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“Annabel Aoun Blanco” Éloigne moi de toi
au musée Réattu, Arles

du 27 avril au 29 décembre 2019



www.museereattu.arles.fr

www.annabelaounblanco.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 28 juin 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Annabel Aoun Blanco, Éloigne moi de toi, diptyque, tirages Fine Art contrecollés sur Dibond noir, 40x31,6 cm chaque, 2017 © Annabel Aoun Blanco.
2/  Annabel Aoun Blanco, Le Cri, (détail), tirage Fine Art contrecollé sur Dibond, encadrement chêne, 55x45 cm, 2016 © Annabel Aoun Blanco.
3/  Annabel Aoun Blanco, desvoilés, (détail), tirage Fine Art contrecollé sur Dibond, caisse américaine en chêne, 60x40 cm, 2016. © Annabel Aoun Blanco.

 


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Interview de Annabel Aoun Blanco,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 28 juin 2019, durée 4'48". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Daniel Rouvier, conservateur en chef et directeur du musée Réattu



Annabel Aoun Blanco est une jeune artiste, photographe-vidéaste plasticienne qui travaille sur l’interstice entre la vie et la mort, la mémoire et l’oubli, l’apparition / la disparition, le blanc et le noir, le solide et le liquide… Sujet particulièrement fort qu’elle aborde d’une façon originale et singulière, fondée sur la dynamique de va et vient. Elle fait émerger une notion fondamentale dans son travail : « la boucle » !

L’artiste créé des dispositifs alliant gestes, matières et figure humaine. Les matières utilisées pour rendre plastiquement appréhendable sa recherche, ont un rôle symbolique et viennent s’exprimer en séries successives : l’eau, le lait, le plâtre, le sable, la cendre, le charbon. Une pratique de gestes codifiés intervient à la manière d’un rituel sur la matière, mais lui laisse un espace de liberté où elle s’exprime aléatoirement. Elle devient ainsi le socle qui permet de faire apparaître et révéler la figure humaine.

L’artiste part de l’analyse et de l’illustration de l’idée platonicienne « le temps est l’image mobile de l’éternité immobile » où « image mobile » renverrait à vidéo et « éternité immobile » à la photographie. Les modèles vivants deviennent masques puis empreintes. La figure humaine ne devient plus qu’une image dans laquelle toute idée de représentation, objet de séduction de la part du modèle ou de l’artiste, laisse la place à l’acte de représenter. Ainsi le sujet devient objet d’analyse métaphysique.

L’artiste cherche à apporter aux caractéristiques de la photographie celles de « vitesse » et de « distance » propres à la vidéo, et à la vidéo celles de « figé », « d’instantané » et de huis clos propres à la photographie. Le projet est donc global (photographies et vidéos) ce qui implique des univers similaires entre les deux médiums, avec les mêmes combinaisons de matières, gestes et représentations.

La réalité d’un interstice (spatial et temporel) revient à démontrer une dynamique d’aller-retour entre deux points, la vie (l’apparition) et la mort (la disparition). Cette dynamique introduit la notion de «boucle», la vie est dans la mort et la mort dans la vie avec un passage entre les deux. L’objectif est de rendre visible plastiquement cet interstice entre la vie et la mort en utilisant les mediums photographiques et vidéos.

Une réflexion particulièrement rigoureuse et cohérente donne ainsi naissance à des oeuvres d’une qualité plastique plus que troublante, chargées d’émotions. Elles appellent à une intimité entre le spectateur et ces « portraits » qui parlent d’éternité.



L’exposition :

Tout le travail de l’artiste suit une progression et est toujours en cours. La première boucle débutée en 2011 et achevée en 2017, fait l’objet de l’exposition au musée Réattu que la scénographie reconstitue. Le travail sur la boucle 2 est actuellement en cours et une troisième est d’ores et déjà pensée.


La Boucle 1, en photographie/vidéo est organisée en 3 cycles. Dans ces cycles, l’artiste explore de façon successive et simultanée les caractéristiques propres à la photographie, que ce soit du point de vue technique et matériel (mise au point, distance focale, cadrage, objectif photographique, éclairage, support, matière…) ou du point de vue du résultat obtenu (une photographie est un instantané) va y ajouter progressivement les caractéristiques spatio-temporelles de la vidéo : la « vitesse » et la « distance ».

Le Cycle 1, qui comprend les séries Le Mandylion, desvoilés, et Le Cri  permet de mettre en évidence la caractéristiques de « figé » de la photographie exacerbée du point de vue technique et par excessivité l’existence d’une mobilité dans la photographie.

Le Cycle 2 vise à ajouter la notion de « vitesse » spécifique au médium vidéo avec les oeuvres Sablier, Toupie, Coups après coups et Éloigne moi de toi qui vient compléter la mobilité rendue visible.

Le Cycle 3 enfin, voit s’additionner aux caractéristiques précédentes, la notion de « distance » avec entre autres l’œuvre dézoome II.

Les titres des oeuvres participent très étroitement à la démarche. Ils parlent des dispositifs, des gestes, de l’action tant physique que mentale…

En vidéo/photographie, le va et vient entre mémoire et oubli s’exprime à travers l’apparition furtive d’un visage anonyme et universel. Les vingt-huit vidéos sont toutes titrées REVIENS, en majuscules et à l’impératif, comme un cri en répétition exprimant la volonté de se souvenir. Elles sont organisées en deux cycles dans lesquels par l’adjonction des caractéristiques de la photographie (« instantané » et « figé ») l’artiste met dans un premier temps en exergue un processus cérébral non maîtrisable qui va de la mémoire à l’oubli, de l’apparition à la disparition. Dans un second temps, l’artiste démontre que disparition et apparition existent en simultané, en perpétuelle instantanéité dans un espace fixe, celui de la photographie.

L’interstice existe !

L’exposition crée un dialogue entre la photographie et la vidéo. Elle met en évidence leur hybridation qui permet de rendre visible le «passage» et sa dynamique en boucle.