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“Le Chemin des Impossibles” 1ère édition
Parcours art et patrimoine en Perche

du 27 avril au 2 juin 2019



lechampdesimpossibles.com

 

© Anne-Frédérique Fer, voyage presse et visite de l'intégralité du parcours "Le Chemin des Impossibles", le 2 mai 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Clara Chichin, Sans-titre, série Le dos des arbres, 2014-2017. © Clara Chichin / ADAGP / Le Champ des Impossibles.
2/  Eric Mezan, Entre-temps - Moulin Blanchard, 2019. © Eric Mezan.
3/  Guillaume Zuili, Sun over Field. © Guillaume Zuili / Galerie Clémentine de la Feronnière.

 


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Interview de Christine Ollier, directrice artistique "Le Chemin des Impossibles",
par Anne-Frédérique Fer, à Perche-en-Nocé, le 2 mai 2019, durée 7'48". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire générale : Christine Ollier, directrice artistique



Le Champ des Impossibles en quelques mots

Notre propos est de créer un outil culturel ambitieux de développement du territoire, un outil qui contribue à le valoriser, à créer du lien social et à attirer des visiteurs. Nous postulons que l’art et la culture peuvent être en même temps un instrument économique de développement et un outil d’émancipation. Qu’ils peuvent créer du vivre ensemble tout en assurant une circulation des idées. Qu’ils ne sont en rien incompatibles avec un idéal d’éducation populaire.

Le Champ des impossibles est un outil de développement du territoire par l’art, la culture, la médiation. C’est une entreprise culturelle au service du public qui a pour mission de soutenir les artistes dans leur création, de conserver leurs oeuvres et de les diffuser auprès du plus grand nombre. Sa stratégie culturelle, socio-économique et touristique intègre des préoccupations locales, régionales, nationales et européennes.

Sa mission de service au public est de favoriser dans le Perche, en milieu rural, la diffusion de l’art contemporain et la médiation culturelle auprès de la population en instaurant une dynamique d’éducation, alimentée par un dialogue vivant avec les artistes.

Le Champ des Impossibles intègre une collection permanente d’art contemporain et de photographie, des espaces d’expositions, un lieu d’accueil d’artistes en résidence, une bibliothèque thématique, un lieu de conservation et un parc de sculptures.

Le projet inclut des expositions temporaires et semi-permanentes, des résidences d’artistes, un parcours art patrimoine annuel, des ateliers de pratiques artistiques, des stages, des ateliers d’écritures…






Parcours de la première édition

Le Chemin des Impossibles sillonne le pays de Perche-en-Nocé sur 50 km de routes secondaires pour vous faire (re)découvrir paysages, édifices patrimoniaux et artistes contemporains. Conçu par Christine Ollier, directrice du Champ des Impossibles, ce parcours en 11 lieux donne à voir 12 artistes de la scène française dans la diversité de leurs expressions : sculpture, photographie, peinture, vidéo et installation.

Cette année, il passera par les clochers de Courthioust et de Corubert puis par la route dite des manoirs menant à Saint-Aubin-des-Grois, Saint-Cyr-la-Rosière, Préaux-du-Perche, et bien sûr à Nocé, bourg principal de la commune.



Les artistes de la première édition


Ashley Ashford-Brown

Au Moulin Blanchard, Nocé, Futur site du Champ des Impossibles
Ses peintures - composées de ciment et de poussière, teintées de thé et d’un nombre limité de pigments, sur toile - témoignent de son intérêt pour le monde naturel et de la détérioration des relations entre l’homme et la nature. Ses dernières toiles les “Rooms” sont empreintes d’attaches mémorielles. Les compositions géométriques donnent à voir des lieux vides uniquement habités de rais de lumière et des traces à peine visibles de la dégradation des murs et parfois celles d’un mobilier disparu comme celles découvertes dans l’antique demeure familiale récemment vidée et vendue. Les espaces en déshérence du Moulin Blanchard ont aussi inspiré le peintre. De cet élégant ensemble émergent des toiles à la lumière blanchâtre et aux ocres mordorés. Certaines toiles proposent un silencieux hommage à la dramatique histoire de la destruction syrienne. Ce ne sont pas tant des lieux qui sont dépeints qu’une offrande aux souvenirs que le peintre suggère à travers des chromatiques douces qui confèrent à ces toiles un état physique ancien. Comme si celles-ci désiraient fusionner discrètement avec le mur où elles sont accrochées. Comme si leurs propres empreintes pouvaient, elles aussi, disparaître à leur tour.


