont jouées par des personnages enfantins de pâte à modeler, des petits jouets, cowboys et indiens de plastique. Il s'y joue les passions de saints, des naufrages infernaux et allégories bibliques, on s'y bat, on y agonise dans les flammes, on y rencontre dieu. Klaas Vanhee (galeria Silvestre, Madrid) dessine vite, une succession rapides d'instantanés, flashes passant du figuratif à l'abstrait. Des éponges multicolores en apesanteur, deux mains, des triangles traversant un orage, une paire de chaussures au feutre et à l'aquarelle, quatre losanges forment un rythme rock, vif et orageux. Cela semble être la musique de fond de l'univers d'Annabelle Guetatra (galerie DYS, Bruxelles). Son jardin d'Eden est traversé de rivières d'encre noire. Des femmes y rencontrent des monstres aimants et protecteurs, en fuient d'autres plus hostiles. Le désir y est un courant naturel et divin traversant tout, apportant bonheur et vie, faisant pousser des fleurs; mais pouvant aussi troubler et salir, meurtrir et emporter vers l'inconnu. L'aquarelle, le trait fin de crayon, l'encre grasse se mêlent de belle façon, avec justesse.

L'humanité, pour Anita Groener (galerie Janknegt, Laren, Pays-Bas) est faite de silhouettes noires perchées sur des échafaudages de fines brindilles assemblées ou des arbres filiformes sortant du mur, fragiles comme des jeunes pousses. Le peuple d'ombres liliputien est libre comme des oiseaux et prêt à être emporté par le vent. Ce travail a une simplicité chaleureuse, il mérite que l'on s'y arrête un instant en goûter le charme et la délicatesse. Ce n'est pas chose aisée au milieu d'un marché bruyant, mais c'est de ces petits bonheurs que l'on se nourrit.

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

Organisation  :
Christine Phal, présidente
Carine Tissot, directeur
Joana P. R. Neves, directrice artistique




12 ans, 13e édition : l’énergie de l’adolescence !

En 2007, la première édition du salon du dessin contemporain a créé la surprise dans le monde de l’art car le dessin était encore confidentiel et réservé à quelques amateurs, le salon y a trouvé d’emblée une place à part dans le coeur des collectionneurs !

Douze ans plus tard, le travail de reconnaissance de ce medium réalisé avec les galeries, les artistes, les collectionneurs et les institutions a donné au dessin contemporain une place de choix dans les collections privées et publiques. Cette reconnaissance a donné envie de dessiner ou redessiner à plusieurs générations d’artistes.

C’est dans cette perspective de reconnaissance internationale de ce medium que nous préparons la 13e édition de DRAWING NOW Art Fair, le salon du dessin contemporain. Tout d’abord à travers les propositions ambitieuses des 71 galeries qui viennent de 15 pays qui présenteront pendant ces 5 jours les oeuvres de plus de 300 artistes jeunes ou plus établis : un panorama de différentes pratiques des 50 dernières années à aujourd’hui.

Notre ambition est de faciliter les rencontres : rencontre entre une galerie et un collectionneur, un collectionneur et un artiste, un artiste et une institution… La dimension internationale de ces rencontres est primordiale, aussi les institutions et les collectionneurs internationaux sont invités à échanger à l’occasion des Talks.

Pour cette 13e édition, DRAWING NOW Art Fair passe à l’ACTION ! Le dessin sort de la feuille, sort du Carreau du Temple, va dans la rue et dans les institutions. Joana P.R. Neves, directrice artistique de la foire a choisi de faire la place belle au dessin performé avec une programmation d’une douzaine d’artistes qui interviendront tous les jours dans et au-delà du Carreau du Temple.

Le Mois du dessin se renforce encore en 2019 à travers la programmation d’expositions de dessin dans les institutions et la mise en avant du rôle de l’artiste et du médiateur dans les ateliers et workshops à destination de publics pluriels, réalisés dans différents lieux culturels durant le premier trimestre.

Cette édition promet donc aux visiteurs, collectionneurs, amateurs et professionnels de nouvelles rencontres, de découvertes et d’émotions avec le dessin contemporain sous toutes ses formes.

Christine Phal, Fondatrice et Présidente du Salon




Les galeries - 3 secteurs pour 3 fois plus de découvertes

71 galeries internationales
• 46% de galeries internationales (33 galeries) pour 15 pays représentés : Allemagne, Autriche, Belgique, Colombie, Espagne, Etats-Unis, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Russie, Suisse
• 56% de galeries, soit 40 galeries, ayant participé en 2018 et 21% d’exposants (15 galeries) qui ont déjà participé une fois à DRAWING NOW Art Fair
• 23% de nouvelles galeries : 16 galeries participent pour la 1ère fois.

