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“Raphaël à Chantilly” Le maître et ses élèves
au Cabinet d’Arts Graphiques et Galerie de Psyché - Domaine de Chantilly

du 7 mars au 5 juillet 2020



www.domainedechantilly.com

 

© Anne-Frédérique Fer, voyage et présentation presse de l'exposition, le 4 mars 2020.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Pietro Vannucci, dit Le Pérugin (atelier de) (Città della Pieve, vers 1445-Fontignano, 1523). Recto : Buste d’homme. Pierre noire sur contours en pointillé.
2/  Raffaello Sanzio, dit Raphaël (ou atelier de) (Urbino, 1483-Rome, 1520), Trois femmes drapées, vues à mi-corps : études pour les Heures jetant des fleurs dans le Banquet des dieux aux noces d’Amour et de Psyché. Sanguine, lavis de sanguine, rehauts de blanc, tracé préparatoire au stylet.
3/  Raffaello Sanzio, dit Raphaël (Urbino, 1483-Rome, 1520), La Vierge assise avec l’Enfant et le petit saint Jean, dans un paysage. Plume et encre brune, traces de stylet.

 


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Interview de Mathieu Deldicque,
conservateur du patrimoine au musée Condé et commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Chantilly, le 4 mars 2020, durée 8'48". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine au musée Condé, assisté de Novella Franco.




À l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Raphaël (1483-1520), le Domaine de Chantilly rend hommage à cet immense maître de la Renaissance.

L’exposition entend célébrer l’artiste à travers son incroyable production graphique et picturale. Considéré comme la seconde collection de peintures anciennes en France après le musée du Louvre et renommé pour la remarquable qualité de son fonds de dessins, le musée Condé du Domaine de Chantilly est l’une des institutions les plus importantes pour la connaissance de Raphaël.

Il peut en effet se prévaloir de trois tableaux autographes (Les Trois Grâces, La Madone de la maison d’Orléans et La Madone de Lorette) ainsi que d’un grand nombre de dessins du maître italien et de son cercle.

Le Domaine de Chantilly est l’une des très rares institutions françaises à proposer une exposition-hommage consacrée à Raphaël lors de l’anniversaire de sa mort.



L’Ombrie, Florence, Rome…
Cette commémoration permet d’admirer de remarquables études de la main de Raphaël. Les nombreux dessins réunis par le duc d’Aumale, associés aux prêts prestigieux du Palais de Beaux-Arts de Lille, permettent de couvrir toute la carrière de l’artiste. En partant de ses premières esquisses influencées par Pérugin et Pinturicchio, l’exposition s’arrête sur les compositions religieuses de sa période florentine et sur les chefs-d’oeuvre liés aux grands décors romains, pour aboutir à la riche production de ses disciples. Des rapprochements intéressants sont mis à l’honneur : les dessins préparatoires de Lille pour La Madone de Lorette font écho au tableau homonyme de la Galerie de Peinture de Chantilly.


L’héritage de Raphaël
À la mort du maître, ses enseignements trouvèrent une nouvelle force dans la production de ses élèves et collaborateurs. Chacun d’entre eux, en effet, a su proposer une version différente, réélaborée, des modèles raphaélesques. Les formes arrondies et élégantes de son ami et premier disciple Giulio Romano sont par exemple mises en évidence dans ses études pour la décoration du Palazzo Te de Mantoue. Les dessins de Perino del Vaga, spécialiste des grotesques, et de Polidoro da Caravaggio témoignent de l’intérêt de ces artistes pour l’élément décoratif.


Zoom sur les tableaux de Raphaël de Chantilly
L’exposition offre l’occasion de redonner un coup de projecteur sur les tableaux du maître conservés au musée Condé et les découvertes qui ont été effectuées ces dernières années.


Les Trois Grâces
Les Trois Grâces figurent parmi les premières oeuvres profanes que Raphaël ait peintes. Nous sommes au tournant du XVIe siècle (vers 1503-1504) et le jeune artiste baignait alors dans l’univers courtois de mécènes lettrés qui lui commandaient de petits tableaux mythologiques inspirés de textes antiques. A l’origine, une seule des Grâces, celle de gauche, tenait une pomme d’or. C’est sans doute dans un souci d’équilibre, pour parvenir à la parfaite harmonie finale, que Raphaël opta pour les trois fruits.


La Madone de la maison d’Orléans
Peint autour de 1506-1507 par Raphaël, au cours de sa période florentine, ce tableau étonne par sa superbe modestie. Dans un intérieur assez humble, la Vierge tient tendrement son Fils qui nous adresse un regard d’une grande gravité : lui et le spectateur connaissent son destin, sa future Passion. Ce chef-d’oeuvre appartenait à la famille du duc d’Aumale avant la Révolution française : c’était un juste retour des choses pour le prince que de le racheter.


La Madone de Lorette
L’une des oeuvres les plus fameuses de Raphaël conservées à Chantilly était considérée comme une copie au XIXe siècle et n’a été authentifiée comme un original du maître qu’à la fin des années 1970 ! Dans un magnifique geste maternel, à la fois grave et résigné, la Vierge enveloppe de son voile transparent le sculptural Enfant Jésus, plein de vie, qui semble néanmoins accepter cette préfiguration de son linceul, voire vouloir jouer avec lui.