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“Susan Paulsen” page 739
© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 13 novembre 2012. |
légendes de gauche à droite |
texte de Audrey Parvais, rédactrice pour FranceFineArt :
La Maison Européenne de la Photographie, en plus de trois autres expositions, présente en ce moment une sélection d'une centaine de clichés de la photographe américaine Susan Paulsen. Toutes ces prises de vue, qui ont été réalisées depuis 1995, ont pour sujet Wilmot, une petite ville du sud-ouest de l'Arkansas. Une représentation de la campagne Le projet originel de Susan Paulsen était d'évoquer la réalité du sud agricole américain en prenant comme sujet Wilmot, petite communauté agricole de l'Arkansas, où sa grand-mère possédait une ferme familiale et où, enfant, elle a souvent passé ses vacances. L'objectif était de mettre en lumière le quotidien, la routine de ses habitants tournés vers la terre. L'artiste nous donne à voir une ville, avec ses champs, ses rues et magasins, et sa population, membres de la famille comme simples passants. Mais elle aborde aussi très simplement le travail prosaïque de la terre, photographiant un homme en plein labeur ou bien un outil, comme cette benne à coton vide qui attend de recevoir la prochaine récolte. Les images, regroupées par thèmes, la famille, la messe, les rues de la ville, se répondent et esquissent des contrastes. Aux vastes paysages américains s'opposent l'intimité de la famille et l'intérieur d'une maison. Chaque groupe de photographie est complété par un texte, écrit par la cousine de l'artiste, qui raconte une histoire, comme celle de ce magasin qui n'a pas su résister aux changements apportés par la modernité. Nourri de souvenirs personnels, le dyptique image-texte contribue à retracer l'histoire de Wilmot. Un quotidien marqué par la poésie des souvenirs Les photographies de Susan Paulsen, à la fois naturelles et lumineuses, sont empreintes d'une beauté sereine. Si elles évoquent simplement la banalité du quotidien et des tâches routinières, elles en révèlent surtout toute la poésie. Dans un délicat hommage aux êtres et aux lieux, elles parviennent à saisir l'essence, la personnalité de Wilmot et dévoilent l'authentique dignité de ses habitants et de leurs rapports à la terre et aux animaux. Un lien de proximité s'établit alors entre les spectateurs et cette petite communauté agricole perdue en pleine campagne américaine. Mais comment l'artiste parvient-elle à susciter chez nous cet intérêt, cette empathie pour ces gens et pour leur quotidien ? C'est peut-être parce que de ces photographies émane une douce impression d'affection et de nostalgie. À travers elles, elle explore ses souvenirs et ravive la mémoire de sa famille. Wilmot ne constitue alors plus seulement un exemple du mode de vie des campagnes du sud américain. La vision qui nous en est donnée révèle tout autant l'artiste que la ville. Susan Paulsen est parvenue à esquisser un poème à la fois profondément intime et universel. Audrey Parvais
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extrait du communiqué de presse :
Commissaire déléguée : Laurie Hurwitz
Depuis toujours, Susan Paulsen illustre poétiquement sa vie de tous les jours : sa famille, ses amis, son environnement et le nu. Mais si une grande partie de son travail explore son quotidien actuel — des enfants jouant au Scrabble, des roses fraîchement coupés, des chiens en train de gambader — il concerne également la mémoire et l’histoire de sa famille. “Comme mon coeur, plutôt que comme mes yeux, l’appareil photographique me permet d’exprimer ce que je ressens, et non ce que je vois. La photographie m’aide à comprendre mes sentiments les plus intenses, mes intuitions les plus vives. |