Légendes de gauche à droite : 1/ Louise Pressager, Le râle du pigeon, 2020. 4 min. 10 sec., clip musical, (capture d’écran). Chanson : musique Ferdinand / paroles Louise Pressager. Vidéo : Louise Pressager. Coproduction maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff. © Adagp, Paris 2020, Courtesy galerie Laure Roynette. 2/ Louise Pressager, Rendez-vous manqué, 2020. 5 min. et 52 sec., clip musical, (capture d’écran). Chanson : musique Ferdinand / paroles Louise Pressager. Vidéo : Louise Pressager. Coproduction maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff. © Adagp, Paris 2020, Courtesy galerie Laure Roynette. 3/ Louise Pressager, Bouée crevée, 2019. 5 min. et 11 sec., clip musical, (capture d’écran). Chanson : musique Ferdinand / paroles Louise Pressager. Vidéo : Louise Pressager. Coproduction maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff. © Adagp, Paris 2020, Courtesy galerie Laure Roynette.
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extrait du communiqué de presse :
La maison des arts, centre d’art contemporain de malakoff, présente vous êtes l’heure, je suis le lieu, première exposition monographique consacrée à Louise Pressager dans un centre d’art. Tournant majeur dans le travail de l’artiste, cette exposition donne à voir pour la première fois un ensemble de chansons et clips vidéo installés dans une scénographie spécifiquement conçue pour l’occasion. Alors qu’elle s’était toujours appliquée à contourner le genre autobiographique, Louise Pressager s’empare cette fois du micro et c’est à la première personne du singulier qu’elle chante ses textes mis en musique par le compositeur et arrangeur Ferdinand. Dans ses nouveaux dessins, elle rompt partiellement avec le noir et blanc de son style graphique habituel pour oser les couleurs et le grand format. Des projections oniriques s’invitent dans ses installations.
À grand renfort de linoléum et de placoplâtre, elle nous propose un parcours fléché analogue à celui que l’on suit dans les magasins de mobilier et de décoration. Sauf qu’il ne s’agit pas ici de passer d’une pièce à l’autre d’un appartement, mais de naviguer entre les différentes sphères d’un univers cérébral. Chansons, clips vidéo, grands dessins colorés, objets, suivent ainsi le labyrinthe mental de l’artiste pour habiter et habiller les espaces d’expositions du centre d’art. Toutes les thématiques investies le sont sous l’angle du jeu, dans son double sens conceptualisé par le psychanalyste britannique Donald Winnicott. Il y a d’un côté le playing, ce jeu libre, spontané et créatif auxquels se livrent les petits enfants. Certains psychothérapeutes tentent artificiellement d’en reproduire les conditions entre les murs de leurs cabinets au moyen du transfert. C’est de cet instrument psychanalytique qu’il est question dans Rendez-vous manqué, le morceau d’ouverture de l’exposition. Dans les clips des chansons Bouée crevée et Je crois que j’oserais te dire je t’aime, les couleurs chatoyantes des nombreux jouets et déguisements manipulés tranchent avec la gravité des souvenirs abordés, respectivement les violences scolaires et la découverte de l’homosexualité.
Le premier étage est le lieu d’un autre type de jeu, celui que traduit le terme game, enfermé dans les règles strictes auxquelles les adultes choisissent le plus souvent de se conformer. Les jeux de société en sont l’exemple type. Pour le clip de la chanson Le râle du pigeon, Louise Pressager a mis au point une réplique parodique du célèbre jeu Twister. Elle l’utilise pour raconter son expérience du travail en open space, dans un langage visuel et textuel flirtant avec les codes du hip-hop. Le visiteur se retrouve immergé dans cette nouvelle installation, entre un écran d’ordinateur géant peint au mur et un énorme clavier au sol, avec une musique qui transforme le lieu en discopenspace et invite à se déhancher sur la chanson. L’exposition se termine par l’espace de l’Église, avec la vidéo Le gros câlin et un dessin mural, qui apportent une dernière note sur la thématique religieuse. À la faveur d’un dévoilement inédit, vous êtes l’heure, je suis le lieu, laisse le doute s’installer entre fiction et réalité, entre premier et second degré. L’humour s’efface derrière une autodérision plus discrète, les masques tombent les uns après les autres, et il n’est pas interdit de percevoir un émerveillement sincère derrière certains des artefacts rassemblés ici. La vidéo Ça va mieux s’accompagne d’une installation éponyme qui conduit le public vers le quotidien d’un malade, depuis son hospitalisation psychiatrique jusqu’à sa sortie.
Louise Pressager Née à Nancy en 1985, Louise Pressager vit et travaille à Malakoff. Son activité de parolière de chansons a débuté en parallèle de ses études de droit et de sciences politiques. Elle a ensuite mené une double vie d’artiste plasticienne et d’employée de bureau avant de travailler à temps partiel dans un hôpital psychiatrique. Lauréate du salon de Montrouge en 2014, elle a bénéficié la même année d’une exposition au Palais de Tokyo. Son travail plastique est aujourd’hui représenté par la galerie Laure Roynette à Paris. Le regard qu’elle porte sur l’existence, qu’elle soit collective ou intime, est d’autant plus tranchant que ses œuvres emploient un langage visuel simple et une grande économie de moyens plastiques et formels.
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