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“Créer pour Louis XIV” Les manufactures de la Couronne sous Colbert et Le Brun
à la Galerie des Gobelins, Mobilier national, Paris

du 18 septembre au 4 décembre 2019



www.mobiliernational.culture.gouv.fr

 

© Pierre Normann Granier, présentation presse de l'exposition, le 17 septembre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Claude Lefebvre (1632-1675), Portrait de Jean-Baptiste Colbert, vers 1666. Huile sur toile. Château de Versailles. inv. MV 2185. © RMN-Grand Palais (Château de Versailles / image RMN-GP.
2/  Le colosse de Rhodes, Tenture d'Artémise. Manufacture des Gobelins, 4,94x6,57m. Mobilier national. © Mobilier national, Isabelle Bideau.
3/  Table en pierres dures, jaspe, agate, sadoine, lais-lazuli, améthyste, marbres de couleur, sur fond de calcaire. Manufacture des Gobelins, H1,344xL1,02m. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP.

 


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Interview de Thierry Sarmant,
directeur des collections du Mobilier national et commissaire général de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 septembre 2019, durée 11'28". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général :
Thierry Sarmant, directeur des collections

Commissariat :
Stéphanie Brouillet, inspectrice des collections, cheffe de service - Service de l’inspection, département des collections au Mobilier national
Emmanuelle Federspiel, inspectrice des collections, adjointe à la cheffe de service - Service de l’inspection, département des collections au Mobilier national
Hélène Gasnault, inspectrice des collections - Service de l’inspection, département des collections au Mobilier national

Commissariat délégué :
Morgane Lucquet Laforgue, service de l’inspection, département des collections au Mobilier national




En 2019, la France fête le quatrième centenaire de la naissance de deux acteurs majeurs de son histoire politique, économique et artistique : Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), ministre pendant plus de vingt années du règne de Louis XIV (1661-1683) et de Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre du roi.

À travers l’exposition Créer pour Louis XIV : les manufactures de la Couronne sous Colbert et Le Brun, le Mobilier national se propose d’évoquer la grande entreprise commune aux deux hommes : la création et le développement de manufactures qui devaient créer des objets d’une qualité exceptionnelle, destinés à orner les maisons royales, pour la plus grande gloire du Roi-Soleil et la publicité des savoir-faire français.

L’exposition présente les acteurs (Louis XIV, Fouquet, Colbert, Le Brun, Berbier du Mets, les artistes et les artisans) et les lieux (les Gobelins et la Savonnerie) de cette aventure, grâce à des portraits gravés ou peints, des estampes et des documents d’archives.

Les oeuvres exposées évoquent les différents métiers présents aux Gobelins (orfèvres, sculpteurs, peintres, graveurs, lissiers, ébénistes...) les sources d’influence des manufactures (tapis persans, tables en pierres dures florentines...) et leurs premières réalisations (tentures des Muses, des Saisons, des Éléments).

Les grandes créations issues des manufactures sont particulièrement mises à l’honneur : tentures des Maisons royales, de l’Histoire d’Alexandre, de l’Histoire du roi, tapis pour la galerie d’Apollon et la grande galerie du Louvre, meubles d’argent et de pierres dures. La tenture de l’Histoire du roi, particulièrement emblématique, est présentée pour la plus grande part.

La centaine d’oeuvres présentée provient du Mobilier national ainsi que du musée du Louvre, des châteaux de Versailles et de Compiègne, de la Bibliothèque nationale de France, des Archives nationales, du musée des Beaux-Arts de Strasbourg et du musée de la Chartreuse de Douai.

Un dispositif multimédia particulièrement riche est proposé avec des animations en réalité augmentée recréant entre autres le mobilier d’argent. L’exposition donne lieu à l’ouverture exceptionnelle de l’enclos des Gobelins. C’est dans les bâtiments encore visibles que prirent place les ateliers de création sous Colbert et Le Brun. L’exposition et les animations s’attachent à recréer l’ambiance de l’époque dans l’enclos. Des ateliers pédagogiques sont également proposés pour les plus jeunes.






