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“Collections privées : 3 expositions”  Howard Greenberg - Freaks - Luciano Rigolini
au Musée de l'Elysée, Lausanne
du 21 septembre 2012 au 6 janvier 2013


http://www.elysee.ch/

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légendes de gauche à droite
1/  Photographie du tournage, Freaks, 1932. Courtesy Collection Praloran, Zurich.
2/  Document industriel, 1978. Courtesy Luciano Rigolini. Collection Musée de l’Elysée, Lausanne.
3/  Ruth Orkin, Jeune femme américaine en Italie, 1951 © Ruth Orkin. Courtesy. Collection Howard Greenberg.

extrait du communiqué de presse :



Commissaires
Sam Stourdzé et Anne Lacoste, Musée de l’Elysée
Commissaire invitée pour l’exposition Howard Greenberg, Collection : Agnès Sire, Fondation Henri Cartier-Bresson

Le Musée de l’Elysée présente différentes approches des collections photographiques à travers trois expositions inédites.
Howard Greenberg, Collection / Freaks, La monstrueuse parade / Luciano Rigolini, Concept Car

Howard Greenberg, Collection
Commissaires
Sam Stourdzé et Anne Lacoste, Musée de l’Elysée  et Agnès Sire, Fondation Henri Cartier-Bresson

Depuis plus de trente ans, Howard Greenberg exerce le métier de galeriste. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des piliers de la scène photographique new-yorkaise. Si l’importance de son rôle de marchand est connue de tous, sa passion de collectionneur, plus confidentielle, s’exprime pour la première fois au grand jour.  Et s’il a fallu attendre si longtemps pour découvrir sa collection, c’est avant tout parce qu’une collection a besoin de temps pour se constituer. Sa maturité se jauge à l’aune du temps, le temps  qui lisse les effets de mode, cautionne la rareté d’un tirage,  et qui, in fine, valide la pertinence d’un regard.
A l’ère de l’immédiateté, alors que les nouveaux collectionneurs exposent des ensembles inachevés ou créent leur propre fondation, les grandes collections inédites se font rares. Celle d’Howard Greenberg est certainement l’une des dernières à découvrir. La qualité d’une collection ne s’appréhende pas uniquement en termes d’accumulation de chefs-d’oeuvre, mais surtout par un mouvement dialectique : la collection, c’est l’oeuvre du collectionneur, un regroupement d’images à travers lequel s’opère une transformation du regard porté, non plus seulement sur les photographies, mais sur la photographie. Dans la collection Greenberg, ce renouvellement du regard s’exprime doublement. D’une part, par une cohabitation surprenante de deux approches, l’utilisation expérimentale de la photographie qui s’interroge comme médium, jusqu’aux confins de l’abstraction, et à l’opposé, l’utilisation documentaire, portée par sa fonction d’enregistrement du réel. Cette dualité aux apparences inconciliables prend dans la collection Greenberg un sens particulier, une enquête sur les  possibilités de la photographie, une quête de la photographie elle-même, qui s’interroge sur ce qu’elle est.
Mais il est un apport supplémentaire de la collection Greenberg  à la compréhension de la photographie, et celui-ci est majeur.  En effet, Howard Greenberg a largement participé à l’écriture d’un pan de l’Histoire. En contribuant à la reconnaissance des figures, longtemps négligées, de la scène new-yorkaise d’après guerre, Howard Greenberg, le galeriste, a comblé un manque, tandis qu’Howard Greenberg, le collectionneur, en constituant, sur la période, une collection unique de photographies majeures,  assurait la conservation d’un ensemble cohérent.
Patiemment construite au cours des trente dernières années, la collection Greenberg rassemble plus de 500 photographies et se distingue par la qualité des tirages. Environ 120 oeuvres sont présentées pour la première fois au Musée de l’Elysée.
L’exposition révèle les différents intérêts d’Howard Greenberg, depuis l’approche esthétique moderne des années 1920-1930 avec des oeuvres d’Edward Steichen, Edward Weston ou de l’école tchèque jusqu’aux photographes contemporains tels que Minor White, Harry Callahan et Robert Frank. La photographie humaniste est particulièrement bien représentée avec, entre autres, Lewis Hine et David Seymour. Une importante section est consacrée aux photographes de la Farm Security Administration, témoins de la Grande Dépression des années 1930, tels que  Walker Evans, Dorothea Lange. Surtout, la collection montre l’influence de New York dans l’histoire de la photographie du XXe siècle : l’architecture, la vie urbaine sont retranscrites dans  les images de Berenice Abbott, Weegee, Leon Levinstein, Lee Friedlander.
Souhaitant rendre sa collection privée accessible à un large public, Howard Greenberg a choisi le Musée de l’Elysée, dont il salue le travail et l’importance, pour exposer sa collection.
L’exposition est une coproduction du Musée de l’Elysée et de la Fondation Henri Cartier-Bresson. Elle sera présentée à Paris après Lausanne.

