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“Paris romantique, 1815-1848” Les salons littéraires
au Musée de la Vie Romantique, Paris

du 22 mai au 15 septembre 2019



www.vie-romantique.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 21 mai 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  François Louis Hardy de Juinne dit Dejuinne, Salon de madame Récamier à l’Abbaye-aux-Bois, 1826. Paris, musée du Louvre Paris. Photo © RMN-GP (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi.
2/  François-Joseph Helm (1787-1865), François-Guillaume Andrieux faisant une lecture au foyer de la Comédie Française, Salon de 1847. Huile sur toile. Photo RMN-Grand Palais/ Christian Jean / Hervé Lewandowski.
3/  Emile Deroy (1820-1846), Charles Baudelaire (1821-1867), 1843-1844. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon photo. © RMN-Grand Palais (Château de Versailles)/ Franck Raux.

 


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Interview de Gaëlle Rio,
directrice du musée de la Vie romantique et co-commissaire scientifique de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mai 2019, durée 17'23". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général :
Christophe Leribault, Directeur du Petit Palais
Jean-Marie Bruson, Conservateur général du patrimoine honoraire, musée Carnavalet

Commissariat scientifique :
Gaëlle Rio, Directrice, musée de la Vie romantique
Elodie Kuhn, Directrice adjointe, musée de la Vie romantique




Du 22 mai au 15 septembre 2019, le musée de la Vie romantique et le Petit Palais s’associent pour présenter l’exposition « Paris romantique 1815 – 1848 », un véritable panorama culturel de la capitale entre 1815 et 1848.

Au musée de la Vie romantique les visiteurs sont invités à découvrir Les salons littéraires de cette période, grâce à la présentation de plus d’une centaine d’oeuvres : peintures, sculptures, dessins, costumes et manuscrits.

Durant la première moitié du XIXe siècle, les plus grands noms de la littérature – parmi lesquels Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier – se réunissent dans des salons en compagnie d’autres artistes pour échanger sur leurs créations. Cette camaraderie, éloignée de l’image habituelle de l’écrivain solitaire, a contribué à l’affirmation du mouvement romantique, fondé sur un dialogue incessant entre la musique, la littérature et les beaux-arts.

Pour en rendre compte, l’exposition propose d’abord une immersion au coeur d’un salon de l’époque. Dans l’atelier-salon d’Ary Scheffer, la bibliothèque, le piano et un accrochage de peintures inspirées notamment de références littéraires, à l’instar du Combat du Giaour et du Pacha d’Eugène Delacroix, évoquent cette atmosphère propre au romantisme. Le public découvre ensuite les « cénacles », ces cercles plus restreints d’hommes et de femmes de lettres, dont ceux initiés par Charles Nodier, Victor Hugo ou Delphine de Girardin, où l’on débat aussi bien de poésie, d’art et de littérature que de l’actualité politique. Le parcours se termine par l’évocation de la postérité des écrivains et poètes qui deviennent au milieu du XIXe siècle, des figures publiques et populaires. Ils sont célébrés par les médaillons et bustes de David d’Angers et caricaturés par le graveur Jean-Jacques Grandville ou le sculpteur Jean-Pierre Dantan.

Cette exposition s’accompagne d’une médiation spécifique : un cabinet d’écoute propose des textes de l’époque lus par des comédiens, une sonorisation d’ambiance est réalisée par la médiathèque musicale de Paris et des dispositifs numériques sont à la disposition du public. Une carte interactive situe les salons littéraires emblématiques de la capitale tandis qu’une application mobile invite les visiteurs à prolonger le parcours en partant dans Paris sur les traces toujours palpables de cette période. En complément de l’exposition, une riche programmation culturelle propose des visites animations, des conférences, concerts et spectacles rendant hommage à cette fraternité des arts si chère aux artistes et écrivains romantiques.


Au Petit Palais, « Paris Romantique, 1815 – 1848 », présente près de 600 oeuvres et plonge le visiteur dans le bouillonnement artistique, culturel et politique de cette période. Grâce à une scénographie immersive, le parcours invite à une promenade dans la capitale à la découverte des quartiers emblématiques de la période : les Tuileries, le Palais-Royal, la Nouvelle-Athènes, Notre-Dame de Paris ou les Grands Boulevards.






