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“les modules” Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent  
au Palais de Tokyo, Paris

du 7 décembre 2012 au 21 janvier 2013



http://www.palaisdetokyo.com

 

 

© Anne-Frédérique fer, vernissage presse, le 6 décembre 2012.

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légendes de gauche à droite
1/  Éponine Momenceau, SONG, 2011. Film 16 mm, durée 12’30. Image extraite du film. Courtesy de l’artiste.
2/  Iván Argote, Alvaro Argote « Archives familiales », 1972. Photographie, 10 x 15 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Perrotin, Paris.
3/  Éponine Momenceau, SONG, 2011. Film 16 mm, durée 12’30. Image extraite du film. Courtesy de l’artiste.



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Interview Eponine Momenceau, par Pierre Normann Granier au Palais de Tokyo, le 17 décembre 2012, réalisation Samuel Hense. © FranceFineArt

 


 

 

extrait du communiqué de presse :

 

Les artistes :
Mimosa Echard, Maxime Chanson, Henrik Potter, Éponine Momenceau, Iván Argote, Asim Waqif et Lek & Sowat


Fidèle à son coeur de mission, le Palais de Tokyo déploie une vaste activité en faveur des jeunes artistes. Depuis son ouverture en septembre 2006, le programme des Modules est devenu un formidable outil d’expérimentation et de promotion des jeunes artistes et de la création émergente française, grâce notamment au soutien de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent depuis 2010.
En 2012, les Modules - Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent augmentent en nombre et dans la durée, reflétant le dynamisme, la vitalité et l’éclectisme de la scène artistique contemporaine. Ils ont lieu dans les espaces publics accessibles gratuitement. Petites et grandes salles, corridors, parcours secrets sont le théâtre d’expositions de petit format, d’interventions et d’expériences audacieuses. C’est à la fois le laboratoire des créateurs et la construction des surprises offertes aux connaisseurs comme aux amateurs. Ce programme, véritable cœur d’activité, crée cette atmosphère d’étonnement et de découverte permanente qui permet au public de partager la recherche continuelle des équipes du Palais de Tokyo en quête de nouveaux talents.

 

Mimosa Echard : Booster
Commissaire : Daria de Beauvais
Mimosa Echard (née en 1986, vit et travaille à Paris) utilise un vocabulaire de formes simples voire archaïques, des codes visuels à la fois primitifs et issus de la culture populaire. Le rapport à la nature sert de fil conducteur à sa pratique, autant qu’un humour discret. Ses oeuvres, à partir d’une gestuelle assez minimale, relèvent d’une grande fragilité et d’une vraie délicatesse. Des oeuvres qu’il faut ressentir autant que comprendre.
A l’entrée du Palais de Tokyo, un nouvel escalier est apparu, permettant au visiteur de descendre d’une traite jusqu’au point le plus bas du bâtiment. Mimosa Echard tire parti de ce raccourci, de ce « Booster », référence à la vitesse et aux jeux vidéo, permettant de gagner en intensité et en rapidité. Son exposition est ainsi disséminée le long de l’escalier, qu’elle imagine comme une carotte géologique, du marbre au béton et de la lumière à l’obscurité. Jouant avec les éléments d’architecture en arrière plan, l’artiste imagine une éruption volcanique qui aurait laissé des traces fossiles de son passage, des éléments de faïence entre organique et minéral. La vitesse est figée et le mouvement, pétrifié.

Maxime Chanson : L’art, mode d’emploi
Grand prix du Salon de Montrouge 2012
Commissaire : Alexandre Quoi
Maxime Chanson (né en 1983, vit et travaille à Paris) développe depuis 2010 un projet artistique qui consiste à inventorier et analyser l’activité d’autres artistes. Son rigoureux travail d’enquête repose sur un système de classement des démarches d’artistes, selon des catégories qui décrivent le processus créatif résultant de l’action conjuguée entre un « moteur » et un « moyen ». Cette méthode, appliquée initialement dans son livre 600 démarches d’artistes (Éditions Jannink, Paris, 2011), offre ainsi un outil pédagogique de décryptage des multiples tendances et préoccupations qui coexistent au sein de la création actuelle. Dans le sillage des chartes topographiques de George Maciunas, des principes analytiques de l’art conceptuel et de l’esprit de classification jusqu’à l’absurde d’un Georges Perec, l’artiste entend dresser une cartographie du paysage artistique contemporain par le biais de tableaux informatifs et de données statistiques.
Lauréat du Grand Prix du 57ème Salon de Montrouge, Maxime Chanson propose de recontextualiser son intervention du Salon en étudiant cette fois la cinquantaine d’artistes exposés au même moment au Palais de Tokyo. Sa réflexion sur les dispositifs de médiation se prolonge par la mise à disposition d’un logiciel que les visiteurs peuvent librement interroger. Enfin, une sculpture semblable aux Tables de la Loi, geste ironique de sacralisation de la « théorie » de l’artiste, vient souligner notre rapport aux discours d’autorité.

