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“Peter Hujar” Speed of Life
au Jeu de Paume, Paris

du 15 octobre 2019 au 19 janvier 2020



www.jeudepaume.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l’exposition avec Quentin Bajac, le 17 octobre 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Peter Hujar, Garçon dans une voiture, Halloween, 1978. Tirage gélatino-argentique, Collection John Erdman et Gary Schneider. © Peter Hujar Archive, LLC, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York and Fraenkel Gallery, San Francisco.
2/  Peter Hujar, Candy Darling sur son lit de mort, 1973. Tirage gélatino-argentique, Collection Ronay et Richard Menschel. © Peter Hujar Archive, LLC, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York and Fraenkel Gallery, San Francisco.
3/  Peter Hujar, Mouton, Pennsylvanie, 1969. Tirage gélatino-argentique, The Morgan Library & Museum, achat en 2013 grâce au Charina Endowment Fund. © Peter Hujar Archive, LLC, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York and Fraenkel Gallery, San Francisco.

 


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Interview de Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 octobre 2019, durée 13'49". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaires :
Joel Smith, conservateur et chef du département de la photographie Richard L. Menschel, à la Morgan Library & Museum
en collaboration avec Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume, pour sa présentation à Paris.




La vie et les images de Peter Hujar (1934-1987) sont inséparables de la ville de New York. Indépendant par nature, volontiers combatif, cultivé et très bien introduit dans le milieu artistique, Hujar évoluait au sein d'une scène avant-gardiste faite de danseurs, de musiciens, de plasticiens et de travestis. Son accomplissement en tant que photographe fut contemporain de l’évolution et de la visibilité du mode de vie gay entre 1969 — date des émeutes de Stonewall — et la crise du sida dans les années 1980.

À l’issue de ses études secondaires en 1953 – et jusqu’en 1968 –, Hujar travaille comme assistant auprès de divers photographes publicitaires. Cinq années passées à collaborer à des magazines grand public le convainquent qu’une carrière de photographe de mode « n’est pas pour [lui] ». En 1973, il préfère alors mener une « vie d'artiste », qui lui permet une plus grande libérté dans son travail de photographe.

Dans le loft-studio qu’il occupe au-dessus d’un théâtre de l’East Village (au sud de Manhattan), Hujar braque son objectif sur ceux qui suivent leur instinct créatif et refusent les succès faciles. De ses photographies, il disait qu’elles sont « des images simples et directes de sujets difficiles et compliqués »; elles immortalisent des instants, des êtres et des pratiques culturelles dont l’existence est aussi fugitive que celle de la vie. À quarante-deux ans, il publie son unique monographie, Portraits in Life and Death [Portraits dans la vie et dans la mort], et inaugure sa première exposition personnelle dans une galerie. Cette exploration de l’intimité qu’il a menée en tant que portraitiste, il l’applique à présent à la photographie, dépourvue de sentimentalisme, d’animaux et de plantes, de paysages et de bâtiments, et à la saisie des singularités des corps nus.

En 1981, Hujar a une brève liaison avec le jeune artiste David Wojnarowicz, avec qui il parcourt les quartiers délabrés de New York. La ville qu’il a photographié à cette période, est un petit monde vibrant d’une intense énergie créatrice, qui a depuis disparu.

Peter Hujar meurt en novembre 1987 d’une pneumonie liée au sida.

L’exposition suit le parcours d’Hujar, depuis ses débuts au milieu des années 1950, jusqu’aux années 1980 où il est l’un des acteurs importants de la scène artistique de l’East Village.

Organisée en deux parties, elle décline tous les différents aspects de sa pratique photographique marquée par la même beauté austère : le portrait en atelier, généralement posé, et qui constitue le coeur de sa pratique, mais également le nu, notamment masculin, et le paysage urbain de New York et de ses environs. Résolument noir et blanc, l’ensemble non seulement décrit l’univers intime de Peter Hujar mais également esquisse un portrait du New York bohème et underground de ces années-là, à travers quelques-unes de ses figures les plus marquantes.

Librement inspirée par l’accrochage de la dernière exposition new yorkaise qu’Hujar eu de son vivant, en 1986, à la Gracie Mansion Gallery, la deuxième partie mêle ces différentes thématiques en insistant sur la continuité stylistique qui unit ces images, par-delà leurs sujets.






Au même moment au Jeu de Paume

Zineb Sedira,
L’espace d’un instant
Commissaires : Zineb Sedira et Pia Viewing

C’est avec grand plaisir que le Jeu de Paume propose la première exposition d’une telle envergure à Paris de Zineb Sedira. « L’espace d’un instant » embrasse une quinzaine d’années de travail et se conclut par Standing Here Wondering Which Way to Go, nouvelle oeuvre en quatre « scènes » produite pour l’occasion, peut-être la plus ambitieuse jamais réalisée par l’artiste. Cette fausse rétrospective révèle toute la diversité d’un itinéraire partagé entre trois pays (Algérie, France, Royaume-Uni) et trois langues, lequel a été trop souvent envisagé à la lumière des seuls enjeux postcoloniaux et de l’esthétique de l’archive. Les travaux et séries sélectionnés ici rendent compte d’une oeuvre qui excède ces questions : une oeuvre qui est assurément politique sans être doctrinaire, qui privilégie le témoignage personnel et les histoires familiales sur le récit collectif, qui affirme l’importance du rôle des femmes dans la transmission de la mémoire et qui est traversée par la présence récurrente de l’univers maritime comme par des questions environnementales. L’ensemble dresse enfin un inventaire de la diversité formelle d’une artiste dont les pratiques ont évolué fortement, de l’enregistrement à l’appropriation et de l’image, fixe ou en mouvement, de ses débuts, à l’exploration de l’espace de la galerie et du musée – les installations récentes Laughter in Hell et Way of Life (troisième scène de la nouvelle production) étant au coeur de l’exposition.

J’ai une pensée amicale pour ma prédécesseure à la tête de cette institution, Marta Gili, à l’origine de cette programmation.

Quentin Bajac, Directeur du Jeu de Paume