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Poussin et Moïse” histoires tissées 
à la Galerie des Gobelins, Paris
du 22 mai au 16 décembre 2012


www.mobiliernational.fr

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, présentation par Marc Bayard, Conseiller pour le développement culturel et scientifique au Mobilier national, le 21 mai 2012.

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légendes de gauche à droite :
1/  D'après Nicolas Poussin, Moïse sauvé des eaux. Mobilier national. © Isabelle Bideau.
2/  D'après Nicolas Poussin, Moïse enfant foulant aux pieds la couronne de Pharaon. Mobilier national. © Isabelle Bideau.
3/  D'après Nicolas Poussin, Moïse exposé sur les eaux. Mobilier national. © Isabelle Bideau.


extrait du communiqué de presse

Commissaire : Arnauld Brejon de Lavergnée, Directeur des collections du Mobilier national
Co-Commissaire : Marc Bayard, Conseiller pour le développement culturel et scientifique au Mobilier national.

La Tenture de Moïse, réalisée d'après huit oeuvres de Nicolas Poussin et deux de Charles Le Brun est présentée pour la première fois à Paris depuis ses années de tissage, vers 1683- 1685, à la Galerie des Gobelins. Après une première étape à la Villa Medicis de Rome, puis au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, l'exposition clôt avec éclat cette itinérance avec l'apport de découvertes inédites intervenues entre temps.

Nicolas Poussin et l'histoire de Moïse
Peintre français, Nicolas Poussin (1594-1665) a atteint de son vivant une renommée que la postérité n'a fait que confirmer. Pourtant il s'est illustré presque exclusivement par des tableaux de chevalet, à une époque qui réservait habituellement les honneurs au décor mural ou au format monumental. Il a fallu attendre sa mort pour que ses compositions, sous la forme de transpositions tissées d'un choix de tableaux relatifs à la vie de Moïse, atteignent enfin des dimensions proprement monumentales. En effet, quarante ans se sont écoulés entre le tableau et sa traduction textile.
Poussin a dessiné et peint, au cours de sa carrière, une vingtaine d'oeuvres traitant des principaux moments de la vie de Moïse, y revenant parfois à plusieurs années d'écart. L'importance aussi bien quantitative que qualitative de ce sujet tiré de l'Ancien Testament a été perçue dès son époque. Peu de temps après sa mort, le roi Louis XIV a, en effet, voulu consacrer la place de ce grand artiste, en transposant certaines de ses compositions en tapisseries.
L'exposition Nicolas Poussin et Moïse. Histoires tissées rassemble donc pour la première fois depuis le XVIIe siècle les tapisseries d'après Poussin réalisées à la Manufacture royale des Gobelins sur le thème de la vie de Moïse ainsi que des dessins, gravures et tableaux de l'artiste qui leur ont servi de modèles ou qui traitent de l'histoire de ce personnage.
Aux côtés des grands décors tissés seront présentés deux cartons peints originaux de la fin du xviie siècle ; L'Adoration du Veau d'or et surtout l'étonnant carton peint dû au peintre des Gobelins François Bonnemer (1638-1689) récemment redécouvert et restauré pour l'exposition. Ce carton reprend l'une des plus célèbres peintures du classicisme français La Manne dans le désert réalisée par Nicolas Poussin en 1639, aujourd'hui conservée au Louvre.

Changer d'échelle : du tableau à la tapisserie
L'objectif de transposer une peinture en tapisserie nécessite d'en revoir l'équilibre esthétique, car, de la relative « confidentialité » d'une peinture, comme le rappelle Arnauld Brejon de Lavergnée, directeur des collections du Mobilier national, on passe à un format plus grand.
Cette évolution permet de mesurer un changement d'échelle magistralement interprété grâce au talent des lissiers du XVIIe siècle : on passe ainsi de la disposition rhétorique du tableau au dispositif scénographique à grandeur réelle d'une tapisserie.
Comme le souligne Marc Bayard, co-commissaire de l'exposition, avec les tapisseries, nous entrons dans un autre domaine, technologique et esthétique. Nous pénétrons dans l'art du grandiose et de la machinerie. Le très grand format, en raison de son caractère à taille réelle, proche des scénographies existantes de l'époque, accompagne l'oeuvre dans un autre domaine. Nous passons ainsi du tableau de collection, intime et rapproché, à la représentation grandiose et fastueuse.

