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“L'Impressionnisme et la Mode”   page 678
au Musée d'Orsay, Paris
du 25 septembe 2012 au 20 janvier 2013

 
http://www.musee-orsay.fr/

© Pierre Normann Granier, vernissage presse, le 24 septembre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Édouard Manet (1832-1883), Le Balcon, 1868-69. Huile sur toile, 170 x 124,5 cm. Paris, Musée d’Orsay. © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
2/  James Tissot (dit), Jacques Joseph (1836-1905), Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants, 1865. Huile sur toile, 177 x 217 cm. Paris, Musée d’Orsay. © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
3/  Albert Bartholomé (1848-1928), Dans la serre, 1881. Huile sur toile, 235 x 45 cm. Paris, Musée d’Orsay. © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.

extrait du communiqué de presse :


Commissariat général :
Gloria Groom, conservateur à l’Art Institute de Chicago
Guy Cogeval, Président des musées d'Orsay et de l'Orangerie, Paris
Philippe Thiébaut, conservateur général au musée d'Orsay, Paris
Susan Stein, conservateur au Metropolitan Museum of Art, New York
Scénographie :
Robert Carsen, scénographe et directeur artistique
Nathalie Crinière, Agence NC, architecte-maître d’œuvre


L’exposition est organisée par le musée d’Orsay, Paris, The Metropolitan Museum of Art, New York, et The Art Institute of Chicago.
Elle est réalisée à Paris avec la participation exceptionnelle de Galliera – Musée de la Mode de la Ville de Paris.

Si les impressionnistes n'ont cessé de capturer les mouvements de la nature, leur apport révolutionnaire ne se limite cependant pas à la peinture de paysage. L'acuité de leur regard en a également fait les témoins sensibles des mutations urbaines et du comportement des citadins. Soucieux de rendre compte de la vie contemporaine, les impressionnistes se sont attachés à représenter la figure humaine dans son milieu quotidien et à saisir l'homme "moderne" de manière instantanée dans ses activités professionnelles et ses moments de détente.
Manet et Degas sont de parfaites illustrations de ce nouveau type parisien qu'est le « flâneur », fin et désinvolte observateur de la vie « moderne » et de ses acteurs quotidiens. Bien qu'il ne s'attache pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l'habit, il n'en rend pas moins compte des modes et des attitudes de son temps par sa volonté de considérer le portrait comme l'instantané d'un homme dans son cadre familier, par sa capacité à renouveler, du double point de vue de la typologie et de la topographie, la scène de genre et surtout par son attention, pour reprendre l'expression de Baudelaire, à « la métamorphose journalière des choses extérieures ».

Dans la peinture impressionniste, figures et vêtements perdent, pour reprendre le constat de Mallarmé à propos de Manet, « un peu de leur substance et de leur solidité » ou, selon les Goncourt, « sont transfigurés par la magie des ombres et des lumières". La silhouette, qu'elle soit en mouvement ou au repos, s'en trouve davantage intégrée dans l'atmosphère environnante. La réalité descriptive de la femme et de l'homme des années 1860-1880 et de leur mise journalière subit certes une altération plastique en raison de telles positions esthétiques. En revanche la restitution de la gestuelle et du jeu des étoffes sur le corps gagnent, grâce à la rapidité de l'évocation, en authenticité. Aussi en apprenons-nous beaucoup plus sur le "look" des contemporains qu'à travers le portrait mondain posé ou la scène de genre faussement naturelle.

Ce constat s'appuie sur une soixantaine de chefs-d'oeuvre de Manet, Monet, Renoir, Degas, Caillebotte. Certains d'entre eux n'ont pas été présentés à Paris depuis plusieurs décennies tels que le portrait de Madame Charpentier et ses enfants de Renoir (New York, The Metropolitan Museum of Art) ou Nana de Manet (Hambourg, Hamburger Kunsthalle) qui avait figuré à la rétrospective Manet en 1983 (Galeries nationales du Grand Palais) ou encore La Loge de Renoir du Courtauld Institute de Londres.

Pour mieux appréhender l'approche des impressionnistes, feront contrepoint des oeuvres de leurs contemporains - Tissot ou Stevens par exemple - davantage préoccupés par la représentation de la Parisienne et de la société élégante du Second Empire et des débuts de la Troisième République. Mais la confrontation avec la réalité est beaucoup plus instructive. Elle pourra se faire grâce à la présence d'une cinquantaine de robes et d'accessoires dont une dizaine de chapeaux - qui dresse un panorama de la mode féminine à l'époque des impressionnistes, mode essentiellement marquée par l'abandon progressif de la crinoline au profit de la tournure. La mode masculine, moins variée, plus uniforme, sera évoquée par une vingtaine de pièces. Tous ces éléments textiles appartiennent aux collections publiques et privées françaises. Enfin un appareil documentaire important rassemblera des dessins, des gravures de mode, des journaux de mode - dont La dernière Mode, éphémère revue rédigée par Mallarmé - ainsi que des photographies sortant de l'atelier du Disdéri.