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“Chaïm Soutine (1893-1943)” L’ordre du chaos  
au Musée de l'Orangerie, Paris

du 3 octobre 2012 au 21 janvier 2013



http://www.musee-orangerie.fr/

© Anne-Frédérique Fer, visite presse, le 2 octobre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Chaïm Soutine, Le Lapin, 1923-24. Huile sur toile, 73 x 36 cm. Paris, Musée de l’Orangerie. © ADAGP, Paris 2012. © RMN (Musée de l’Orangerie) / Hervé Lewandowski.
2/  Chaïm Soutine, Jeune Anglaise, 1934. Huile sur toile, 46 x 55 cm. Paris, Musée de l’Orangerie. © ADAGP, Paris 2012. © RMN (Musée de l’Orangerie) / Hervé Lewandowski.

extrait du communiqué de presse :


Commissariat : Marie-Paule Vial, directrice du musée de l’Orangerie
en collaboration avec Claire Bernardi, conservateur au musée d’Orsay

Scénographie : Pascal Rodriguez

Le musée de l’Orangerie conserve la plus importante collection en Europe du peintre russe Chaïm Soutine (1893-1943) : vingt-deux de ses toiles ont été réunies par la passion du marchand d’art Paul Guillaume, séduit dès 1922 par l’expressionnisme de sa peinture « où la mesure et la démence luttent et s’équilibrent ». Elles constituent le noyau de cette exposition monographique d’ampleur réunissant près de 70 tableaux, à la faveur de prêts exceptionnels de grandes collections publiques et privées.
Près de quarante ans après la rétrospective consacrée à Soutine en ce même lieu (Orangerie des Tuileries, 1973), l’exposition porte un nouveau regard sur cette figure majeure de l’art moderne, dont l’oeuvre est restée largement incomprise en France.
Embrassant l’ensemble de la carrière du peintre dans la France de l’entre-deux-guerres, l’exposition propose un parcours thématique qui met en avant sa pratique obsessionnelle de la série. Après une introduction consacrée aux portraits de l’artiste, de ses amis de Montparnasse et mécènes, elle s’organise en trois sections reprenant les grands genres traités par la peinture tourmentée de l’artiste : le paysage, la nature morte et la figure humaine.
Soutine a peint des paysages toute sa vie, à Céret et à Cagnes dans le Midi, de 1919 à 1924, ou en Bourgogne vers 1930-1940. Chacune de ces toiles nous immerge dans le motif. Les paysages de Céret sont le paroxysme de cette violence expressive (La Colline de Céret, 1921). Puis les arbres deviennent un motif à part entière, comme Le Gros Arbre bleu, 1920-1921, ou Le Grand Arbre de Vence, 1929.
La nature morte émerge comme un thème dominant dans l’oeuvre de Soutine immédiatement après les paysages de Céret, et gagne de l’importance dans les années vingt. De simples Glaïeuls dont l’exposition présente 5 versions sur les 15 existantes, sont le prétexte à une explosion de rouge. Cette couleur est travaillée dans toutes ses nuances dans la série consacrée aux Boeufs écorchés, 1924-1925, dont il reprend le modèle à Rembrandt, tandis que les volailles mortes et autre Lièvre pendu, 1925-1926, sont inspirés de l’oeuvre de Chardin.
La dernière section consacrée aux figures humaines montre une continuité frappante dans les préoccupations picturales de l’artiste. La qualité organique des couleurs employées pour dépeindre la chair des animaux morts se retrouve dans les uniformes des personnages, traités comme une extension de la peau. Le même cadrage serré, centré sur le motif, préside aux deux séries. Mais sous l’apparente rudesse de la représentation, s’expriment empathie et tendresse pour ses modèles, gens de métier ou réprouvés : Le Garçon d’étage, vers 1927, ou Déchéance, 1921-1922. La série des Pâtissiers (1922-1923) apportera à Soutine la célébrité et l’aisance financière. Celle des Enfants de choeur (1925-1930) confirme sa maîtrise absolue de la couleur : blanc, rouge, bleu foncé. L’exposition se clôt avec La Femme entrant dans l’eau, 1931, dernier hommage à Rembrandt, témoignage de la dette de Soutine envers les maîtres anciens.