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“À l'école de l'antique” Poussin, Géricault, Ingres...
au Cabinet des dessins Jean Bonna, Beaux-Arts de Paris

du 11 octobre 2019 au 12 janvier 2020



www.beauxartsparis.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Emmanuelle Brugerolles, le 10 octobre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Nicolas De Lagillière, Homme mordu par un serpent, assis dans la pose du Laocoon, vers 1705. Pierre noire et craie sur papier brun. Fonds de l'Académie royale de peinture et de sculpture. © Beaux-Arts de Paris.
2/  Théodore Géricault, Cortège de Silène, vers 1816-1817. Mine de plomb, encre noire, lavis de sanguine et aquarelle. A.-C.-H. His de la Salle, don en 1867. © Beaux-Arts de Paris.
3/  Jean Auguste Dominique Ingres, Buste dit d'Aristote, vers 1790. Graphite, rehauts de craie sur papier beige. M. Guérin, don en 1932. © Beaux-Arts de Paris.

 


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Interview de Emmanuelle Brugerolles, conservateur des dessins de maître et des dessins d’architecture aux Beaux-Arts de Paris et commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 octobre 2019, durée 7'55". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Emmanuelle Brugerolles, Conservateur des dessins de maître et des dessins d’architecture aux Beaux-Arts de Paris



Collectionnée et reproduite à partir du XVIe siècle, la statuaire antique n'a cessé de nourrir et d'inspirer les artistes, qui la découvrent en Italie ou en France par l'intermédiaire de moulages ou de copies dessinées et gravées. De Jean Boucher à Carpeaux, en passant par Poussin, Bouchardon ou Ingres, les plus grands peintres et sculpteurs français furent à cette école de l'antique des étudiants passionnés.

Les artistes interprètent l'antique en s'autorisant des libertés qui surprennent par leur audace, qu'il s'agisse des troublantes transpositions de Jean Boucher ou de Géricault, qui n'hésitent pas à revisiter leurs modèles dans des compositions ludiques et érotiques, ou de mises en contexte radicalement différentes, lorsque Poussin dispose un coffret antique au premier plan d'une Sainte famille.

L'exposition présente une trentaine de dessins originaux pour certains inédits, mais aussi une sélection de recueils et d'estampes, tous issus de la collection des Beaux-Arts de Paris. Le Cabinet de dessins Jean Bonna se propose ainsi de mettre en lumière les leçons apprises de l'Antiquité et l'extraordinaire fécondité du regard porté par les artistes sur ces chefs-d'oeuvre.






À L'ÉCOLE DE L'ANTIQUE : Poussin, Géricault, ingres...
Dessins des Beaux-Arts de Paris


Utiliser la statuaire comme moyen de formation est d'abord une des priorités de l'Académie royale de peinture et de sculpture dès sa création en 1648, avec l'instauration de l'épreuve de la copie d'après l'antique, qui se poursuit jusqu'en 1968, et dont l'étude de Paul Flandrin d'après l'Apollon Sauroctone, datée de 1831, fournit un bel exemple. Dès le XVIIe siècle, les statues antiques fascinent tant pour la perfection de leurs proportions, qu'un Charles Errard s'attache à traduire dans de magnifiques relevés chiffrés, que pour leur inégalable expressivité.

Cette approche pédagogique se poursuit au XVIIIe siècle à Rome où les pensionnaires de l'Académie de France disposent d'une diversité de modèles qui les incite à sélectionner et à emmagasiner des sources visuelles pour l'avenir. Révélateur de leur personnalité et des intérêts du moment, leur choix s'accompagne d'un parti pris de traitement : fidélité ou infidélité par rapport au motif, restitution à l'identique ou mise en perspective de l'objet d'étude... La variété des réalisations reflète l'immensité des ressources qui s'offrent à eux à travers les nombreuses collections mises à leur disposition : sculptures mutilées, torses musculeux, têtes aux expressions sévères, tout est sujet à explorer. Ces artistes puisent par la suite dans ce répertoire graphique pour concevoir leurs propres oeuvres : un torse d'Éros est repris pour L'Amour se faisant un arc de la massue d'Hercule de Bouchardon, Pajou place un trépied antique dans son Monument à Buffon et David se souvient dans sa Mort de Marat d'un Patrocle vu quinze ans plus tôt.