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“Luca Giordano (1634-1705)” Le triomphe de la peinture napolitaine
au Petit Palais, Paris

du 14 novembre 2019 au 23 février 2020



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 13 novembe 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Luca Giordano, Autoportrait [Autoritratto], 1680. Huile sur toile 46,8 x 35,3 cm. Stuttgart, Staatsgalerie, prêt des Amis de la Staatsgalerie depuis 1969. © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/image Staatsgalerie Stuttgart.
2/  Luca Giordano, Ariane abandonnée (Ariana Abbandonata), 1675-1680. 203 x 246 cm, huile sur toile, Musée de Castelvecchio, Vérone, Italie. © Verona, Museo di Castelvecchio, Archivio fotografico (foto Umberto Tomba, Verona).
3/  Luca Giordano, Samson et le lion [Sansone e il leone], 1694-1696. Huile sur toile, 95 x 142 cm. Madrid, Museo Nacional del Prado. © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado.

 


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Interview de Christophe Leribault, directeur du Petit Palais et co-commissaire général de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 novembre 2019, durée 13'08". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général :
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Sylvain Bellenger, directeur du Museo e Real Bosco di Capodimonte, Naples
Commissariat scientifique :
Stefano Causa, professeur à l’Università degli Studi Suor Orsola Benincasa, Naples
Patrizia Piscitello, responsable du département des expositions et des prêts du Museo e Real Bosco di Capodimonte




À partir du 14 novembre, le Petit Palais présente pour la première fois en France une rétrospective consacrée au peintre napolitain Luca Giordano (1634-1705), l’un des artistes les plus brillants du XVIIe siècle européen. L’exposition met en valeur l’exceptionnelle virtuosité de cette gloire du Seicento à travers la présentation de près de 90 oeuvres, tableaux monumentaux et dessins, réunis grâce aux prêts exceptionnels du musée de Capodimonte à Naples, des principales églises de la ville et de nombreuses institutions européennes dont le musée du Prado. Avec l’exposition sur le sculpteur Vincenzo Gemito (1852-1929), cette rétrospective constitue le second volet de la saison que le Petit Palais consacre à Naples cet automne en partenariat avec le musée de Capodimonte.

Organisée selon un axe chronologique tout en ménageant des rapprochements avec des toiles majeures d’autres peintres, le parcours de l’exposition souhaite apporter une vision renouvelée de l’artiste et montrer comment Giordano a su tirer le meilleur des différents courants stylistiques de l’époque pour aboutir aux formules qui séduisirent son siècle.

Formé dans le sillage de Jusepe de Ribera (1591-1652), espagnol de naissance mais napolitain d’adoption, Giordano assimila avec maestria son génie ténébriste tout en commençant sa carrière à succès par des quasi-pastiches d’œuvres de Raphaël, de Titien comme de Dürer. Un séjour de formation à Rome vers 1653 le mit toutefois en contact avec la modernité baroque et les innovations d’un Rubens comme d’un Pierre de Cortone. C’est grâce à sa capacité à intégrer les innovations de son temps comme des maîtres du passé que l’oeuvre de Giordano évolua continuellement depuis le naturalisme jusqu’à des mises en scène baroques d’une fougue inégalée.

Très vite reconnu dans toute la péninsule italienne, il reçoit de très nombreuses commandes et exécute près de 5 000 tableaux et ensembles de fresques d’où son surnom de « Luca fa presto » (Luca qui va vite) ! Il reste le peintre par excellence des églises de Naples qui sont remplies de ses toiles d’autel dont l’exposition présentera une sélection. Ces immenses compositions frappent par leur dramaturgie complexe, mettant en scène les saints de la Contre-Réforme comme les patrons tutélaires de la ville, notamment San Gennaro (saint Janvier). L’immense tableau San Gennaro intercédant pour les victimes de la peste rappelle le contexte terrible de cette période qui vit la plus grande ville d’Europe méridionale perdre la moitié de ses habitants à la suite de la peste de 1656.

L’exposition met en valeur le contraste entre des compositions tourmentées, Crucifixion de Saint Pierre (par Giordano et par Mattia Pretti), Martyr de saint Sébastien (idem), terrible Apollon et Marsyas (par Giordano et par Ribera) et, dans un registre sensuel hérité du Titien, de langoureuses Vénus, Ariane abandonnée ou Diane et Endymion.

Son rayonnement dépassa l’Italie et, s’il refusa les sollicitations royales pour l’attirer à Paris, il s’installa à la cour de Charles II d’Espagne à partir de 1692, où il réalisa d’immenses fresques notamment, pour le Cazón del Buen Retiro à Madrid, le monastère de l’Escorial ou encore la cathédrale de Tolède. L’exposition évoque d’ailleurs cet aspect majeur de son oeuvre en proposant aux visiteurs une expérience immersive dans une salle de projection. De retour à Naples en 1702, Giordano s’éteignit moins de trois ans après, laissant son empreinte dans la ville où ses oeuvres fascinèrent des générations de peintres notamment français, du XVIIIe comme du XIXe siècle.