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“Masques et Mémoires” 2 expositions    
Musée Dapper hors les murs, à Gorée, Sénégal

du 9 décembre 2012 au 3 mars 2013  (prolongation jusqu'au 7 avril 2013)



http://www.dapper.fr

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légendes de gauche à droite
1/  Masque kanaga. Dogon, Mali. Bois et pigments, H. : 103 cm. Ancienne collection de Lester Wunderman, Musée Dapper, Paris, Inv. n° 5062. © Archives Musée Dapper Photo Hughes Dubois.
2/  Arrivée des coques allant servir à l'installation de Bruno Pedurand. © Photo d'Hervé Beuze..
3/  Hervé Beuze, Armature du premier personnage de l'installation d'Hervé Beuze. © Photo d'Hervé Beuze.



extrait du communiqué de presse :



Commissaire des expositions : Christiane Falgayrettes-Leveau

 

Depuis quelques années, le musée Dapper s’implique dans des projets culturels et pédagogiques sur le continent. Outre l’adaptation de l’exposition Afrique secrète qui avait eu lieu à Rabat au Maroc (2002), des collaborateurs participent à des conférences ou animent des rencontres et des ateliers dans divers pays d’Afrique.
Aujourd’hui, le musée Dapper souhaite donner plus d’ampleur à ces actions pour développer les échanges avec le public local et, tout particulièrement, avec les établissements scolaires et universitaires. Pour répondre à cette nouvelle ambition, deux expositions, Masques (art traditionnel) et Mémoires (art contemporain), sont présentées au Sénégal, à Gorée (inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité), lieu symbolique pour l’histoire de l’esclavage. Ainsi, le musée Dapper contribue – conformément à sa vocation – à faire découvrir le plus largement possible les cultures de l’Afrique et de ses diasporas.
En étroite collaboration avec la Commune d’arrondissement de Gorée, le musée Dapper investit deux lieux importants : le Centre socioculturel Babacar Joseph Ndiaye et la Grande Esplanade (réaménagée pour accueillir les oeuvres des artistes en résidence).

 

 

Masques au Centre socioculturel Babacar Joseph Ndiaye de Gorée
En Afrique subsaharienne, les masques apparaissent lors de cérémonies importantes : cultes des ancêtres, des morts, rites d’initiation ou fêtes communautaires. Créations éphémères en feuilles, en fibres, modelées pour quelques heures, quelques jours, ou sculptures faites pour vivre des semaines, des mois ou des années à travers le bois – plus rarement le métal –, les masques permettent de communiquer avec des êtres d’une nature transcendante, divinités ou esprits. Ces accessoires cultuels ou de divertissement, cachant la face, portés sur le sommet de la tête ou la dissimulant tout entière, empruntent des formes diversifiées.
Quarante masques représentatifs de différentes aires culturelles témoignent de croyances et de pratiques qui, pour certaines d’entre elles, traduisent aujourd’hui encore les relations que les hommes entretiennent avec le monde surnaturel.
Les oeuvres appartiennent toutes aux collections du musée Dapper. La sélection effectuée s’attache à rendre compte de la richesse des styles tant en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique équatoriale. Les pièces, qui représentent des visages humains, des têtes d’animaux ou de créatures hybrides sont très stylisées ou traitées de façon naturaliste.

 

Mémoires : Esplanade face à l’embarcadère – Gorée
Le musée Dapper souhaite contribuer à faire découvrir, dans ce lieu symbolique qu’est Gorée, les œuvres d’artistes caribéens et réunionnais qui questionnent l’histoire de l’esclavage, recherchent des traces dans leur mémoire pour mieux appréhender leurs relations au monde.
Les plasticiens, Jack Beng-Thi, Bruno Pedurand, Hervé Beuze et le photographe David Damoison investissent, à l’issue de leur résidence sur place, la Grande Esplanade de Gorée. Leurs oeuvres marquées par des identités multiples disent les rencontres et le métissage. Des artisans sénégalais ont participé à la réalisation des installations.
Ces artistes ont participé à de nombreuses manifestations internationales et plusieurs expositions personnelles leur ont été consacrées.
pour suivre les résidence : http://www.dapper.fr/exposition-residences.php

 