Michel Le Belhomme
Au Moulin Blanchard, Nocé, Futur site du Champ des Impossibles
Michel Le Belhomme pratique le “lent protocole sculptural qui fait tableau” selon Christian Gattinoni, “dans le sillage des sculptures involontaires de Brassaï et des ready made à l’échelle et au point de vue rectifiés par Patrick Tosani. Du premier, il a retenu l’utilisation des matériaux sans qualité, leur pouvoir de transformation. Du second, il travaille la singularité des objets et leur métamorphose dans un jeu de proximité, perturbé par la distance et la variation d’échelle”. Pour son exposition au Moulin Blanchard il va concevoir une exposition-installation en regard du lieu qui lui est proposé.


Eric Mezan
Au Moulin Blanchard, Nocé, Futur site du Champ des Impossibles
Lorsqu’il crée l’agence Art Process, au début des années 2000, ses compétences attirent une clientèle internationale pour laquelle il organise chaque année un tour du monde des foires et biennales d’art contemporain. Cela lui permet de poursuivre ses propres créations en réalisant plus de quinze mille clichés et séquences fi lmées sur tous les continents. Dans son atelier à Paris et à Bellême dans le Perche, il poursuit désormais son travail artistique à travers cycles et séries : The Lucinda River, Entre-temps, The International Series, etc. Il sonde également les possibilités de différents média tels que le son, la vidéo, la céramique et la peinture botanique : Le Chant des Abeilles, La Mauvaise Herbe, Finir, Yes Oui Can, etc. Pour le Chemin des Impossibles, il s’est proposé de créer un Entre-Temps photographique sur le Moulin Blanchard dans son état actuel afin de collecter un inventaire photographique mémoriel avant sa transformation.


Téo Bétin
Au Manoir de Lormarin, Nocé et à l’église de Courthioust, Colonard-Corubert
Fasciné par le bois, il récolte aussi bien du mobilier ancien que le tronc d’arbre qu’il sculpte à coeur en pleine forêt. Il fait subir de nombreuses transformations à la matière végétale tant par la découpe ou l’assemblage que par le feu qui la fragilise, en change l’aspect et lui confère une sorte d’aura spectrale que l’on retrouve dans ses photographies fixées-sur-verre, d’où émergent portraits ou silhouettes architecturales. Les constructions en volume, partiellement noircies ou peintes comme des surfaces monochromes jouent entre intérieur et extérieur et invitent le regard à pénétrer les différents espaces comme autant de cachettes secrètes. Entre architecture et objet, les sculptures de Téo Bétin interrogent la mémoire, l’histoire qu’elles véhiculent. Pendant sa résidence au Champ des Impossibles il a le projet de réaliser une sculpture monumentale à l’instar de celle qu’il a réalisé pour la biennale de Dak’Art. Il présentera parallèlement un ensemble de sculptures “mobilières” au Manoir de L’Ormarin réalisées en 2017-2018 grâce au soutien en édition de la société AM ART.


