Légendes de gauche à droite : 1/ Rachel Rose, Lake Valley, 2016. Vidéo © Rachel Rose. Courtesy de l’artiste, Galerie Pilar Corrias Londres et entreprise Gavin Brown’s, New York / Rome. 2/ Rachel Rose, Wil-o-Wisp, 2018. Vidéo © Rachel Rose. Courtesy de l’artiste, Pilar Corrias Gallery, Londres et Gavin Brown’s enterprise, New York / Rome. 3/ Rachel Rose, Second Born, 2019. Pierre et verre. Courtesy of Pilar Corrias Gallery, London. Photo: Andrea Rossetti.
|
extrait du communiqué de presse :
Commissaires : Rebecca Lamarche-Vadel, Directrice déléguée Anna Colin, Curatrice associée
À travers cinq installations vidéo et un ensemble de sculptures, Rachel Rose, pour sa première grande exposition en France, explore la métamorphose des corps et des états au cours d’une vie. L'artiste s'interroge sur ce qui fait de nous des êtres humains et sur les moyens que nous mettons en place pour modifier, améliorer voire échapper à notre condition.
Pour chacun de ses films, Rachel Rose effectue des recherches approfondies en amont de leur production. Qu’elle étudie l’histoire de la littérature pour enfant ou interviewe un astronaute, les formes et figures culturelles qui constituent la base de ses investigations sont souvent représentatives de questions plus existentielles. À ce titre, elle explore continuellement les évolutions de notre rapport à l’environnement naturel, et comment il a façonné de nouveaux modes de narration et de systèmes de croyance. Du surnaturel à l’avenir du corps humain, l’oeuvre de Rachel Rose révèle des points de convergence tout au long de l’Histoire.
L’exposition invite à un voyage labyrinthique qui remonte d’abord le temps depuis la naissance vers l’enfance puis le prolonge jusqu’à l’au-delà. Le parcours s’ouvre sur les Borns, une nouvelle série de sculptures en forme d’oeuf évoquant la reproduction. Composées de verre et de minéraux, elles sont en réalité formées d’une seule et même matière – le sable – capturée dans deux états et deux moments différents : le verre est fait de sable, et le sable de roche pulvérisée. Sujet récurrent de l’exposition, l’oeuf apparaît aussi dans Lake Valley (2016), Autoscopic Egg (2017) et Wil-o-Wisp (2018).
Au cours des installations qui suivent, le public navigue entre Sitting Feeding Sleeping (2013), oeuvre tournée dans un laboratoire de cryogénie en Arizona et différents zoos à travers les États-Unis où la réalité rejoint la science-fiction, le film d’animation Lake Valley, un conte pour enfant sur les thèmes de la solitude et de l’abandon, ou encore Wil-o-Wisp (2018), fiction historique se déroulant dans l’Angleterre rurale du dix-septième siècle. À travers Autoscopic Egg, l’artiste s’intéresse à l’expérience extracorporelle qui consiste à projeter hors de soi la vision de son propre corps. Pour la dernière installation vidéo, Everything and More (2015), Rachel Rose a interviewé l’astronaute David Wolf sur son expérience de marche dans l’espace et les nouvelles perceptions qu’il a découvertes lors de son retour sur Terre.
Les oeuvres de Rachel Rose nous immergent dans des états d’être intermédiaires entre fiction et réalité. Le parcours de l’exposition, développé pour Lafayette Anticipations, amplifie cette impression d’immersion en influant sur l’expérience physique et psychologique du public. Surfaces à effet moiré, dos d’écrans aux formes fantomatiques et tunnels absorbants sont autant de stratégies qui provoquent un sentiment de désorientation, d’hallucination et d’étrangeté.
Imaginés comme un ensemble, les œuvres et le dispositif scénographique poursuivent les préoccupations de l’artiste sur les relations entre les mondes animés, inanimés, humains et posthumains, à l’heure de bouleversements environnementaux et spirituels radicaux.
|