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“Victor Baltard (1805-1874)” Le fer et le pinceau   
au Musée d'Orsay, Paris

du 16 octobre 2012 au 13 janvier 2013



http://www.musee-orsay.fr/

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 15 octobre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Anonyme, Les Halles, vue prise des galeries de l’église Saint-Eustache, Estampe couleur. Paris, Collection Debuisson. © Musée d’Orsay / Sophie Boegly.
2/  Victor Baltard, Autoportrait, Collection particulière. ©Musée d'Orsay / Patrice Schmidt.
3/  Victor Baltard, (1805-1874), Église Saint-Augustin, Paris, élévation de la façade principale, Encre noire et rehauts d'aquarelle et d'or, 60.1 x 42.2 cm. Paris, musée d'Orsay. © RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.

extrait du communiqué de presse :

Commissariat :
Alice Thomine-Berrada, conservateur au musée d’Orsay
avec la collaboration d’Isabelle Loutrel, conservateur des Monuments historiques à la Drac de la Champagne-Ardenne


Victor Baltard appartient au cercle étroit des architectes du XIXe siècle dont le nom résonne encore dans la mémoire collective. En effet, il évoque à tous les Parisiens un lieu fortement symbolique de la capitale, les halles de Paris. Leur démolition en 1971 marqua profondément les esprits et suscita un nouvel intérêt pour le patrimoine du XIXe siècle qui incita le gouvernement à conserver la gare d’Orsay. Le musée d’Orsay est donc particulièrement heureux d’inviter le public à la redécouverte de cet architecte qui n’a jusqu’à présent jamais fait l’objet d’exposition rétrospective.

L’histoire mouvementée de la reconstruction des halles de Paris au XIXe siècle, marquée par l’ombre subjective des mémoires d’Haussmann qui retira tout mérite à Baltard en attribuant l’idée fondatrice du bâtiment à l’empereur, fit de cet artiste une figure mal aimée que certains allèrent jusqu’à qualifier d’architecte faussaire. Artiste complexe, Baltard fut en effet sans cesse tendu entre l’affirmation de l’aspect artistique de son métier d’architecte, dans le respect de la tradition vitruvienne, et la soif du progrès, social et technique. Egalement formé à la peinture auprès de Guillon-Lethière, il fut proche des peintres de son époque, notamment Jean Auguste Dominique Ingres et Hippolyte Flandrin. Baltard consacra du reste une part importante de sa carrière à des fonctions administratives destinées à défendre l’alliance nécessaire à trouver entre architecture et ornement. Il supervisa pendant presque vingt ans le décor des grandes églises parisiennes, fut le coordinateur des vastes chantiers destinés à aménager l’Hôtel de ville agrandi sous la monarchie de Juillet et le concepteur du décor éphémère des fêtes de la municipalité parisienne.
Il est très probable que le sculpteur Gatteaux qui avait, avec Ingres, recommandé le jeune architecte dans ses premières fonctions, conseilla à la municipalité de recourir à Baltard pour la reconstruction des halles centrales. Ce projet où primaient l'économie et la fonctionnalité incita l’architecte à faire un usage systématique du principe modulaire et du fer, associé à un décor raffiné. Issu de plus de dix années de réflexion, le bâtiment qui fut bâti à partir de 1854 devint un modèle, comme en témoignent les nombreux marchés qui, en France et à l'étranger, furent construits à son image. Devenant Le Ventre de Paris raconté par Zola, il marqua profondément l’imaginaire des Parisiens.

Baltard poursuivit sa réflexion sur l'usage du métal à l'occasion d'autres projets, comme celui du marché du Temple, de l’église Saint-Augustin, des abattoirs de la Villette ou encore des entrepôts de Callao (Pérou). Enfin, il devint un des acteurs majeurs de la modernisation de la capitale puisqu'en 1860, Haussmann, son ancien condisciple d'étude au lycée Henri IV, en fit le directeur du service d’architecture de la ville de Paris. Ce poste acheva d’en faire un des plus importants et célèbres architectes du Second Empire.

L’exposition illustre la diversité des réalisations de Baltard, marquée par sa double compétence d’artiste et de constructeur, qui fut particulièrement féconde. Dessins d'architecture mais aussi maquettes, objets d'art, peintures, médailles et photographies en témoignent. En particulier, de nombreuses oeuvres provenant de collections privées, principalement des descendants de l’architecte, permettent d’éclairer d’un jour nouveau la riche carrière de cet artiste emblématique du second Empire.