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“Fabrice Hyber” Prototypes d’Objets en Fonctionnement (POF)    
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 20 octobre 2012 au 20 janvier 2013



http://www.macval.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 30 octobre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Fabrice Hyber, POF 87 OTO, 1997.
2/  Fabrice Hyber, POF 49 Double Masque, 1997. Ballet « Les quatre saisons » d'Angelin Prejlocaj, 2005.

 


 

texte de Audrey Parvais, rédactrice pour FranceFineArt :


Pendant trois mois, le MAC/VAL consacre son espace à une exposition des œuvres de l'artiste français Fabrice Hyber. Il s'agit presque ici d'une rétrospective puisque sont réunis pour la première fois tous les Prototypes d'Objets en Fonctionnement (POF) réalisés depuis 1991, soit quelques 159 œuvres, parmi lesquelles le fameux POF 65, Le Ballon Carré (1998). Elle entre en résonnance avec l'exposition « Matières premières » présentée actuellement au Palais de Tokyo.

Une forme de confrontation au réel.
Les POF, concept inventé par Fabrice Hyber, sont en fait des objets qui nous sont familiers, qui appartiennent à notre quotidien mais qui ont été détournés de leur emploi usuel. Le propos de l'artiste est ici de soulever la question de notre rapport au réel en suscitant des attitudes et des comportements inédits. Dotés d'une dimension poétique inhabituelle, ces objets modifient notre perception du monde et nous confrontent à nous-mêmes. Si les mécanismes de certains d'entre eux apparaissent évidents, d'autres, plus abstraits, sollicitent l'imagination et s'offrent à de multiples interprétations. Entre dessins, sculptures et installations, les POF, insolites et humoristiques, poussent le visiteur à explorer différemment le réel afin d'en révéler toute la poésie, et ce dans un vaste jeu d'échos.

L'art ludique.
« Les POF sont des ouvertures, des possibilités. » dit Fabrice Hyber. Cela est particulièrement vrai pour cette exposition. Invité à manipuler les objets, à jouer et expérimenter avec eux, le visiteur occupe ici une place centrale. Si les écrans placés au fond de la salle lui exposent bien une manière de les utiliser, il est appelé à en imaginer d'autres. S'esquisse alors entre lui et l'œuvre un rapport inédit. Libéré de son rôle traditionnel de simple spectateur, il en devient aussi bien l'acteur que le sujet. Soumis à un libre jeu de construction et de déconstruction, l'espace, en évolution constante, n'est jamais figé. Cette liberté se retrouve dans la scénographie même de l'exposition, qui se déploie à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du musée, sans dessiner de chemin précis, et que le visiteur peut parcourir au gré de ses envies. Avant tout ludique, elle crée naturellement un lieu d'échange avec soi-même mais aussi avec l'autre.

Audrey Parvais


 

 

communiqué de presse :


 

Commissariat : Frank Lamy

Au MAC/VAL, dès le 20 octobre, Fabrice Hyber présente pour la première fois l'intégralité des POF (Prototypes d’Objets en Fonctionnement), réalisés entre 1991 et 2012, - comme le Ballon carré – POF n°65 ou Oto, la voiture à double tranchant – POF n°87, ou encore Ted Hyber – POF n° 51 -, soit plus de 150 oeuvres et autant de façons de placer le visiteur au coeur du dispositif, en l’invitant à les manipuler.

Fabrice Hyber modifie ainsi la conscience et la pratique que nous avons de ces objets puisque leurs formes réinventées induisent de nouveaux comportements. En déplaçant leur fonction originelle, les POF génèrent un mode d’appropriation singulier et nécessitent souvent l’invention d’un mode d’emploi pour un usage en constante évolution, questionnant ainsi la relation que l’on entretient avec les objets du quotidien et plus généralement l’oeuvre d’art.
Fabrice Hyber, artiste prolifique présent depuis plus de vingt-cinq ans sur la scène artistique internationale et Lauréat du Lion d’Or de la Biennale de Venise en 1997, a construit un oeuvre rhizomatique où chaque pièce se fait l’écho d’une autre, créant ainsi un ensemble protéiforme qui reflète le foisonnement de sa pensée. S’il en matérialise le processus à l’aide de la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo ou encore en investissant le champ de l'entreprise et du commerce, c’est bien le dessin qui est à l’origine de toutes ses oeuvres.
À cet égard, les POF sont symptomatiques de ces mécanismes, sur un mode léger, inventif, insolite, ludique, parfois utopique, critique ou satirique, mais toujours humoristique.
L’exposition monographique du MAC/VAL, entre en résonance avec celles proposées parallèlement par le Palais de Tokyo, la Fondation Maeght et l’institut Pasteur, pour éclairer l’oeuvre de l'un des artistes français les plus bouillonnants et inventifs d’aujourd’hui.

L’évidence des POF
« À la suite des objets hybrides (exemple Chatouille, 1988), les POF sont apparus en 1991, lorsque j’ai vu que les objets expérimentaux, issus de mes recherches, pouvaient susciter de nouveaux fonctionnements. Qu’ils pouvaient provoquer et développer à l’atelier, comme chez les visiteurs dans les expositions, des facultés, des aptitudes ou des attitudes inattendues. Les visiteurs devenaient des acteurs et les objets n’étant jamais finis, il y avait la possibilité que le développement soit durable. L’invention du terme : Prototype d’Objet en Fonctionnement, vient de la nécessité d’offrir aux visiteurs des alternatives à la simple contemplation. Lors d’une exposition, j’ai vu que l’objet activait dans l’esprit du visiteur une écologie mentale : plus positive que l’écologie comportementale, celle-ci montrait que notre action peut être induite en amont et que les POF nous permettent d’absorber de nouveaux systèmes et surtout, d’en inventer.

À la différence d’un Prototype industriel, le POF aborde la méthode de fabrication et devient peu à peu un mode d'emploi.
Le POF libération des bonzaïs, par exemple, donne la possibilité à celui qui à un bonzaï de le planter en pleine terre : plus de tabou. Aujourd’hui, trois plantations de Bonzaïs existent à Vienne, à Tokyo et en Vendée. Les POF se sont multipliés et ont pris diverses formes, j’ai alors imaginé les POF shops, des « magasins » où coexistent deux types de POF : les objets préfabriqués et les méthodes de fabrication des POF à faire soi-même. Puis j’ai tourné des vidéos de présentation de chacun d’eux. Là aussi, les vidéos sont devenues des POF puisqu’elles ne présentaient pas seulement un mode d’emploi avec une méthode d’utilisation, mais des possibilités de fonctionnement. Elles sont toutes sans paroles.
Les POF sont des ouvertures, des possibilités. »
Fabrice Hyber