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“Boris Bucan” posters    
au Lieu du Design, Paris

du 9 novembre 2012 au 9 janvier 2013



http://www.lelieududesign.com/

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse avec la présence de l'artiste Boris Bucan, le 8 novembre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Boris Bucan, L’Oiseau de feu et Petrouchka, (I.Stavinski), 1983, 202 x 196 cm. Musée d'Art contemporain de Zagreb.
2/  Boris Bucan, Zagreb Symphony Orchestra et le Choeur : l’expérience musicale, Ivo Pogorelich Piano, 12. 1996, 204 x 196 cm. Musée d'Art contemporain de Zagreb.
3/  Boris Bucan, Le lac des cygnes (Tchaikowsky), 1988; 195 x 204 cm. Musée d'Art contemporain de Zagreb.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat français
Florence Lamblin, directrice des projets du Lieu du Design

Commissariat croate
Kristina Bonjekovic, conservateur du Musée d’art contemporain de Zagreb

 

Manifestation organisée dans le cadre de « Croatie, la voici », Festival croate en France (septembre-décembre 2012) www.croatielavoici.com

 

À l’occasion du Festival de la Croatie en France, initié conjointement par les gouvernements français et croate à la veille de l’entrée de la Croatie dans l’Union Européenne, le Lieu du Design, en partenariat avec le Musée d’Art contemporain de Zagreb, présentent pour la première fois en France, les affiches de Boris Bucan, figure emblématique de l’art graphique croate. Ses « peintures de rue », véritables icônes, réalisées dans les années 1980-90 sont aujourd’hui présentes dans les grandes collections internationales, comme le MoMA de New York ou le Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Né à Zagreb en 1947, Boris Bucan achève l’École des arts appliqués de Zagreb en 1967 et l’Académie des Beaux-arts en 1972. Il commence sa carrière dans les années 70, aux côtés des artistes du Newart Practise, avec des interventions « néo-dadaïstes » dans l’espace urbain.
Son intérêt pour l’espace public et la démocratisation de l’art l’incitent à se tourner vers l’affiche sérigraphiée, dont il fait son médium de prédilection. Il travaille pour le milieu culturel des galeries, musées et salles de concerts. Ses créations grands formats, aux couleurs vives et denses, au dessin vigoureux et ciselé, se singularisent par la prédominance de l’image sur le texte, poussé aux extrémités, incorporé au cadre.
D’abord adepte des formes géométriques et des compositions épurées, il utilise à partir des années 80, des motifs stylisés et symboliques, empruntés aux civilisations antiques, aux cultures africaines et japonaises, ou encore aux styles Art Nouveau et Art Déco. Ses arabesques sensuelles, inspirées des motifs ornementaux traditionnels et de la nature, traitent des thèmes récurrents du pouvoir, de la puissance, du succès ou du mal.
En 1983, l’énorme succès de l’affiche de l’Oiseau de Feu, le ballet de Stravinski, fait connaître son auteur bien au delà de l’Europe de l’Est. Reproduite sur la couverture du catalogue de l’exposition « The power of Poster », organisée au Victoria and Albert Museum, elle est exemplaire de la puissance radicale, de l’originalité et de la portée symbolique de l’imagerie bucanesque.

Aux origines du graphisme croate
En 2006, à l’occasion de l’exposition Croatian design, Boris Bucan reçut un prix récompensant l’ensemble de son oeuvre. Il s’agissait de distinguer un artiste dont l’approche magistrale du design graphique a profondément contribué à l’évolution de la discipline et de reconnaître l’une des œuvres fondatrices du design croate. Alors que la définition même de l’identité croate est en plein questionnement et que le design croate aspire à une reconnaissance propre, il est nécessaire de replacer l’oeuvre de Boris Bucan dans son contexte artistique, culturel et historique.
Dans les années 50 à 80, en Europe de l’Est, l’affiche est le média de masse par excellence, le support principal de l’art graphique, celui qui offre aux artistes la plus grande liberté d’expression. Cet « âge d’or » de l’affiche est lié à l’avènement de la sérigraphie, largement diffusée en Europe après la seconde guerre mondiale, au détriment de la lithographie, plus compliquée et plus coûteuse. En Croatie, les précurseurs furent Ivan Picelj et Milan Vulpe en 1955-56, suivis dans les années 60-70 de Boris Bucan et Mihajlo Arsovski. La qualité et l’abondance de l’art imprimé à Zagreb étaient tels que l’on a parlé de l’École de Sérigraphie de Zagreb, étroitement liée à l’existence de nombreux studios graphiques, au premier rang desquels le SC Graphic Service et le Studio S.
Bucan comprend rapidement que l’affiche est un outil puissant de communication visuelle. Indépendant et audacieux, il se caractérise par une approche critique du sujet et une créativité débridée. Sa production imprimée, dont la puissance réside dans la force de l’idée, provoquée par l’expression graphique, l’esthétique et le format, a marqué son temps et sa discipline.
Pourtant, parmi les jeunes, son oeuvre reste méconnue, voire marginalisée. Les bouleversements politiques des années 90 ont créé un nouveau contexte qui changea le concept même du design, son rôle et sa signification, désormais dévolu aux impératifs de la commande commerciale, standardisée, lisse et consensuelle. Les grands graphistes tels que Bucan et Arsovski furent perçus comme trop « arty » pas assez commerciaux, presque d’un autre univers professionnel.
L’exposition présente les affiches les plus emblématiques de Boris Bucan, réalisées entre le début des années 80 et le début des années 90. Le Lieu du Design, lieu de tous les design, est particulièrement heureux de devenir l’écrin de cet événement culturel et, dans une certaine mesure, historique.