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“Johann Georg Pinsel”  Un sculpteur baroque en Ukraine au XVIIIe siècle   
au Musée du Louvre, Paris

du 22 novembre 2012 au 25 février 2013



http://www.louvre.fr

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légendes de gauche à droite
1/  La Vierge de la douleur, Vers 1758. Bois polychrome et doré, H. 183; L. 108 ; Pr. 63 cm. Lviv, Galerie nationale des beaux-arts, Provenance : Hodowica, choeur de l’église. © Dariusz Blazewski.
2/  Ange agenouillé, Vers 1758. Bois polychrome et doré, H. 183; L. 108 ; Pr. 63 cm. Lviv, Galerie nationale des beaux-arts Provenance : Hodowica, choeur de l’église. © Dariusz Blazewski.
3/  Saint Jean, Vers 1758. Bois polychrome et doré, H. 183; L. 108 ; Pr. 63 cm. Lviv, Galerie nationale des beaux-arts, Provenance : Hodowica, choeur de l’église. © Dariusz Blazewski.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de l’exposition : Guilhem Scherf, conservateur en chef au département des Sculptures du musée du Louvre
Exposition organisée par le musée du Louvre avec la collaboration exceptionnelle du Ministère de la Culture de l’Ukraine et de la Galerie Nationale des Beaux-Arts de Lviv


Le musée du Louvre présente pour la première fois en France une exposition sur Johann Georg Pinsel, artiste actif au milieu du XVIIIe siècle en Galicie alors territoire polonais aujourd’hui en Ukraine. Une trentaine de sculptures majoritairement en bois, certaines polychromes ou dorées sont présentées. L’artiste au style brillant proche des grands sculpteurs de l’âge d’or du baroque germanique s’en distingue cependant par une personnalité propre, une gestuelle démonstrative, une expressivité prononcée, une caractérisation très personnelle des draperies.
L’Ukraine, ayant pris la mesure de l’importance de son passé et des destructions qui ont endommagé son patrimoine, a récemment redécouvert la personnalité du sculpteur Johann Georg Pinsel. Lviv (appelée aussi Lemberg en allemand et Lvov en polonais) est inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. D’importants travaux de restauration y ont été entrepris afin de mettre en valeur l’oeuvre de l’artiste, longtemps oublié. Un musée, dépendant de la Galerie nationale de Lviv, lui est consacré dans l’ancienne église des Clarisses depuis 1996. Le Musée Pinsel expose un ensemble de sculptures heureusement préservées alors que les églises qui les contenaient sont détruites ou vidées.

L’exposition
Trente sculptures parmi les plus spectaculaires de l’artiste, majoritairement en bois (certaines avec polychromie ou dorure) sont présentées au Louvre. Le style de Pinsel, très brillant, est proche des grands sculpteurs de l’âge d’or du baroque germanique (notamment son contemporain Ignaz Günther). Mais il révèle un art personnel : une gestuelle démonstrative (compositions serpentines, membres écartés, déséquilibre des corps…), une expressivité prononcée (sourcils froncés, cheveux et barbe en liberté, musculature noueuse apparente…), une caractérisation très personnelle des draperies (aspect scintillant, plis anguleux ménageant d’étonnants contrastes de plages lisses et d’arêtes vives).
Le public peut découvrir à Paris des ensembles exceptionnellement montrés en dehors de l’Ukraine : un ensemble très impressionnant de sept sculptures (Christ en Croix, deux Anges agenouillés, la Vierge et Saint Jean, le Sacrifice d’Isaac et Samson et le lion) provenant du choeur de l’église d’Hodowica, ainsi que trois figures de Vertus assises et un bas-relief (Christ au Temple) provenant de la chaire de cette même église (Musée Pinsel à Lviv), quatre Angelots provenant de l’église d’ Horodenka (Musée Pinsel à Lviv, et musée régional d’art d’Ivano Frankivsk). Est également exposé au Louvre un ensemble d’oeuvres issu des musées régionaux de Ternopil : Saint Valentin tenant par le bras un enfant épileptique et un Saint non identifié, deux belles sculptures datant des débuts de la carrière de Pinsel, provenant d’un retable de l’église catholique romaine de Buczacz) et des œuvres exécutées par son atelier provenant de l’église catholique grecque de cette ville : quatre statuettes allégoriques et un basrelief de la Décollation de saint Jean-Baptiste, ainsi que deux bas-reliefs qui ornaient deux portes de l’iconostase (L’Annonciation et l’Ange gardien).
Se rajoutent à ces sculptures d’autres oeuvres conservées au musée Pinsel à Lviv, un Christ en Croix d’une église de Wroclaw (Pologne) et un ensemble de huit petites esquisses en bois (Bayerisches Nationalmuseum de Munich).

Johann Georg Pinsel
On ne connaît ni la date, ni le lieu de naissance de l’artiste. Son nom, Pinsel (« pinceau » en allemand) semble indiquer une origine germanique. Il est documenté pour la première fois à Buczacz (à environ 150 kms de Lviv) en 1751, lorsqu’il s’y marie. C’est là qu’il y meurt selon toute vraisemblance, en 1761 ou 1762, cette dernière date correspondant au remariage, dans cette ville, de sa veuve. Pinsel fut protégé par un opulent propriétaire terrien, Milokaj Bazyli Potocki, issu d’une famille de l’aristocratie polonaise. En collaboration avec l’architecte Bernard Meretyn, il travailla à d’importants décors : hôtel de ville de Buczacz, maîtreautel de l’église d’Horodenka, choeur de l’église d’Hodowica, façade de la cathédrale Saint-Georges de Lviv.
Durant sa douzaine d’années d’activité connue dans cette région aux confins méridionaux du royaume de Pologne, jouxtant les mondes musulman et orthodoxe, Pinsel mit son art spectaculaire et sensible au service de l’Eglise catholique militante.
L’impact de sa personnalité artistique fut immense sur ce territoire et marqua de son empreinte le développement de la sculpture jusque vers la fin du siècle.