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“Voici Paris” modernités photographiques 1920-1950   
au Centre Pompidou, Paris

du 17 octobre 2012 au 14 janvier 2013



http://www.centrepompidou.fr

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, présentation de l'exposition par les commissaires Quentin Bajac et Clément Chéroux, avec la présence de Christian Bouqueret, le 16 octobre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Dora Maar, Assia, 1934. Épreuve gélatino-argentique, 26,4 x 19,5 cm. ©Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI. © Adagp, Paris 2012.
2/  Marianne Breslauer, Zirkus, Berlin, [Cirque, Berlin], 1931. Épreuve gélatino-argentique, 28,5 x 22,6 cm. © Photo Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI. © Marianne Breslauer / Fotostiftung Schweiz.
3/  Daniel Masclet, Portrait de Francesca Masclet, 1927. Épreuve gélatino-argentique, 20,5 x 13,9 cm. © Photo Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI. © Succession Daniel Masclet.

extrait du communiqué de presse :


commissariat :
Quentin Bajac, Conservateur au Musée national d’art moderne, chef du Cabinet de la photographie
Clément Chéroux, Conservateur au Musée national d’art moderne, Cabinet de la photographie

Le Centre Pompidou consacre une exposition à l’une des acquisitions majeures de ces dernières années, la collection photographique de Christian Bouqueret, entrée dans les collections du Centre Pompidou en 2011. À partir d’une sélection de quelque 300 images de cet ensemble exceptionnel, Voici Paris, Modernités photographiques dresse un portrait de la création photographique en France pendant l’entre-deux guerres, dans toute sa richesse.

Paris, ville d’accueil de nombreux artistes et photographes étrangers, aimante alors toutes les forces vives de la scène internationale et devient le carrefour de la vie artistique de 1920 à 1950.
À travers les oeuvres de Man Ray, Kertész, Dora Maar, Krull, Brassaï mais aussi Moral, Steiner et Zuber, Voici Paris raconte cette histoire qui commence avec les expérimentations photographiques de Man Ray et l’émergence du surréalisme, se poursuit avec les questionnements politiques et sociaux et s’ouvre sur l’avènement de la presse illustrée. L’exposition présente ainsi aux visiteurs les courants qui constituent les tendances visuelles des années 1920-1950 en mettant en lumière l’étendue et la diversité des domaines abordés par les photographes provenant d’horizons variés : avant-gardistes, reporters, illustrateurs, photographes commerciaux…
C’est donc un panorama de la création photographique parisienne entre 1920 et 1950 que le Centre Pompidou invite à découvrir. Le panorama s’ouvre avec les surréalistes et « L’oeil nouveau » qu’ils portent sur la modernité. C’est le temps de l’affirmation de la photographie comme art spécifique. Consacrée aux années 1930, la seconde section illustre l’impact de la crise de 1929 sur les sujets photographiques désormais tournés vers la vie sociale. Dans une troisième partie, c’est la presse, premier lieu d’expression et de diffusion pour les photographes, qui devient « L’imagier moderne ». Source de revenus, les journaux mais aussi les livres et la publicité permettent aux photographes de mener parallèlement des expérimentations toujours plus élaborées sur l’image. Se révèle ainsi « L’intérieur de la vue », titre du quatrième volet. L’exposition s’achève sur un « Retour à l’ordre », de nombreux photographes prenant le contre-pied de la Nouvelle Vision des surréalistes en remettant le classicisme au goût du jour.
Un catalogue publié par les Éditions du Centre Pompidou replace la collection dans un contexte historique et présente l’originalité de la démarche d’un collectionneur singulier, Christian Bouqueret, historien, galeriste et pionnier dans l’art de la collection de photographies.

Parcours de l’exposition

L’oeil nouveau
La Nouvelle Vision qui se développe à Paris à partir du milieu des années 1920 défend une photographie libérée de la tradition picturale et qui, selon le principe moderniste, cherche à définir ses propres spécificités. Elle prend volontiers pour sujets les signes les plus ostensibles de la modernité : le gramophone, l’automobile, la machine, l’architecture de fer ou de verre. Elle revendique une écriture très graphique qui flirte souvent avec l’abstraction. Son traitement de l’humain est rarement naturaliste ; elle aime transfigurer les corps par la surimpression, la solarisation, la fragmentation et le gros plan.

Documents de la vie sociale
La crise de 1929, la récession économique, la victoire du Front populaire aux élections de 1936, incitent les photographes à prendre davantage en compte la réalité sociale. Ils photographient la France au travail : les petits métiers, les conditions de vie des ouvriers ou des paysans. Dès les premières lois sur les congés payés, ils fixent également la ruée vers les loisirs, l’essor des sports en plein air et l’apprentissage du temps libre.

L’imagier moderne
Dans les années 1920 et 1930, Paris est le centre névralgique d’un développement sans précédent de l’édition photographique, de la presse illustrée et notamment des magazines. La capitale attire les photographes de l’Europe entière qui voient dans cet essor un moyen de subsistance, mais aussi d’expression. C’est là une nouvelle étape des rapports entre le texte et l’image qui tend à la fusion des deux en un seul et même langage moderne.

L’intérieur de la vue
À Paris, dès le milieu des années 1920, la photographie est mise au service du surréalisme. De l’image documentaire la plus simple aux expérimentations de laboratoire les plus élaborées, toutes les forces de sidération de l’image photographique sont alors systématiquement utilisées. En exploitant au maximum le « réalisme » photographique ou, au contraire, en le retournant comme un gant, les artistes proches du mouvement trouvent alors dans la photographie l’image « sur-réaliste » même.

Retour à l’ordre
Face aux excès du modernisme, les années 1920, et surtout 1930, sont marquées, à Paris comme ailleurs, par une résurgence des tendances les plus classiques. Ce néoclassicisme photographique se traduit par la multiplication d’images relevant des catégories traditionnelles de l’histoire de l’art : l’antique, le nu, le drapé, la nature morte ou le portrait.