Freaks, La monstrueuse parade
Photographies de la collection Enrico Praloran
Commissaires : Sam Stourdzé et Anne Lacoste, Musée de l’Elysée

Le réalisateur américain Tod Browning (1880-1962) se distingue par son goût pour l’étrange. En 1932, il réalise son film culte, Freaks, inspiré par la nouvelle de Clarence Aaron « Tod » Robbins. L’intrigue se passe dans l’univers du cirque et est jouée par de  véritables acteurs infirmes. A sa sortie, le film provoque  d’immenses scandales. Rapidement, Freaks est censuré, remanié, raccourci, parfois retiré de l’affiche, et même interdit dans certains pays. Il faudra attendre les années 1960, lors de sa diffusion au festival de Cannes, pour que Freaks soit enfin acclamé et devienne une référence pour des artistes tels que Diane Arbus ou David Lynch.
Le Musée de l’Elysée présente une sélection d’une cinquantaine de tirages argentiques d’époque du film, rassemblés par Enrico Praloran, collectionneur zurichois. Cet ensemble unique est l’occasion d’une rencontre avec les étranges protagonistes du film tels Johny Eck, l’homme-tronc, Daisy et Violet Hilton, les soeurs siamoises, Martha Morris, la « merveille sans bras », ou encore la femme à barbe et l’homme-squelette. Tous sont de vrais artistes, issus du cirque Barnum.
L’intrigue est retranscrite en images à travers les photographies des scènes les plus importantes du film et complétée par des prises de vues de plateau ou des photographies de tournage qui nous guident dans les coulisses du film, aux côtés notamment de Tod Browning lui-même.

Luciano Rigolini, Concept Car
Commissaires : Sam Stourdzé et Anne Lacoste, Musée de l’Elysée

« Les savants ont utilisé la photographie pour fixer la réalité, pour reproduire l’objectivité, mais moi c’est sa dimension poétique qui m’enchante. » Luciano Rigolini
Né en 1950 au Tessin, l’artiste Luciano Rigolini s’intéresse à la photographie vernaculaire et interroge ce mode de représentation du réel. Il collectionne avec une affection particulière les images neutres d’objets ou de mobilier urbain, dénuées de toute présence ou trace humaine, telles que les clichés réalisés pour les catalogues de documentation commerciale ou industrielle. Rigolini n’est pas un collectionneur ordinaire, il s’approprie des clichés qu’il amasse, puis les transforme en images-objets,  explorant de nouvelles formes de narration.
Avec Concept Car, son exposition au Musée de l’Elysée, Luciano Rigolini décline le thème de la voiture. Collectionnées, trouvées sur Internet, présentées telles quelles ou largement  retravaillées et fortement agrandies, les photographies de  Luciano Rigolini révèlent une dimension esthétique aux qualités sculpturales, picturales et métaphoriques tout en suggérant une réflexion sur notre manière de voir ou de percevoir les images. Bien souvent transportées dans ce nouveau contexte, les images de Rigolini perdent leur fonction documentaire au profit d’une esthétique plus conceptuelle ; ainsi déclare-t-il : « Isoler l’objet de son contexte en le faisant devenir virtuel fait que l’image n’est plus la preuve de rien, elle n’est plus la représentation de quelque  chose et devient un tableau. »
L’exposition Concept Car présente quatre séries, dont Surrogates :  125 photographies de pièces détachées de voitures de  collection récupérées sur des sites de vente en ligne. Surrogates est présentée simultanément au Centre culturel suisse à Paris (du 14 septembre au 04 novembre 2012 - http://www.ccsparis.com/fr) et fait l’objet d’une publication coéditée par le Musée de l’Elysée et le Centre culturel suisse, avec le soutien du Cercle des Amis du Musée de l’Elysée.