Jack Beng–Thi
Né en 1951 à l’île de La Réunion, Jack Beng-Thi a étudié à l’école des Beaux-arts de Toulouse. Il est titulaire d’une maîtrise en Arts plastiques de l’université de Paris-8. Bénéficiaire d’un bourse de la ville de Paris au début de l’année 1977, il a été pendant un an pensionnaire de la Cité internationale des Arts de Paris.
Toujours à la découverte de nouveaux pays, de leurs habitants et de leurs cultures, Jack Beng-Thi est un voyageur infatigable. L’artiste mène une réflexion qui le conduit entre autres à questionner son identité. Sa recherche trouve une résonance dans des installations qui métissent les matériaux : la terre, le bois, les fibres végétales...
Et tout cela transcende les mémoires individuelles et collectives. Depuis les années 2000, l’image prend une place importante dans l’oeuvre de Jack Beng-Thi, l’expression artistique s’affirmant dès lors à travers la vidéo et un travail photographique original.
Note d’intention - extrait

  Gorée / Atlantique : une si puissante source de liberté 
L’oeuvre que je propose ici s’inscrit dans le thème « Mémoires », et, plus exactement, s’inspire de la pensée et du rêve de Marcus Garvey d’un retour sur le continent natal.
Une reconquête de l’espace d’origine avec le slogan « L’Afrique aux Africains ». Nous prendrons place dans la Black Star Line, voyage de retour comme un acte fondateur d’une nouvelle ère.

 

Bruno Pedurand , dit «Iwa»
Né en 1967 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Bruno Pedurand est diplômé de l’Institut régional des arts visuels de Martinique où il enseigne les arts plastiques. Son travail sonde l’histoire des Caraïbes et la réalité sociale antillaise d’aujourd’hui.
Peinture, installation, vidéo et son constituent les différents médiums de sa pratique artistique.
Note d’intention - extrait
Marassa Boats
Ma démarche artistique interroge via plusieurs médias la relation entre le sacré et le profane dans les sociétés dites créoles. La sculpture que je propose ici s’intitule Marassa Boats. Ce titre, en se référant aux jumeaux du panthéon vaudou, témoigne de la survivance du sacré africain jusque dans le Nouveau Monde. Si l’esclavage constitue indéniablement un crime contre l’humanité, il a néanmoins contribué à l’émergence de sociétés nouvelles outre-Atlantique.

 

Hervé Beuze
Né en 1970 à Fort-de-France (Martinique), Hervé Beuze a été formé à l’Institut régional des arts visuels de Martinique où il enseigne depuis quelques années. Si sa principale pratique artistique est l’installation, ses travaux intègrent également la sculpture, la peinture et le design graphique.
Accordant un grand intérêt à la scénographie, il conçoit notamment depuis cinq ans l’habillage du festival culturel de la ville de Fort-de-France et il est l’auteur depuis plusieurs années de Vaval, figure emblématique du carnaval martiniquais conçue comme un mannequin gigantesque.
Note d’intention – extrait
Bwa brilé
[…] Bondyé fè mwen pou sa
i ba mwen an bwa brilé.
I ba mwen anpil san
é mwen byen rézistan
Drapré’y lé exploitan […]
* Extrait des paroles de la chanson « Bwa brilé »d’Eugène Mona
Mon projet s’intitule Bwa brilé, ce qui signifie en créole martiniquais « le bois brûlé ». Il fait référence au titre de la chanson « Bwa brilé » d’Eugène Mona, dans laquelle le chanteur populaire martiniquais raconte le dur labeur des hommes noirs dans les champs des Antilles sur une mélopée très blues.
Pour moi, le mot « bwa brilé » a ici un double sens : la matière du bois brûlé qui représente le charbon de bois avec sa couleur caractéristique d’un noir profond et l’image du bras humain noirci naturellement par la présence de mélanine et l’ardeur du soleil tropical.

 

David Damoison
David Damoison est né en 1963 d’un père martiniquais et d’une mère originaire de métropole ; il vit et travaille à Paris. Après des cours de photographie à l’École Boulle, il rejoint les ateliers de l’American Center de Paris avant d’être aux côtés de Jean Larivière. Assistant de plateau au studio Pin-Up Paris, il s’initie au tirage en noir et blanc. Ses oeuvres ont notamment été publiées par Revue Noire, avec laquelle il collabore, Libération, L’Événement du Jeudi, Le Nouvel Observateur et Télérama.
De Cuba à Haïti, de la République dominicaine à la Guadeloupe ou à la Martinique, du Congo au Mali, il a réalisé des séries de photos qui ont fait l’objet de diverses expositions et publications. Ses images interrogent les identités créoles et africaines à travers les territoires parcourus.