contact rubrique Agenda Culturel :Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


“Jonas Mekas / José Luis Guerin” Cinéastes en correspondance  
au Centre Pompidou, Paris

du 30 novembre 2012 au 7 janvier 2013



http://www.centrepompidou.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 30 novembre 2012. © Centre Pompidou.

758_Mekas-Guerin_1758_Mekas-Guerin_2758_Mekas-Guerin_3

légendes de gauche à droite
1/  Affiche GUERIN, Los motivos de Berta, 1983 © José Luis Guerin, © Centre Pompidou, Direction de la communication et des partenariats, conception graphique : Ch. Beneyton, 2012.
2/ 
© Benn Northover, Jonas MEKAS, 2011.
3/  Affiche MEKAS, Paradise Not Yet Lost (a.k.a Oona's Third Year), 1979 © Jonas Mekas, © Centre Pompidou, Direction de la communication et des partenariats, conception graphique : Ch. Beneyton, 2012.

 


{m4vremote width="640" height="480"}http://www.francefineart.org/videos/video-beaubourg/Jose-Luis_guerin.m4v{/m4vremote}

Interview de José Luis Guerin par Pierre Normann Granier, le 6 décembre à Paris. © FranceFineArt 


 


 

 



{mp4-flvremote width="640" height="480"}http://www.francefineart.org/videos/video-beaubourg/jonas-mekas.mp4{/mp4-flvremote}

interview de Jonas Mekas par Jack Moyal, le 28 novembre à Paris.© Samuel Hense, © Emmanuel Goyet, © FranceFineArt

 


 

 

extrait du communiqué de presse :

 

Dans le cadre du Festival d’automne à Paris
Le Centre Pompidou inaugure le cycle « Cinéastes en correspondance », en proposant un dialogue entre les oeuvres des réalisateurs Jonas Mekas et José Luis Guerin. Ce dialogue prendra la forme d’une installation constituée de neuf lettres vidéo, coeur de leur rencontre, et d’une rétrospective intégrale de leurs films, en leur présence.
Jonas Mekas incarne depuis les années 1960 le mouvement d’avant-garde américain. Il naît  en 1922 en Lituanie. En 1944, il est déporté en Allemagne où il est interné dans un camp de travail nazi. Après la guerre, il est exilé à New York où il découvre la Beat Generation et sa scène  artistique. À son arrivée, il achète une caméra Bolex qui ne le quittera plus. Il commence alors  à filmer son quotidien tel un journal intime et ses amis, les artistes de l’avant-garde new-yorkaise qu’il défend avec emphase dans les colonnes de Film Culture et Village Voice. Il est également l’un des fondateurs de l’Anthology Film Archives et de la Film-makers’Coop, première coopérative de diffusion du cinéma indépendant et expérimental au monde. Avec plus de soixante films à son actif, Jonas Mekas, qui fêtera ses 90 ans le 24 décembre prochain, poursuit son travail de cinéaste et continue de réaliser des images toujours fortement ancrées dans leur temps.
José Luis Guerin représente le renouveau du cinéma espagnol. Il naît en 1960 en Catalogne.  Il débute sa carrière de réalisateur dans le champ du cinéma expérimental puis en 1985 réalise Los Motivos de Berta, son premier long métrage. Ses fictions et ses documentaires mettent en scène des lieux transformés par le temps. Un village irlandais dans Innisfree, un quartier de Barcelone en pleine mutation dans En construcción, une villa normande dans Le Spectre du Thuit, ou encore les rues de Strasbourg que parcourt Dans la ville de Sylvia sont autant de lieux sur lesquels José Luis Guerin pose son regard singulier, poétique, nourri par le cinéma qui l’a précédé, renouvelant l’idée même de beauté.
Les deux réalisateurs se font chacun à leur manière les témoins de leur temps, les opérateurs infatigables  de leur époque, de leurs lieux et de leurs habitants, une préoccupation qui habite tout leur travail.

 

La correspondance entre José Luis Guerin et Jonas Mekas
Sur proposition du Centre de Cultura Contemporània de Barcelona, José Luis Guerin a invité Jonas Mekas à échanger sur leur besoin de filmer, sur ce qui le fait naître, sur les formes qu’ils lui donnent. « I react to life » (« Je réagis à la vie ») : Mekas avait défini cette nécessité comme un réflexe vital. Cet impérieux désir de filmer le monde, seul, à son échelle, a donné vie à l’échange entre les deux artistes et l’irrigue de bout en bout. « Dans les années 70, connaissant à peine directement le cinéma underground, il est vrai que nous y pensions, que nous en lisions, que nous l’imaginions et que même parfois nous en faisions… Votre travail, vos textes nous servaient de bouclier… Vous et Jean Cocteau, vous avez dignifié notre précarité. » Extrait de la cinquième lettre de José Luis Guerin à Jonas Mekas. Jonas Mekas a quant à lui baptisé José Luis Guerin « my friend in cinema » (« mon ami en cinéma »).