Henrik Potter
Prix spécial du jury Salon de Montrouge 2012
Commissaire : Sandra Adam-Couralet
Henrik Potter (né en 1984, vit et travaille à Londres) revendique la « faiblesse » des moyens, correspondant à une certaine précarité dans l’art contemporain, car toujours transitoire, position faisant écho à Boris Groys et sa théorie de l’« universalisme faible ». La seule manière de rester universel étant alors cette réduction radicale.
À l’apparente fragilité de ses oeuvres antérieures succède l’installation d’Henrik Potter à l’échelle du Palais de Tokyo. Le « presque rien » devient « presque trop », recouvre l’espace, s’y installe, voire le remplace, en proposant une installation qui tend à faire disparaître la topologie du lieu pour proposer un ailleurs, ici même. Mais cela n’est pas pour autant spectaculaire. La « faiblesse » des moyens demeure, comme un avertissement à rester prudent. L’apparente sobriété ne va jamais jusqu’à devenir belle, toujours tachée, toujours en devenir, jamais parfaite. Loin du genre de la Vanité et de son faste trompeur, les œuvres d’Henrik Potter semblent pourtant nous avertir elles aussi que le temps passe inéluctablement, que rien ne peut être fixé arbitrairement, que tout est nécessairement voué à disparaître.

Éponine Momenceau
Prix du conseil général des Hauts-de-Seine, Salon de Montrouge 2012
Commissaire : Marc Bembekoff
Avec ses films et vidéos, Éponine Momenceau (née en 1985, vit et travaille à Paris) nous entraîne dans un univers visuel composé de soubresauts de lumière et d’ombres prégnantes, reprenant la métaphore des « rayons et des ombres » chère à Robert Desnos. Diplômée de La fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son), cette jeune artiste mêle avec habileté des connaissances techniques intrinsèquement liées au cinéma qu’elle n’hésite pas à remettre en jeu et à détourner. Ainsi, comme le précise Pierre Malachin, « le temps et la lumière deviennent la matière première d’une oeuvre qui tient autant de l’expérimentation que de la contemplation ». Relevant à la fois de la synesthésie entre son et image et du journal filmé, ses oeuvres restituent un réel filtré par un prisme kaléidoscopique produisant des formes et des couleurs à la limite de l’abstraction, à l’instar du triptyque Song (2011). Cette vidéo nous offre une vision alternative de moments d’attente du quotidien. Éponine Momenceau est partie filmer avec la simple idée de retranscrire un sentiment de solitude ou d’errance. Les rushes sélectionnés au montage incluent des silhouettes humaines, des paysages ou encore des objets mis en parallèle en fonction de leurs formes et de leurs couleurs. La musique – l’artiste a suivi elle-même des cours au conservatoire – occupe une place importante, tant au moment de la prise de vues que lors de la postproduction : elle lui permet ainsi de générer une ambiance qu’elle retranscrit visuellement.

Ivàn Argote : La Estrategia
Lauréat du Prix SAM pour l’art contemporain 2011
Commisaire : Akiko Miki
Iván Argote (né en 1983) est un artiste colombien installé depuis quelques années à Paris. Ses œuvres sont le fruit d’un questionnement sur le monde, les liens sociaux, l’histoire, à partir de son expérience de sujet, parfois de son histoire personnelle. Avec un ton et une factualité toujours ambigus, il renvoie au monde un reflet déformé, soulignant sa part d’absurdité, à l’image de sa vidéo où une mappemonde est en rotation dans une rôtisserie (Rotation, 2009).
La stratégie évoquée dans le titre (La Estrategia) est relative à la manière d’aborder un matériau historique et humain. Dans les années 1970, des groupes « révolutionnaires » se réunissent en communautés de vie à Bogotá et se composent un système de « vérités » filtrant leur vision du monde. Le quotidien, rythmé par des séances de sport, de lectures et de mise à l’épreuve, constituait une préparation physique, intellectuelle et mentale, à la révolution. Les groupes n’envisageaient pas pour autant de l’initier mais se tenaient prêts au cas où elle adviendrait. Avec un groupe de jeunes colombiens, Iván Argote a reconstitué l’une de ces communautés, à partir d’informations et de récits transmis oralement. Ensemble, ils se sont immergés dans le passé, pour revivre l’esprit, la passion autant que les contresens de la génération précédente. L’archive visuelle différée qu’ils ont réalisée, laisse place à la liberté de tordre et modifier les faits. Parce qu’avant tout elle s’ancre dans le présent, la reconstitution bascule entre fiction, histoire et réalité.
En endossant le rôle de ses aînés, la nouvelle génération tente de comprendre ce qui les a animé et l’héritage qu’ils ont laissé. Par ce projet, l’artiste questionne la sédimentation des idéaux, leur transformation et leur influence à travers le temps. Il présente des oeuvres (film, vidéos et sculptures) qui sont autant des traces de cette expérience et qui évoquent la construction d’un récit, voire d’une légende.