Autour de l'exposition, Galerie des Gobelins / Salon Carré
Carte blanche à Vincent Bioulès
du 22 mai au 16 septembre 2012
Carte blanche à Yan Pei Ming
du 6 octobre au 16 décembre 2012

Le Salon carré de la Galerie des Gobelins est le nouvel écrin de la création contemporaine au Mobilier national.
En parallèle avec la grande exposition, un artiste est invité à faire dialoguer ses œuvres avec le patrimoine de l'institution. La Carte blanche vise ainsi à créer un échange entre la production d'aujourd'hui et le patrimoine historique. Sous la direction artistique de Marc Bayard, trois à quatre artistes seront ainsi invités chaque année à imaginer l'intérieure du salon carré qui vient compléter les espaces ouverts au public de la Galerie des Gobelins. La Carte blanche offre donc la possibilité de multiplier les échanges entre l'exposition de la Galerie, les oeuvres conservées dans les collections et la créativité des artistes vivants.

Carte blanche à Vincent Bioulès
Vincent Bioulès a réalisé pour la Cour des Comptes un diptyque destiné à s'inscrire dans deux cadres de pierre de l'escalier d'Honneur sous le plafond de facture classique de Henri Gervex (1852-1912). C'est pour ce lieu qu'il a réalisé deux cartons qui évoquent la Cour sous l'Empire et la Cour sous la République. Pour le premier, il s'inspire d'une autre oeuvre appartenant aux collections du Mobilier national : la représentation d'un buste de Napoléon, fondateur de la Cour des comptes, réalisé pour un carton de tapisserie par Christiaan Van Pool (1752-1813). Ce dernier modèle étant lui-même le détournement d'un buste de Louis XVIII en buste d'Alexandre Ier de Russie (tissage conservé à l'Ermitage). Par les références multiples à la portraiture du pouvoir, Bioulès joue avec la stratification historique pour rendre hommage aux hommes et à l'institution qui a su traverser les siècles. Dans le second volet, l'artiste suggère que derrière le prestige d'une institution, il y a des femmes et des hommes qui garantissent, sous l'oeil protecteur de Marianne (reprenant ainsi la formule du buste de l'impératrice de C. Van Pool) la légalité de l'Etat. Le peintre détourne non sans humour l'image hiératique des dignitaires et les symboles de l'Etat. Les drapeaux sont ainsi plantés dans un vert feuillage flottant au vent de la liberté et où trône une Marianne solaire. Le projet très chromatique, voire tricolore, allie réalisme, respect du décorum, humour et poésie dans l'esprit d'un républicanisme chaleureux.
Le jeu des formes ovales a été retenu par l'artiste pour concevoir l'installation de sa Carte blanche. En sélectionnant la couleur bleue, il a choisi la forme abstraite du tapis d'Etienne Hajdu (Le grand Cercle, 1988, atelier de la Manufacture de la Savonnerie de Lodève) sur lequel viennent se disposer le canapé et les fauteuils d'après les dessins de Raoul Dufy (1877- 1953) et réalisés par André Groult (1884-1967). Au mur sont exposés les cartons peints de Vincent Bioulès ainsi que les deux portraits du XIXe siècle qui ont inspirée la forme de la composition et l'arrangement de forme ronde de l'installation.
La Carte Blanche se dessine ainsi comme le déploiement d'un discours des formes de l'artiste autour de ses compositions et des collections du Mobilier national afin de faire dialoguer l'esprit d'invention et le génie de la main des métiers d'art et des savoir faire.
Marc Bayard, Conseiller pour le développement scientifique et culturel

Carte blanche à Yan Pei Ming
Yan Pei Ming, artiste de renommée internationale, sera à l'honneur pour la prochaine Carte Blanche. L'artiste proposera une reclecture d'un thème du Nouveau Testament, la crucifixion. Elle sera un parfait écho de l'exposition «Poussin et Moïse : Histoires tissées » qui traite de plusieurs scènes de la vie de Moïse tiré de l'Ancien Testament. L'oeuvre de Yan Pei Ming n'a jamais été montrée à Paris.