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“Bertrand Lavier”  depuis 1969
au Centre Pompidou, Paris
du 26 septembre 2012 au 7 janvier 2013



http://www.centrepompidou.fr/

© Pierre Normann Granier, présentation par Bertrand Lavier et Michel Gauthier commissaire de l'exposition, le 24 septembre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Bertrand Lavier, Giulietta, 1993, Automobile accidentée. Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg. © Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg. © photo : M. Bertola.
2/  Bertrand Lavier, La Bocca/Bosch, 2005. Canapé sur congélateur. Kewenig Galerie, Cologne. © Simon Vogel. Courtesy Kewenig Galerie, Cologne.

extrait du communiqué de presse :


commissaire :
Michel Gauthier, conservateur au Musée national d’art moderne
assisté de Marie Griffay

Après les monographies consacrées à Jean-Michel Othoniel et à François Morellet en 2011, c’est l’oeuvre de Bertrand Lavier que le Centre Pompidou met à l’honneur à travers une rétrospective sans précédent conçue en complicité avec l’artiste. Le Centre Pompidou poursuit ainsi son engagement auprès des grandes figures de la scène française contemporaine.

L’exposition se construit autour d’une cinquantaine de pièces majeures, dont plusieurs créations récentes, retraçant l’ensemble de l’oeuvre de l’artiste, depuis 1969.
Bertrand Lavier s’est affirmé depuis plusieurs décennies comme l’une des figures incontournables de la scène européenne de l’après-modernisme. Tous ses « chantiers », comme il désigne ses séries de travaux qu’une grande variété de matériaux et de techniques caractérise, émettent sur la même « longueur d’onde » : esprit, humour, goût du paradoxe, virtuosité.
Pour cet artiste, bâtir une oeuvre contemporaine, c’est poser un regard singulier sur la réalité puis par des gestes minimes, presque banals, c’est la détourner, la démontrer par l’absurde, par des rapprochements inattendus et ainsi, en faire surgir des instants poétiques.

Peintures industrielles, objets peints, objets superposés, objets soclés, Alfa Roméo accidentée, Walt Disney Productions, néons d’après Stella, vitrines au blanc d’Espagne, tissus d’ameublement ou statuettes africaines… : l’exposition éclaire l’incomparable aptitude de Lavier à remettre en cause nos certitudes sur l’identité de la peinture, de la sculpture, de la photographie ou de la représentation.

À ses débuts, dans les années 1970, l’artiste engage une critique de l’art conceptuel alors triomphant. La recherche de l’émotion brute est l’un des fils directeurs de la production de Bertrand Lavier qu’il mène par l’utilisation d’objets phares de l’imaginaire collectif. Sa principale préoccupation est de remettre en cause les identités. L’artiste emprunte ainsi, en 1987, les motifs de l’univers du sport, en faisant construire un court de tennis pour la Documenta 8. Il veut retenir la beauté du geste sportif et même son panache.

Les « objets soclés » deviennent, par la nature même de leur présentation, les cousins des artefacts livrés au regard du public dans les musées ethnographiques. Il imagine le musée d’un lointain futur où seraient exposés les objets triviaux du quotidien : porte de réfrigérateur, parpaing, skate-board... Un petit ours en peluche soclé comme un objet d’art primitif regardant une voiture accidentée ou les lèvres rouges qui ont donné leur forme à un canapé posé sur un congélateur, voici l’une des scènes auxquelles peut nous convier l’art de Lavier.

Aucun de ces « chantiers » n’est à ce jour fermé : « Quand j’ai mis un frigidaire sur un coffre-fort, ce n’était pas une raison pour arrêter de peindre des frigidaires ».