 

Jonas Mekas / José Luis Guerin : Cinéastes en correspondance
Installation 9 lettres vidéo inédites
« Les lettres créent une communauté, parce que toute correspondance implique une géographie d’affinités. Ceci est l’une des clés du cinéma contemporain. Contrairement à ce que représenta dans les années 60 l’explosion des nouveaux cinémas en Europe et aux États-Unis, où le fort sentiment d’appartenance à des groupes de chaque pays était une garantie d’indépendance, le cinéma le plus risqué d’aujourd’hui se consolide dans la solitude du cinéaste, ce qui implique forcément d’autres formes de relation, basées sur le fait de reconnaître que c’est dans le cinéma de quelques autres que s’étend le territoire de la liberté. Il est probable que les correspondances cinématographiques soient, dans leur propre forme d’écriture et de production, une petite constatation de la fécondité de cette distance et de la force de ce désir. » Jordi Balló
Après la correspondance entre Víctor Erice et Abbas Kiarostami, exposée au Centre Pompidou en 2007, le directeur artistique du Centre de culture contemporaine de Barcelone, Jordi Balló, a poursuivi l’expérience en proposant à cinq cinéastes hispanophones de correspondre avec un autre cinéaste de leur choix. José Luis Guerin adresse sa première lettre filmée à Jonas Mekas en novembre 2009. Cet échange épistolaire d’un genre nouveau est fructueux puisque les deux cinéastes s’adresseront neuf lettres, Guerin concluant l’exercice, en avril 2011, depuis le Japon. Si la lettre est destinée à voyager, les films ainsi réalisés, sous l’égide des Lumière, parlent de déplacements spatiaux et temporels. Dans sa deuxième lettre, Guerin se rend à Walden sur les traces de Henry David Thoreau, cher à Mekas, tandis que Mekas, en juillet 2010, explore les vestiges d’une Europe meurtrie en Pologne et en Slovaquie. Leurs réflexions orales sur la vie et le cinéma accompagnent les images choisies pour l’autre.

 

Jonas Mekas, 365 Day Project
Installation vidéo 365 jours, 365 films
« Chaque jour de l’année 2007, j’ai posté sur mon site internet une nouvelle vidéo, dont la durée pouvait aller de trois à dix minutes. À la fin du projet, je suis arrivé à trente-huit heures de travaux vidéo achevés, soit l’équivalent de vingt longs métrages… C’est le plus grand défi que j’aie jamais relevé. Les vidéos montrent ma vie à Brooklyn et les nombreux voyages que j’ai faits cette année-là. C’était un challenge de ne pas rater une journée. Pendant mes voyages, je me suis beaucoup reposé sur l’aide technique de mes compagnons, Benn Northover et Sebastian, mon fils. Elle Burchill était toujours prête à ma station de Brooklyn. Vous voyez beaucoup de moi et de mes amis, différentes activités quotidiennes, des retrouvailles, beaucoup de musique et beaucoup d’événements entre New York et l’Europe tout au long de l’année. La gageure consistait à enregistrer tout cela au passage et à le partager immédiatement avec mes amis autour du monde. Aujourd’hui, je fais toujours la même chose sur mon site internet, jonamekasfilms.com, mais pas au quotidien, avec moins de pression. » Jonas Mekas
Jonas Mekas débute « 365 Day Project » le 1er janvier 2007. Il livre un film chaque jour, s’inspirant des 365 poèmes écrits par Pétrarque, auquel le premier épisode est dédié. Ce journal virtuel contient des vidéos tournées jour après jour, mais ce projet est aussi l’occasion pour Mekas de revenir sur des images antérieures. Les films sont diffusés sur douze moniteurs vidéo – un pour chaque mois.

 

José Luis Guerin, La Dame de Corinthe
Installation vidéo
« La Dame de Corinthe, une esquisse cinématographique » se présente sous la forme d’une installation audiovisuelle autour de la relation entre cinéma et peinture, qui met en parallèle l’origine des deux disciplines – sa production a débuté au Musée d’art contemporain Esteban Vicente. Elle confronte la mise-en-scène cinématographique et la « mise en scène » picturale, dans laquelle l’écran est une toile où les deux disciplines se sont imaginées. Le titre renvoie à l’origine mythique de la peinture à laquelle Pline l’Ancien fait référence dans son Histoire naturelle. Il y est raconté que juste avant le départ d’un jeune homme à la guerre, sa bien-aimée trace le contour de son ombre projetée sur le mur par la lumière d’une bougie. La toute première peinture, l’image originelle, ne fut donc pas réalisée à partir de l’observation directe d’un modèle, mais à travers sa projection. Dans ce choix, mystérieux, Guerin reconnaît aussi le mythe fondateur du cinéma. Un mythe qui permet de penser et rêver l’écran comme une toile. José Luis Guerin est séduit par les peintures antiques disparues que les textes classiques évoquent, devenant ainsi à leur tour la source d’inspiration inépuisable de nouvelles images. Avec « La Dame de Corinthe », nous découvrons une nouvelle façon de raconter à travers des « tableaux projetés » sur des écrans en guise de toiles et des projections courant sur les murs, qui se renvoient les uns aux autres, qui construisent et déconstruisent les mythes et les images invoqués. Uniquement des images et du texte, comme dans le « cinéma muet » noir et blanc, lumière et ombre. Des images qui raniment le battement de coeur du mythe fondateur. Ana Martínez De Aguilar

 

 

A propos de cinéastes en correspondance
« Cinéastes en correspondance » est une manifestation vivante, composite et rigoureuse, bénéficiant  de la présence des auteurs, et mêlant projections, installations et rencontres. C’est la première d’une série qui permettra d’inviter des cinéastes de France et du monde entier, dont l’oeuvre, comme la correspondance filmée, éclairent les interrogations, les difficultés, les espoirs du cinéma  d’aujourd’hui. En 2013, elle fera dialoguer les réalisateurs Albert Serra et Lisandro Alonso,  puis Wang Bing et Jaime Rosales, So Yong Kim et Fernando Eimbcke, Naomi Kawase et Isaki Lacuesta...