extrait du communiqué de presse :
Commissaires : Christine Macel, Conservatrice générale, cheffe du service Création contemporaine et prospective, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris Assistée de Loïc Le Gall, Roxane Ilias et Aurélien Bernard Attachés de conservation.
Une installation immersive est présentée dans le cadre de Mutations / Créations #4
Avec « Mutations / Créations », le Centre Pompidou se transforme en laboratoire de la création et de l’innovation à la frontière des arts, de la science, et de l’ingénierie. Chaque année, le programme réunit des artistes, des ingénieurs, des scientifiques et des entrepreneurs. En 2020, « Mutations / Créations » poursuit sa recherche prospective au travers de deux expositions, « Neurones, les intelligences simulées » et « Jeremy Shaw, Phase Shifting Index », après trois éditions consacrées à l’impression 3D (« Imprimer le monde » et « Ross Lovegrove » en 2017), aux langages informatiques (« Coder le monde » et « Ryoji Ikeda » en 2018) et à la création mêlant artificiel et vivant (« La Fabrique du vivant » et « Erika Verzutti » en 2019).
Depuis le milieu des années 2000, l’oeuvre de l’artiste canadien Jeremy Shaw (né en 1977, basé à Berlin) s’est affirmé comme une entreprise originale mêlant des sources d’inspiration allant des croyances spirituelles aux neurosciences. Sa fascination pour les progrès scientifiques autour du cerveau et des mécanismes de la perception se double d’un intérêt pour les subcultures et la culture techno.
Jeremy Shaw présente au Centre Pompidou sa première grande exposition muséale en France avec une oeuvre immersive inédite, « Phase Shifting Index ». Ce nouveau projet s’inscrit dans la suite de la série « Quantification Trilogy » dont le Centre Pompidou a acquis la vidéo « Liminals » en 2017 et qui fut présentée à la Biennale d’art de Venise la même année.
À l’entrée, le visiteur découvre des photographies kaléidoscopiques reprenant des images de transes religieuses ou festives soumises à un processus d’éclatement et de fragmentation. À ces photographies produites pour l’exposition s’ajoute une installation monumentale conçue spécialement pour l’espace de la Galerie 3 du Centre Pompidou.
L’ensemble est composé de sept écrans vidéo montrant des groupes de danseurs exécutant des mouvements de type rituels et cathartiques jusqu’à se synchroniser dans un moment d’extase collective, sur une seule et même bande sonore et visuelle.
La musique, premier medium de l’artiste qui a été Dj et a enregistré sous le nom de Circlesquare, prend une part importante dans cette vaste chorégraphie. Les visages des performeurs se déforment ensuite grâce à un outil infographique.
Confrontation des aspirations rationnelles et spirituelles dans une future ère posthumaine, l’installation vidéo « Phase Shifting Index » envoûte comme elle effraie, dissolvant les limites de l’image et du son, excitant les nerfs perceptifs du spectateur partagé entre une extase et une frayeur fascinée par elle-même.
Le Centre Pompidou s’est associé au Swiss Institute, New York, au Museum of Old and New Art (Mona), Hobart, Tasmanie et au Frankfurter Kunstverein pour coproduire le film présenté dans l’exposition et le montrer de concert, sous quatre formes différentes, à partir de février 2020 au Centre Pompidou, en avril au Swiss Institute (2 avril-14 juin 2020), en juin au Mona (5 juin 2020-5 avril 2021) et en septembre au Frankfurter Kunstverein (25 septembre 2020-17 janvier 2021).
Le Centre Pompidou et le Swiss Institute se sont associés également pour coéditer la première monographie complète de l’artiste qui paraît en français et en anglais.
Phase Shifting Index : Notice de l’installation
À l’entrée le visiteur fait face à « Towards Universal Pattern Recognition », une série de photographies recadrées placées sous des lentilles aux facettes minutieusement conçues par l’artiste pour créer des images dans lesquelles certains détails se réfractent et se démultiplient.
L’installation « Phase Shifting Index » est composée de films reprenant l’esthétique des vidéos du 20e siècle, du 16 mm au VHS en passant par la Video 8. Dans cet univers de fiction, ces images nous sont présentées comme des documents d’archives du 21e et 22e siècles commentés par une voix qui leur est postérieure de 200 ans. Ce regard rétrospectif depuis l’avenir détaille un ensemble de cultures singulières qui ont forgé leurs propres mouvements et leurs systèmes de croyances, fondés sur la technologie, à une époque où la science aurait quantifié la foi et où les masses seraient devenues apathiques, consumées par leur addiction aux technologies. Afin de garder l’oeuvre dans son esthétique originale et car l’artiste utilise un anglais réinventé, les vidéos sont présentées sans sous-titrage ou doublage. Les textes ci-dessous résument les dits du narrateur au sujet de chacun des groupes. L’ensemble des traductions des narrations et des dialogues sont disponibles sur notre site et dans le fascicule consultable à l’entrée de l’exposition.
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