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“Dans l'atelier du photographe” La photographie mise en scène    
au Musée Bourdelle, Paris

du 9 novembre au 10 février 2013



http://www.bourdelle.paris.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, présentation de l'exposition par la commissaire Anne Cartier-Bresson, le 8 novembre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Anonyme, François Kollar avec sa chambre en bois à soufflet. Tirage au gélatino-bromure d’argent, vers 1932. D’après un négatif au gélatino-bromure d’argent, vers 1932. © Bibliothèque Forney, Paris/Roger-Viollet.
2/  Ilse Bing (1899-1998). Autoportrait au Leica. Tirage au gélatino-bromure d’argent, 1986. D’après un négatif gélatino-argentique sur support souple, 1931. © Musée Carnavalet – Histoire de Paris/ Roger-Viollet.
3/  Stanislas Ratel et Marie-Charles-Isidore Choiselat (1824-1904) et (1815-1858). Portrait du daguerréotypiste Choiselat dans son laboratoire. Daguerréotype, 1843-1845. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de l’exposition :
Anne Cartier-Bresson, Conservatrice générale du Patrimoine, Directrice de l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris (ARCP)

 

Sélection officielle du Mois de la Photo à Paris 2012

 

De Daguerre à nos jours, l’atelier du photographe est le lieu par excellence où opère la magie de la fabrication d’une image. L’histoire des processus de formation des photographies est marquée par des moments‐clés dont les répercussions techniques s’avèrent décisives sur la pratique des photographes comme sur les usages esthétiques et sociaux de la photographie. L’exposition présentée au musée Bourdelle donne à voir cette histoire croisée.

La photographie est née entourée de mystère. L’image des origines s’accompagne d’un double rituel : le temps de la prise de vue et de la lumière se prolonge dans l’obscurité du laboratoire par la réalisation du tirage et la « cuisine » chimique du photographe. Caractéristiques de l’acte photographique, ces deux rituels ont subi des transformations dans leur mode de représentation qui nous révèlent les continuités ou les ruptures de ce medium en constante évolution.
Le regard des photographes sur leur pratique est réfléchi par 54 oeuvres illustrant chacune un procédé ou une période charnière de l’histoire de la photographie, du daguerréotype de 1839 aux images contemporaines. Photographie de studio chez Disdéri, de mode chez Henry Clarke, de rue chez Henri Cartier‐Bresson… Ce parcours chronologique s’achève par l’oeuvres de Pietro Iori qui mêle images matérielles et images virtuelles.
À une époque où l’avènement du numérique gomme les difficultés techniques au profit d’un résultat immédiat, cette sélection nous invite à découvrir d’un autre oeil des photographies appartenant aux collections municipales parisiennes, à d’autres institutions emblématiques comme la Société française de photographie et le Musée d’Orsay, ou provenant directement de l’atelier des artistes exposés.

 

 

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Introduction : La cuisine du photographe - du daguerrréotype à nos jours
Fruit d’un savoir-faire artisanal, l’image argentique des origines est étroitement liée aux sciences expérimentales, aux applications pratiques des découvertes de la chimie et de la physique qui s’apparentent parfois à l’art de la cuisine.
Dès 1841, on voit succéder au daguerréotype – objet unique par excellence – divers modes de production des images fondés sur le système négatif-positif : négatifs sur papier, négatifs à l’albumine, au collodion, puis à la gélatine…
Jusque dans les années 1880, alors que les supports, encore peu sensibles, obligent à faire appel à des dispositifs particuliers pour raccourcir les temps de pose, c’est la lumière naturelle qui préside à l’orientation de l’atelier. D’abord réservée à l’intimité de l’atelier, la prise de vue va se déplacer vers l’extérieur grâce à l’application de procédés industriels qui prolongent dans le temps la sensibilité des supports.
L’émergence des émulsions instantanées, à la fin du XIXème siècle, participe à l’essor de la photographie d’amateur mais aussi de la photographie scientifique – notamment judiciaire ou médicale. Cette émergence s’accompagne d’une diversification des usages commerciaux et professionnels favorisée par l’introduction d’équipements plus légers et de plus en plus petits.
A partir des années 1990, l’avènement du numérique transforme progressivement l’atelier du photographe en un simple bureau d’où l’ordinateur a chassé la chimie. Mais, comme s’il était nécessaire de réaffirmer la force de l’histoire, la mort annoncée de la photographie par voie « humide » traditionnelle provoque très vite un regain d’intérêt pour la matière historique des images et la richesse des processus de fabrication du passé.