Samuel Lebon
L’Atelier, Nocé
“Le réveil a sonné trop tôt. La cafetière m’a explosé dans les mains. Mon antibiotique me donne la chiasse. Deauville sent le cheval mouillé. À quoi bon vivre si c’est pour boire du café soluble et marcher sur du verre pilé. Je dois écrire. Sortir le monstre. Libérer la bête. Toutes ces pages en moi, j’ai une vague idée de leur pédigrée, et je commence à comprendre comment ça marche : je vais devoir en accoucher. À la fi n du travail, épuisé, en nage, incrédule, je regarderai flippé ce bébé moche et frippé. J’ai survendu une coquille vide. Les interviews pour la presse locale ont commencé. Je balance mon pitch, tout le monde trouve ça génial. “Hey, you’re Bukowski !”. Les collègues commencent à m’appeler Bukowski. Ils trouvent ça vraiment cool d’avoir Bukowski à la maison. Je voudrais m’enfuir. Disparaître. Quelque part où les planches sont plus larges. La foule plus dense. Me dissoudre dans l’alcool et le jeu. Mais je reviens sans cesse. Peut-être que je partirai d’ici quand l’histoire avec cette fille sera terminée. Peut-être que l’histoire avec cette fille s’arrêtera quand je partirai d’ici. Pitié qu’elle se taise. Qu’on arrête de s’emboîter. Qu’on me libère le crâne. J’ai besoin d’écrire”.


Clara Chichin
A l’église de Corubert, Colonard-Corubert
Les photographies de Clara Chichin sont un appel à l’errance. “Le Dos des Arbres” s’élabore sur la fugacité, tel un équilibre chimique introduisant une vision poétique dans le réel. L’écriture photographique de cette jeune artiste tente de révéler les parties invisibles de la captation photographique. Les prises de vues en couleurs ou en noir et blanc livrent des paysages baignant dans des lumières étranges, issues de sources luminescentes ou incandescentes, intensifiées par une chromatique, froide ou chaude, auréolant chaque image. La dimension picturale est évidente dans cette inclinaison iconoclaste à jouer de systèmes d’éclairages de différentes époques. Se rejoue une part de la tradition pictorialiste des débuts de la photographie, selon une version contemporaine qui s’en détache par un rendu appauvri, un peu rebelle aux préceptes idéalistes du XIXe siècle. Le traitement photographique est empreint d’une usure apparente, d’une perte désirée de réalité, tandis que les recherches chromatiques, approfondies au tirage, font virer les couleurs rappelant, en cela, les techniques d’antan.


Euridice Kala
A l’Hotel Bouillerie, Courthioust
Elle est membre fondatrice du PAN!C (Réseau panafricain de la contemporanéité indépendante) et plus récemment elle a fondé e.a.st (Ephemeral Archival Station), un laboratoire collectif de pratique de la recherche artistique qui regroupe une dizaine d’artistes. Elle travaille différents média pour atteindre ses objectifs : la performance, la vidéo, des sculptures-textes, des installations et de la photographie. Son approche artistique s’intéresse aux métamorphoses culturelles et historiques, à ses manipulations et adaptations dans une période qui se déroule du XVe siècle au début du XXe siècle. Ces récits forment des pistes poétiques et dialectiques qui se déroulent dans les espaces de départ et se développent au fur et à mesure de rencontres…


Serena Carone
A l’église de Saint-Aubin-des-Grois
Qui du réel, du faux semblant ou du simulacre l’emporte le plus dans cette oeuvre en volume ? Dans son atelier peuplé de figures mystérieuses, l’artiste élabore une œuvre sculptée basée sur l’imaginaire, l’expérimentation et le travail des matériaux les plus divers. Bricoleuse et joueuse, elle fabrique des mécanismes pour insuffler de la vie à certaines de ses oeuvres. Elle a longtemps gardé secrètes ses sculptures animées, pleureuses ou dormeuses, son bestiaire de faïence (…), chaque pièce vivant à sa manière les mystères de la matière. Une oeuvre unique à la poésie mystique et hallucinatoire empreinte d’une extrême délicatesse. Les sculptures présentées dans l’église de Saint-Aubin-des-Grois dialogueront idéalement avec celles qui habitent ce bel et secret édifice depuis des siècles.


Loïc Pantaly
A l’Après l’école, Saint-Cyr-la Rosière
Son oeuvre est “bricologique” ; ses créations sous forme de poèmes-rébus graphiques et de folles sculptures-machines aux rouages improbables mais maitrisés, mettent en scène les processus d’élaboration de ses idées et accompagnent avec humour le visiteur dans les circonvolutions de la pensée de l’artiste. Le travail peut se percevoir à deux niveaux : au-delà d’une première rencontre narrative avec l’oeuvre autour du processus de création et de ses mécanismes en mouvement, sculptures et dessins proposent également une autre vision. Cette dernière se construit en fonction de l’installation des pièces dans l’espace où il est alors question de lignes et de surfaces, de rythmes et de mouvements, et enfin du contexte créant ainsi une ultime dimension qui peut encore faire basculer la perception de l’oeuvre.