La vie dans l’enclos des Gobelins sous le directorat de Charles Le Brun (1663-1690)

En 1662, Colbert rassemble aux Gobelins plusieurs lissiers parisiens et y transfère ceux que Nicolas Fouquet, surintendant des finances déchu, avait employés pour son propre compte à Maincy, près de Vaux-le-Vicomte. Très vite, des orfèvres, ébénistes, menuisiers, lapidaires, peintres, graveurs et sculpteurs leur sont associés et forment aux Gobelins une « petite ville » tout entière au service de l’art et du roi.

Ces artistes et artisans bénéficient de statuts privilégiés : ils sont logés aux Gobelins avec leur famille et pensionnés par le roi. Ils ont l’obligation de former des apprentis pour constituer une main-d’oeuvre hautement qualifiée au service de la Couronne. La plupart des peintres, sculpteurs et graveurs sont également membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture.

La manufacture revêt un caractère cosmopolite. Plusieurs artistes italiens et flamands, appelés en France par Colbert pour leur savoir-faire particulier, y travaillent et peuvent obtenir du roi des lettres de naturalité. L’ensemble de cette communauté est placée sous l’autorité de Charles Le Brun, premier peintre du roi et directeur de la manufacture. Ce dernier fournit les modèles des oeuvres produites - toutes techniques confondues – et en supervise la production. Loin de l’image de « dictateur des arts » que la postérité a légué de l’artiste, le peintre doit être davantage perçu comme un chef d’orchestre, sachant s’appuyer sur les talents de ses collaborateurs.

La manufacture des Gobelins renferme de nombreux ateliers, situés au rez-de-chaussée de bâtiments regroupés autour de cours et de jardins. L’étage supérieur des bâtiments est réservé aux logements des maîtres. Le Brun lui-même dispose d’une vaste demeure au coeur de la manufacture, ce qui lui permet d’en superviser les travaux. Dans leurs ateliers, les maîtres emploient chacun jusqu’à trente personnes et forment des apprentis. Les Gobelins n’ont cependant pas le monopole des commandes de la Couronne, qui fait également appel aux artistes et artisans logés aux Louvre ou aux membres des corporations parisiennes, avec lesquels les maîtres des Gobelins collaborent souvent.

Les familles des artistes vivant aux Gobelins forment une communauté soudée par les mariages et les baptêmes, célébrés dans l’église voisine de Saint-Hippolyte. Outre les artisans, l’enclos abrite un portier, un concierge, un jardinier, un chirurgien, un prêtre et un aumônier protestant flamand et même une brasserie. L’effervescence qui règne dans l’enclos culmine au moment des fêtes et cérémonies : le carnaval, la Fête-Dieu, la Saint-Louis et la célébration du 1er mai en l’honneur de Le Brun donnent lieu à la création de décors éphémères.

Chaque 1er mai, en effet, afin d’honorer leur directeur Charles Le Brun, le personnel de la manufacture élève dans la grande cour des Gobelins un May. Ce grand mât est surmonté des armes que Le Brun avait reçues du roi en 1662 : une fleur de lys et un soleil dorés.






En écho : Carte blanche à Mathias Kiss
Commissariat Marc Bayard

Une réinterprétation de l’or, de Charles Le Brun à Mathias Kiss.

Compagnon devenu artiste, Mathias Kiss investit du 18 septembre au 8 décembre 2019 la chapelle des Gobelins dans le cadre du parcours de l’exposition Créer pour Louis XIV. La couleur emblématique du règne de Louis XIV, l’or pur, devient une œuvre spatiale. En se saisissant d’un code décoratif du XVIIe siècle, Mathias Kiss le réinterprète à sa manière, en rupture complète par rapport à l’usage du XVIIe siècle. Dans la chapelle des Gobelins, l’or de Kiss est une splendeur en surface.