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Sarkis” ailleurs ici
au Centre d'arts et de nature, Domaine de Chaumont-sur-Loire
le 8 avril 2011 au 31 décembre 2014


www.domaine-chaumont.fr

 

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légendes de gauche à droite :
1/   © Sarkis, photographie © A. Morin.
2/  
© Sarkis, photographie © A. Morin.
3/   © Sarkis, photographie © A. Morin.
 

 

extrait du communiqué de presse

 

Création de 40 nouveaux vitraux pour le Château de Chaumont-sur-Loire.
L'oeuvre de 72 vitraux originaux présentée à Chaumont est une commande spéciale de la Région Centre.

 

Projet artistique
Les productions de Sarkis, d'un profond humanisme, consistent en des mises en scène composées d'objets, sculptures, aquarelles, photographies, films, créés par l'artiste lui-même, qui se nourrissent de références à l'histoire, la philosophie, les religions, les arts ou la géopolitique. Elles tentent en permanence de bâtir un pont entre les oeuvres du passé et le monde contemporain. Qu'il s'agisse d'oeuvres d'art, d'œuvres monumentales, de quartiers urbains, ce sont des lieux entiers qu'il investit dans des conditions sans cesse changeantes (matériau, lumière et couleurs).
Les 72 vitraux créés spécialement pour le Château de Chaumont-sur-Loire par Sarkis viennent dialoguer avec les vitraux déjà présents dans le monument.
Sarkis conçoit ce parcours de lumière comme un cheminement initiatique et mental à travers lequel le visiteur construit sa propre histoire. Il place un vitrail devant les fenêtres de l'aile sud et de l'aile ouest du Château, dans les cuisines et l'Office. Ces vitraux, dévoilant des images de vie et de mort, d'amour et d'architecture fixent dans l'instant des histoires passées et des visions futures. Sarkis confronte des images de techniques anciennes, par exemple une photographie de mosaïque, avec une image de la vie quotidienne.
La réalisation de cette nouvelle oeuvre de Sarkis s'est organisée en deux temps. En 2011, une trentaine de vitraux ont été conçus et installés devant les fenêtres de l'aile sud. En 2012, une deuxième série de vitraux prend place dans l'aile ouest, les cuisines et l'Office du Château.
Le château est l'espace de l'oeuvre, qui à travers la lumière exalte sa vie et son histoire. Pour cette raison, Sarkis a souhaité conserver certaines des pièces du Château en l'état, utilisant les objets qui y sont entreposés comme des témoins de l'histoire des lieux. L'artiste utilise la lanterne du 19 ° siècle, en juxtaposant aux vitraux déjà existants, des verres de couleur rouge. Une lanterne suspendue devant la fenêtre filtrera la lumière en autant de facettes colorées.
Au second étage de l'aile sud, devant chaque fenêtre des petites chambres de bonnes, des vitraux jouent avec la lumière et les divers objets occupant la pièce. Dans l'aile ouest, les cuisines et l'Office, ils déclinent une vision poétique initiant un nouveau dialogue entre l'oeuvre et la pierre.
Ces vitraux se transforment au gré d'une lumière toujours changeante. La nuit, ils sont éclairés par des diodes, prenant le relais de la lumière naturelle.

 

La vision de Sarkis
" Des chambres presque en ruine dans un château merveilleux : c'est ce contraste qui m'a frappé lors de ma première visite.
Il avait neigé. Il n'y avait presque aucun visiteur. Une certaine mélancolie circulait dans toutes les salles, aussi bien celles ouvertes au public que celles qui leur étaient fermées.
Nous avions commencé la visite du Château par les salles très bien agencées, meublées et ouvertes au public. Ensuite, nous avions poursuivi par les chambres presque en ruine, fermées aux visiteurs où reposaient des objets abandonnés. Les murs respiraient le temps, le passé. Les pièces n'étaient plus chauffées depuis des décennies - Je me souviens, je m'étais approché d'une petite fenêtre et j'avais regardé dehors ; le paysage sous la neige m'avait semblé figé depuis très longtemps sous une lumière changeante. Des images figées qui changeraient avec la lumière, se transformèrent plus tard en faisant naître l'idée des vitraux.
Un scénario allait s'écrire. J'inviterais des gens à une promenade vers les salles à l'abandon, je ne changerais et ne toucherais que très peu de chose, parfois je ne laisserais même pas entrer les visiteurs qui resteraient au seuil de la porte et regarderaient l'intérieur de la pièce comme une scène de théâtre... Soudain, on apercevrait un vitrail suspendu devant une fenêtre, comme un acteur en contrepoint. Un vitrail neuf avec sa technique ancienne et son image d'aujourd'hui, évoquant la très grande richesse de notre culture, de tout temps, de tout lieu, d'ici et d'ailleurs : un cerisier en fleurs dans un jardin japonais, un palais à l'abandon au bord d'un étang à Ahmadabad, un coucher de soleil à Nordland, le flanc de la montagne de marbre blanc de Carrare, le visage d'une danseuse indienne sous la pluie, l'architecture du Musée Juif à Berlin signée Daniel Libeskind, un puits dans un jardin en Toscane, une morte qui ressuscite dans un film de Dreyer, 12 bougies dans une vieille église arménienne, la naissance d'une nouvelle architecture à la frontière d'un quartier ancien en Angleterre, la danse d'une tribu chaman, le visage d'un homme qui nous regarde à la veille de mourir, le paysage enneigé vu d'une lucarne du Château de Chaumont...
Chaque fenêtre des chambres, jusqu'alors à l'abandon, aurait son vitrail suspendu, éclairé par la lumière naturelle du jour et une autre lumière, artificielle. Les deux sources lumineuses accoucheraient d'autres lumières. Une image excessivement riche, figée dans la technique du vitrail et aussi en mouvement grâce aux sources de lumières.
Les vitraux ne racontent pas une histoire, ils sont ouverts à l'histoire de notre monde, à des milliers et à des milliards d'images ". Sarkis