Catherine Poncin
A l’écomusée du Perche, Prieuré de Sainte Gauburge, St-Cyr-la-Rosière
La mémoire et l’archive sont les sujets de recherches que l’artiste explore par-delà les frontières. Elle répond fréquemment à des cartes blanches institutionnelles ou privées et mène des travaux personnels au cours desquels elle explore des patrimoines historiques, architecturaux, industriels, littéraires, scientifiques, sociologiques et politiques. Elle trouve sur les marchés des photographies et albums de famille anonymes, révèle des fonds d’archives, interroge les flux d’images du web. Puis elle duplique et s’approprie ces matières iconographiques. Les créations artistiques qui en résultent se déclinent sous formes de pièces photographiques, livres d’artiste, vidéos, installations, performances, éditions. Pour le Prieuré de Sainte-Gauburge, Catherine Poncin réactive, par une installation dans l’espace, sa série “Corps de Classe” qu’elle a réalisée en 1999 pour le Musée dauphinois de Grenoble à partir d’archives de photographies de classes datant de la 3e République. Au sein du Logis du Prieur, sera présentée la série “La Boîte de Pandore” (2008), mémoire de la Faïencerie de Gien qui viendra dialoguer aux ornements architecturaux et décoratifs qui décorent encore le logis.


Guillaume Zuili
“Le Jardin François”, Préaux-du-Perche
En s’intéressant à la technique de la double exposition, il documente Berlin, Moscou, Paris, Prague et Lisbonne, avec un style qui se détache déjà du réalisme. Dans cette même lignée de l’utilisation de techniques argentiques tout à fait singulières, il documente son obsession du mythe Américain. Dans sa série “L.A. Cromos”, il traite les icônes américaines : la Ford 58, Elvis, Coca-Cola... Il affine en parallèle son empreinte photographique, marchant vers l’abstraction du grain, dans les séries “Smoke and Mirrors” et plus récemment “San Pedro”. Lors de sa résidence au Champ des Impossibles cet automne, le photographe s’est immergé dans le paysage et a produit au fil des mois un ensemble de plus de 100 tirages développés au fur et à mesure du temps passé sur place. Au-delà des champs, des arbres et des cieux, il a souligné les diff érents aspects de l’architecture vernaculaire en revisitant les façades et en ployant les perspectives. Captivé par les lumières, les brouillards et les clairs de lune, il donne à voir une vision véritablement originale de ce territoire si pittoresque. L’ensemble s’est complété de portraits issus de cette population néo-rurale implantée au fur et à mesure des dernières décennies. Ces portraits ont été acquis par l’écomusée du Perche.


Agnès Propeck
A la Mairie, Préaux-du-Perche
Agnès Propeck est à la fois plasticienne et photographe. Travaillant sur les significations passés, présentes et en devenir des objets, elle construit des mises en scène subtiles, sobres et touchantes. La photographe “sait dégager une douce poésie du minimal des choses” (Emmanuelle Lequeux in Le Monde). Plus qu’une faiseuse d’image, elle est une faiseuse de sens. Ses premières créations émergent au début des années 1990. Elle choisit de s’exprimer sur un registre issu d’émotions et de pensées personnelles, mêlant étroitement le mot et l’idée à la conception de l’image. Il importe aussi de préciser qu’elle fabrique son monde par touches successives et qu’il n’existerait pas sans le recours à la photographie : c’est ce médium qui donne forme et sens à la mise en scène des objets qu’elle confectionne. Agnès Propeck expose régulièrement en France et à l’étranger, dans des musées, galeries et festivals. Plusieurs de ses photographies ont déjà rejoint d’importantes collections françaises et étrangères.