Asim Waqif : Bordel Monstre
avec le soutien de SAM ART PROJ ECTS
Commissaire : Daria de Beauvais
Diplômé en architecture, Asim Waqif (né en 1978, vit et travaille à Delhi) a une pratique tournée aussi bien vers l’art que vers le design, mais toujours étroitement liée à l’urbanisme et aux politiques d’utilisation de l’espace public. La démolition, la déconstruction, l’entre-deux sont au coeur de ses installations, réalisées in situ, que ce soit sur un fleuve ou dans une friche. Ses oeuvres se doublent de longues recherches, la notion de contexte étant primordiale dans sa pratique. Asim Waqif tente de mêler tradition et technologie, en un geste à la fois poétique et non sans risque.
À l’occasion de sa première exposition en Europe, Asim Waqif donne forme à l’usure du monde en développant un langage ancré dans la société urbaine contemporaine. Dans un espace atypique, évocateur de ruines archéologiques mais aussi d’une survivance de l’architecture moderniste, l’artiste réalise une intervention profondément engagée et spirituelle que le visiteur est invité à parcourir et expérimenter. Réutilisant des débris issus de précédentes expositions, l’artiste crée une structure habitée par un système électronique interactif complexe, réagissant différemment selon les personnes.

Lek & Sowat : Dans les entrailles du Palais Secret
Pour répondre à l'invitation du Palais de Tokyo, Lek et Sowat se sont intéressés aux entrailles du Palais : les espaces secondaires qui n'ont pas vocation à accueillir des expositions et sont habituellement fermés au public. Leur architecture périphérique est minimaliste, marquée par le temps (les recoins sont poussiéreux et couverts de toiles d'araignées, la peinture jaunie, les murs sont abimés). Ces lieux n'existent que pour assurer le bon fonctionnement du centre d’art et répondre aux normes de sécurité exigées.
C'est dans un escalier en plongée que Lek et Sowat vont inviter une dizaine de graffeurs reconnus. Un escalier que l'on découvre après une porte fermée. Un espace qui rappelle les lieux précaires et marginaux empruntés par les graffeurs : les friches désaffectées, les dépôts de trains. Une sortie de secours, comme une ligne de fuite : la ligne de fuite architecturale, la fuite d'un graffeur.
Reproduisant le processus déployé lors de leur projet Mausolée (résidence artistique clandestine qui a réuni une quarantaine de graffeurs pendant plus d'un an dans 40.000 m2 de ruines), Lek et Sowat réunissent des artistes de générations et de pratiques différentes : ceux qui développent leurs graffitis dans les terrains vierges, aux plus radicaux, qui n'interviennent que sur les trains et les métros. Chaque artiste apporte son savoir faire, son tracé, sa gestuelle, son histoire, dans un travail collectif où les ego et les styles se recouvrent, s'entrechoquent et cohabitent dans une composition vaporeuse et furtive, à la bombe, au pinceau, au crayon, à la craie, et autres matériaux de récupérations qui passent entre leurs mains.
LEK
(French Kiss, LCA, GNS, RAW, 1984) et SOWAT (Da Mental Vaporz)
Lek fait partie de la première génération de graffeurs parisiens qui a fait ses armes sur le terrain mythique entre La Chapelle et Stalingrad, où la street culture française a émergé. Sowat est un graffeur franco-américain qui a évolué dans les milieux de Marseille et de Los Angeles, inspiré par l’une des figures majeures du graffiti californien, Chaz Bojorquez, qui a développé le « Cholo writing », une calligraphie née dans les années 1940 et destinée à marquer les territoires des gangs latinos.
Lek et Sowat mènent en commun une pratique de l’Urbex, l’investissement de lieux en friche, chargés d’histoire - non sans rappeler le Palais de Tokyo. Dans leurs fresques à grande échelle, les motifs typographiques traditionnellement utilisés dans les graffitis, sont menés vers une forme d’abstraction architecturée.