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“Félix Fénéon (1861-1944)” Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse
au Musée de l'Orangerie, Paris

du 16 octobre 2019 au 27 janvier 2020



www.musee-orangerie.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 15 octobre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Henri Matisse (1869-1954), Intérieur à la fillette (La Lecture), 1905-1906. Huile sur toile, 72,7 x 59,7 cm. New York, The Museum of Modern Art, don de Mr. and Mrs. David Rockefeller, 1991. Photo © Paige Knight. © Succession H. Matisse / Copyright Digital image, The Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence.
2/  Pierre Bonnard La Revue Blanche, 1891. Lithographie en quatre couleurs, 80 x 60 cm. Bibliothèque nationale de France, Paris. © Photo Bibliothèque nationale de France.
3/  Paul Signac, Opus 217. Sur l'émail d'un fond rythmique des mesures et d'angles, de tons et des teintes, portrait de M. Félix Fénéon en 1890. Huile sur toile, 29 x 36 1/2 in. (73.5 x 92.5 cm). The Museum of Modern Art, New York. Gift of Mr. and Mrs. David Rockefeller. © Digital image, The Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence.

 


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Interview de Isabelle Cahn,
conservatrice générale des peintures au musée d’Orsay et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 octobre 2019, durée 17'11". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Isabelle Cahn, conservatrice générale au musée d’Orsay
Philippe Peltier, ancien responsable de l’Unité patrimoniale Océanie – Insulinde au musée du quai Branly – Jacques Chirac




Succédant au premier chapitre de l’exposition Félix Fénéon (1861-1944). Les arts lointains, organisé au musée du quai Branly - Jacques Chirac, le second chapitre intitulé Félix Fénéon, les temps nouveaux, de Seurat à Matisse, se tiendra au musée de l’Orangerie du 16 octobre 2019 au 27 janvier 2020. Un circuit articulé en quatre sections et trois focus montrera les principaux engagements de Fénéon dans le domaine des arts et de la littérature.

Anarchiste, critique d’art, rédacteur, éditeur, directeur de galerie, collectionneur, Félix Fénéon est un acteur majeur du monde artistique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Personnalité aux multiples facettes, il déploya une énergie considérable dans de nombreux domaines tout en cultivant un certain mystère sur lui-même.

Fénéon milita pendant toute sa vie pour la défense de la liberté d’expression sous toutes ses formes. Ses convictions libertaires, qui remontaient au début des années 1890 alors qu’il était employé au ministère de la Guerre, ont sous-tendu son action en faveur d’une création sans hiérarchie ni préjugé. A une époque particulièrement agitée de l’histoire politique française, il mit sa plume au service de revues anarchistes comme L’Endehors de Zo d’Axa ou Le Père peinard pour lequel il rédigea des critiques en argot. Fénéon était proche des artistes qui partageaient ses convictions libertaires comme les peintres Seurat, Signac, Luce, Van Rysselberghe et les écrivains Gustave Kahn ou Victor Barrucand, tous militant en faveur de l’avènement de temps nouveaux. Accusé d’avoir participé à un attentat au restaurant Foyot situé en face du Sénat, Fénéon fut arrêté, emprisonné et jugé au cours du procès des Trente. Il fut acquitté à l’issue de sa plaidoirie pleine d’humour dont des extraits seront diffusés dans l’exposition.

Personnage fascinant par la force de ses convictions, la vigueur de son écriture, sa générosité, son humour et son mystère, Fénéon participa à la construction d’un nouvel ordre esthétique dominé par la sensualité de la couleur et la rigueur des formes. La découverte de la peinture de Seurat en 1884 lui révéla un art permettant de dépasser l’impressionnisme. Deux ans plus tard, Fénéon forgea le terme « néo-impressionnisme » pour qualifier les principes de Seurat et des artistes de son entourage, adeptes des théories scientifiques de la ligne et de la couleur et de la décomposition pointilliste des tons. Fénéon apporta un soutien constant à Seurat et aux artistes de son cercle par la rédaction d’articles, l’organisation d’expositions et des acquisitions. Le coeur de l’exposition au musée de l’Orangerie sera consacré à une sélection d’oeuvres majeures de Seurat, Signac, Cross et Luce commentées ou collectionnées par Fénéon.

Pendant une dizaine d’années, Fénéon collabora à de nombreuses revues et feuilles éphémères dans la mouvance symboliste. En 1896, il rejoignit La Revue blanche pour occuper le poste de rédacteur en chef jusqu’en 1903. Il y défendit des artistes novateurs comme Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Gauguin, Mallarmé, Verlaine, Debussy, Proust, Gide, Claudel, Jarry, Wilde, Péguy, Apollinaire. A partir de 1901, Fénéon pilota les éditions de La Revue Blanche où il publia Dostoïevski et Stendhal. Deux ans plus tard, il entra au Figaro et commença à rédiger des introductions pour des catalogues d’expositions. Son passage au Matin en 1906 resta célèbre grâce à ses « Nouvelles en trois lignes », qui renouvelèrent le genre du fait divers. Il dirigea également les éditions de La Sirène entre 1920 et 1924, publiant Cendrars, Cocteau, Radiguet, Joyce, Stevenson et Lucie Cousturier. Introduit par Félix Vallotton, Fénéon rejoignit la galerie Bernheim Jeune comme directeur artistique jusqu’en 1923. Il y fit entrer ses amis néo-impressionnistes Cross et Bonnard en 1906, Signac en 1907 ainsi que des jeunes Fauves comme Matisse en 1908 ou Van Dongen en 1909. En 1912, il organisa la première exposition en France des Futuristes italiens, un groupe d’artistes exaltant la modernité, le machinisme et la vitesse. Pour mieux convaincre les Bernheim de la valeur des artistes émergents, Fénéon consacra une partie importante de son salaire à l’achat d’oeuvres modernes. Toiles et dessins de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle côtoyaient dans son appartement des sculptures et des objets d’Afrique noire ainsi que quelques pièces d’Océanie que Fénéon avait commencé à réunir au début du siècle. Alors qu’il est convenu de montrer les correspondances entre l’art africain et la peinture des Fauves, de Picasso ou Modigliani, Fénéon fut le premier à associer des peintures de Seurat à des sculptures africaines. Grâce à lui, il nous est permis aujourd’hui de reconstituer dans l’exposition ce dialogue inédit en rapprochant les petites Poseuses de Seurat - qu’il considérait comme les chefs-d’oeuvre de sa collection – et les poseuses à la peau sombre sculptées par des artistes anonymes d’Afrique occidentale.

The Museum of Modern Art, New York présentera une synthèse de ces deux expositions du 22 mars au 25 juillet 2020 avec un commissariat assuré par Starr Figura, conservatrice, et Anna Blaha, assistante curatoriale du département des dessins et estampes du Museum of Modern Art, New York.


Archives FranceFineArt.com :

Retrouvez l’article de la première partie de l’exposition “Félix Fénéon 1861-1944.
Les arts lointains” présentée au musée du quai Branly - Jacques Chirac,
Paris du 28 mai au 29 septembre 2019
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http://www.francefineart.com/index.php/agenda/14-agenda/agenda-news/3156-2728-quai-branly-felix-feneon