SECTEUR GENERAL - Rez-de-chaussée :
Cet espace est situé sous la verrière du Carreau du Temple et accueille les galeries établies qui présentent un artiste en focus sur au moins 30% de la surface totale de leur stand. Les galeries qui exposent au niveau bas du Carreau du Temple sont invitées, depuis l’édition 2018, à redéfinir leurs propositions autour de deux nouveaux secteurs, Insight et Process, permettant de montrer le versant le plus contemporain du dessin. Avec cette nouvelle définition des espaces du niveau bas du Carreau du Temple, la foire propose une vision encore plus forte du dessin contemporain et répond aux envies des collectionneurs et professionnels du salon de découvrir de nouvelles propositions artistiques. Ces espaces bénéficient d’une médiation spécifique pour le public lors de la visite des stands.

INSIGHT - Niveau bas :
Insight est une nouvelle plateforme de découverte, qui permet aux visiteurs d’approfondir leur connaissance de nouveaux artistes, français ou internationaux, qui sont moins connus du public et présentés en solo ou en duo par des galeries émergentes ou plus confirmées.

PROCESS - Niveau bas :
Le secteur Process accueille les galeries qui présentent un projet spécifique, conçu entre le galeriste et le(s) artiste(s) – et éventuellement un curateur –, ou une expérimentation des voies nouvelles du dessin contemporain (vidéos, dessins animés, etc.).




Extrait de la programmation :

Depuis 2007, le printemps parisien se place sous le signe du dessin contemporain ! Ce rendez-vous attendu chaque année, depuis 13 ans, promet au public amateur, collectionneur et professionnel une rencontre unique avec le medium dessin sous toutes ses formes. Pendant 5 jours le Carreau du Temple va battre au rythme du dessin, de ses ateliers pour enfants, de ses talks et de ses rencontres.


ACTION ! : LE DESSIN PERFORMÉ
Le dessin est souvent considéré comme un art performatif, une pratique de l’endurance et de l’effort physique, mais aussi de la captation sur le vif. Ainsi, il s’associe volontiers à la danse, à la conférence artistique, à l’activisme, à la musique... Expérimental, cet échange dans la durée et dans un lieu précis comprend la trace graphique d’un acte ou d’une pensée en mouvement comme une mesure visuelle, parfois éphémère, d’une expérience quasi impondérable. Lors de performances, ou enregistrements d’actions de dessin, les outils graphiques se réinventent et les différentes pratiques se dilatent. La ligne serpentine vers le mot écrit, la parole, l’interprétation musicale, le geste dansé, la topographie - dans l’espace transitoire de l’art. Traits, papiers, diagrammes, dansent, jouent, crient, pensent – le temps d’une performance.
Joana P. R. Neves, directrice artistique
https://www.drawingnowartfair.com/programmation-2019/action-le-dessin-performe/

MASTER NOW
La notion de chef-d’oeuvre est toujours délicate à définir et il est assurément ambitieux, voire audacieux, de vouloir ainsi qualifier telle pièce plutôt qu’une autre. Il ne faut pourtant pas s’en priver, le seul risque étant de susciter la discussion, ce qui est toujours une bonne chose. Depuis quelques années, nous avons proposé à un certain nombre de galeries de sortir de leurs réserves une oeuvre qui leur semblerait pouvoir détenir ce label de qualité et de la mettre en exergue sur leur stand. Au fil du temps, celles-ci ont été de plus en plus nombreuses à vouloir participer et a permis de « dessiner » comme un parcours spécifique, interne au sein de celui du salon. A suivre donc, pour le plaisir de l’oeil et de l’esprit.
Philippe Piguet, membre du comité de sélection de DRAWING NOW Art Fair
https://www.drawingnowartfair.com/programmation-2019/master-now/

TALKS : UN PROGRAMME DE RENCONTRES AVEC DES PERSONNALITÉS INTERNATIONALES
Moment privilégié pour la rencontre des professionnels du dessin contemporain du monde entier, le salon donne la parole à des intervenants spécialisés en art contemporain autour de Talks et d’Entretiens d’artistes. De la performance à la place des femmes, en passant par ce que le dessin a à nous apprendre, chaque année de nouvelles thématiques viennent compléter nos questionnements sur ce médium. Chaque Talk dure 1h. Retrouvez les Talks et entretiens passés sur notre chaîne Youtube.
https://www.drawingnowartfair.com/programmation-2019/talks/