Parcours de l’exposition :

Durant la première moitié du XIXe siècle, les grands noms de la littérature française, parmi lesquels Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alfred de Musset, Théophile Gautier, se réunissent dans des salons, en petit comité, et en compagnie d’autres artistes pour échanger sur leurs créations et débattre de l’actualité. Cette camaraderie artistique, éloignée de l’image habituelle de l’écrivain solitaire, a contribué à l’affirmation du mouvement romantique dans les lettres. Pour en rendre compte, l’exposition propose d’abord une immersion au coeur d’un salon de l’époque avant d’inviter le visiteur dans les « cénacles » parisiens, ces cercles plus restreints d’hommes et de femmes de lettres, dont ceux initiés par Charles Nodier, Victor Hugo ou Delphine de Girardin. Le parcours se termine en évoquant la postérité de ces écrivains et poètes qui deviennent au milieu du XIXe siècle des figures publiques et populaires.

# 1. Au coeur d’un salon littéraire
Abandonnés à la suite de la Révolution française, les salons réapparaissent durant la Restauration et deviennent de hauts lieux du romantisme. Ils sont fondés le plus souvent au domicile des gens de lettres et privilégient, aux mondanités, les lectures et les conversations sur l’art. La poésie occupe une place de choix dans ces soirées. Les auteurs ont pour coutume d’y réciter leurs vers ou de les écrire sur des albums. Les échos entre la musique, les lettres, les beaux-arts sont nombreux : c’est la « fraternité des arts » si chère aux artistes et écrivains. Les murs sont ornés de tableaux des peintres romantiques, les divans et fauteuils garnis de velours noir. Certaines maîtresses de maison rebaptisent leur salle de réception « salon de la mélancolie ». Dans cet ancien atelier salon du peintre romantique Ary Scheffer, la bibliothèque, le piano et un accrochage de peintures inspirées de références littéraires évoquent cette atmosphère. Les contes du poète Lord Byron nourrissent les peintres Eugène Delacroix et Ary Scheffer ou encore l’écrivain Victor Hugo, pour son recueil Les Orientales. Les artistes Achille et Eugène Devéria ainsi que Louis Boulanger sont des proches d’Hugo et illustrent fréquemment ses écrits.

# 2. Le cénacle : dans la fabrique du romantisme
Entre 1820 et 1830, Paris compte une douzaine de cénacles, dont ceux initiés par Charles Nodier et Victor Hugo, où l’on débat aussi bien de poésie, d’art et de littérature que de l’actualité politique. L’amitié, la communauté des sentiments, le partage des découvertes, l’admiration mutuelle en sont les principaux moteurs. Malgré des discussions parfois houleuses, l’esprit d’entraide et le culte de l’art finissent par triompher. Les journaux intimes des écrivains de l’époque témoignent de l’importance de ces lieux fréquentés chaque semaine par nombre d’entre eux. En 1830, la victoire du drame romantique au théâtre avec la pièce Hernani de Victor Hugo installe durablement le romantisme sur le devant de la scène. Delphine de Girardin et Juliette Récamier contribuent à assurer le rayonnement du mouvement : Madame de Girardin, dans un salon associé au journal La Presse, tenu par son mari, où tous les écrivains voulaient publier leurs oeuvres ; Madame Récamier, dans son domicile de l’Abbaye-aux-Bois, autour de la figure iconique de François-René de Chateaubriand.

# 3. Les écrivains romantiques en représentation
« Des poètes encamaradent des musiciens, des musiciens les peintres, les peintres des sculpteurs ; on se chante sur la plume et sur la guitare ; on se rend en madrigaux ce qu’on a reçu en vignettes ; on se coule en bronze de part et d’autre. » Comme le rapporte Henri de Latouche dans La Revue de Paris en 1829, les romantiques se célèbrent mutuellement dans leurs oeuvres au cours des décennies 1820 et 1830. Avec ses médaillons fixant le visage des écrivains pour la postérité, David d’Angers réalise un véritable panthéon personnel des hommes et des femmes de son temps. Les graveurs Jean-Jacques Grandville et Benjamin Roubaud ou encore le sculpteur Jean-Pierre Dantan, avec ses « portraits charge », choisissent de les caricaturer. Une fois devenues des figures publiques, les romantiques perdent le contrôle de leur image et les dessinateurs de presse s’en emparent. Maître incontesté du romantisme littéraire, Victor Hugo est très présent dans les journaux, où il apparaît triomphant, aux côtés de ses disciples ou de ses rivaux. À partir du milieu du XIXe siècle, l’imagerie médiatique se double d’un récit mémoriel. À la fin de sa vie, Théophile Gautier entreprend la rédaction d’une Histoire du romantisme. Demeurée inachevée, cette galerie de portraits contribue à fixer la légende du mouvement.