contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


“Du Fleuve Rouge au Mékong”  visions du Vietnam
au musée Cernuschi, Paris
du 21 septembre 2012 au 27 janvier 2013



http://www.cernuschi.paris.fr

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, présentation par les commissaires Loan de Fontbrune et Christine Shimizu, le 20 septembre 2012.

673_visions-Vietnam_1673_visions-Vietnam_2673_visions-Vietnam_3

légendes de gauche à droite
1/  Lê Phô, (1907-2001), La cueillette des simples, couleur sur soie, 66,5x50 cm, 1932. Ancienne collection Dr Pierre Huard, collection particulière. © Christian Murtin.
2/  Mai Trung Thu, (1906-1980), Mélodie, encre et gouache sur soie, 34,5x19 cm, 1956. © Christian Murtin.
3/  Nguyên Phan Chanh, (1892-1984), La sorcière, couleurs sur soie, 63,5x87,5 cm, 1931. Ancienne collection Dr Pierre Huard, collection particulière. © Christian Murtin.

extrait du communiqué de presse :


Commissariat :
Loan de Fontbrune, commissaire invitée
Christine Shimizu, directrice du musée


À la suite des premiers explorateurs français qui avaient parcouru les contrées du sud-est asiatique, comme Francis Garnier (1864), des voyageurs et des peintres français s’aventurèrent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle dans les toutes jeunes colonies françaises. Ils en rapportèrent des aquarelles et des peintures, saisissant avec un regard juste des lieux jusque-là seulement imaginés comme paradisiaques. Depuis Hanoï construite sur la rive droite du Fleuve Rouge, dans le nord du Vietnam (ancien Tonkin) jusqu’à Saïgon et au fleuve Mékong dans le sud (ancienne Cochinchine), les hommes et les monuments suscitèrent leur intérêt.
Au début du XXe siècle, l’Etat français encouragea des artistes à enseigner et à établir des écoles d’art ici comme dans ses autres colonies. En 1910, il crée le Prix de l’Indochine qui offrit à des artistes français une bourse en Indochine. Cette présence artistique contribua à l’ouverture en 1924 de l’Ecole des Beaux-Arts de Hanoï, sous la direction du peintre Victor Tardieu, appuyé par un jeune Vietnamien, Nguyen Nam Son. L’école accueillit de nombreux professeurs qui formèrent les artistes indochinois aux techniques occidentales: architecture, peinture, sculpture, arts appliqués. Des écoles d’arts appliqués furent également créées, certaines plus particulièrement spécialisées dans des domaines artistiques : l’Ecole de Thu-Dau-Mot (1901) dans l’ébénisterie et le laque, l’Ecole d’Art de Bien-Hoa (1903) dans la fonderie d’art et la céramique, l’Ecole des Arts décoratifs de Gia-Dinh ( 1913) dans la gravure. Parmi les professeurs qui contribuèrent à la mise en place d’un nouveau style, il faut mentionner Joseph Inguimberty, Evariste Jonchère, André Maire, Alix Aymé, Louis Bate.
Ces institutions apportèrent un nouvel élan à la production locale, renouvelant ses thématiques et son approche stylistique. Les artistes qui sortirent diplômés de l’Ecole de Hanoï adoptèrent une facture réaliste basée sur l’utilisation de la perspective linéaire et la recherche de volumes. Les scènes, souvent intimistes, qu’ils dépeignirent nous livrent un regard sensible sur la vie contemporaine où la femme occupe une place souvent centrale (Lê Pho, Lê Văn Đe, Lương Xuân Nhi, Mai Thu, Nguyen Gia Tri, Nguyen Phan Chanh, Nguyen Tiên Chung, Nguyen Tưong Lân, Pham Hâu, Tô Ngoc Vân, Vũ Cao Đa`m,...). Les uns s’exprimèrent sur des supports traditionnels comme la soie, d’autres optèrent pour la peinture à l’huile. Nguyen Gia Tri développa la technique de la peinture en laque poncée.
Témoignages émouvants d’une fusion entre deux civilisations, les oeuvres présentées dans cette exposition font revivre une époque et nous offrent une promenade dans un pays attachant.