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“Dominique Ghesquière” Terre de profondeur
au Centre international d'art et du paysage, Ile de Vassivière

du 20 janvier au 31 mars 2013



http://www.ciapiledevassiviere.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, présentation de l'exposition par Dominique Ghesquière et Marianne Lanavère, directrice du Centre international d'art et du paysage de Vassivère, le 19 janvier 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Dominique Ghesquière, bateau, 2011. Bois, peinture, 210 x 112 x 22,9 cm, Portsmouth (Royaume Uni). Photo : Matt Scott-Joynt.
2/  Dominique Ghesquière, champ de chaume, 2010. Chaume, Ateliers de Lindre Basse (Lorraine). Photo : Olivier-Henri Dancy.
3/  Dominique Ghesquière, rubus fruticosus, 2011. Ronces, Les Arques (Lot). Photo : Aurélie Leplâtre.

 


Voyage initiatique

Dans un souffle, des feuilles mortes s’agglutinent et respirent. Une étendue de terre cuite craquelée nous porte vers l’eau et l’écume qui ruissèlent. La traversée d’une forêt de câbles électriques nous conduit vers une prairie de fougères surplombant le lac qu’on distingue par une petite fenêtre. Le parcours se termine.
À travers ses installations, Dominique Ghesquière nous révèle l’âme de l’île du centre d’art de Vassivière où elle est actuellement en résidence.
Elle s’est immergée dans ce lieu et s’est imprégnée de son histoire, de la création de l’île par un lac artificiel. Elle s’est nourrie du témoignage du dernier habitant de Vassivière, d’images d’archives sur la création et la vidange du lac, du barrage et la production d’électricité, du spectacle de l’eau qui court, de la forêt et des prairies.
Les œuvres en résonances se répondent au fil d’un parcours empreint du lieu et de son histoire, dans un véritable voyage d’émotion dans les profondeurs d’une terre.

Anne-Frédérique Fer

 

 


 

 

extrait du communiqué de presse :

 

Marianne Lanavère, directrice du Centre international d'art et du paysage.

 

En écho au caractère artificiel de l’île de Vassivière, le Centre international d’art et du paysage invite Dominique Ghesquière à concevoir pour ce site unique un ensemble d’oeuvres dont la fragilité se mesure à la puissance de l’architecture.
L’artiste s’est intéressée en particulier à l’histoire de la création de l’île de Vassivière et du barrage EDF. Elle a construit son projet d’exposition durant sa résidence artistique au Château de Vassivière, en s’appropriant le lieu à travers la découverte du territoire et de son histoire : la consultation d’archives sur la vidange du lac, sa rencontre avec Jean Pechalat (dernier citoyen de l’île de Vassivière), la visite des infrastructures hydroélectriques, ...
Le paysage de l’île de Vassivière, son lac, ses forêts de conifères, n’existait pas avant les années 1950. Il a été pensé et dessiné par l’homme. Cette tension entre nature et artifice qui définit ce lieu nourrit l’ensemble du travail de Dominique Ghesquière. En s’inspirant des éléments (terre, eau, feu, air), l’artiste reconstitue des paysages et des phénomènes naturels. Elle s’intéresse à fixer des instants fugitifs et éphémères que la nature nous révèle.

 

Les oeuvres de l’exposition :
Toutes les oeuvres ont été réalisées spécifiquement pour cette exposition. Elles ont été produites par le Centre international d’art et du paysage avec le soutien de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, la briqueterie Bouisset et ERDF.

dans le phare
respiration, 2012
Dominique Ghesquière amasse un tas de feuilles mortes qui se soulève légèrement puis redescend selon un rythme régulier. Comme une énergie vivante habitant ces feuilles, cette installation fonctionne à l’image d’un « souffle respiratoire ».

dans la nef
terre de profondeur
, 2012
Pour la Nef du Centre d’art, l’artiste propose un sol en terre desséchée et craquelée qui rappelle la mémoire du sol du lac de Vassivière lors de sa vidange en 1995. Elle souhaite ainsi faire ressurgir le paysage aujourd’hui caché et enfoui sous l’eau par la main de l’homme. Ce sol réalisé en terre cuite le rendra praticable et permettra d’en faire l’expérience – une expérience surprenante dans une région si verte.
ligne d’eau, 2012
Sur l’un des murs, Dominique Ghesquière évoque la surface de l’eau du lac et la rend à nouveau présente en projetant une tâche de lumière vascillante.

dans l’atelier
écume, 2012
Dans l’atelier, Dominique Ghesquière emprunte le motif de l’écume qui apparait de façon fugitive au moment où les vagues se retirent pour le peindre directement au sol.

dans la salle des études
tension, 2012
L’artiste a choisi de produire une oeuvre qui évoque l’énergie. Il s’agit d’une installation de câbles électriques à haute tension, matériau utilisé par EDF pour transporter l’énergie. Le câble occupe l’espace de façon joyeusement désordonnée.
isolateurs, 2012
Vingt isolateurs en verre transparent, installés sur des câbles de haute tension, jouent ici avec la lumière en la diffractant lorsque le soleil apparait. Leur forme biseautée et leur matière en verre transparent très blanc ont été modifiées afin d’obtenir cet effet. Ils sont installés en chaîne devant les fenêtres, suspendus de façon fragile et comme transitoire.

dans le petit théâtre
passage, 2012
Une sorte de forêt de fougères termine le parcours dans le Petit Théâtre. Des fougères brunes de fin de saison ont envahi l’espace au pied des marches. Nous pouvons remarquer la trace d’un passage vers la petite fenêtre qui ouvre l’architecure vers le paysage et le barrage EDF.

à l’extérieur
ombres électriques, 2011 - Collection Frac Limousin
Peinture sur la chaussée qui évoque l’ombre des câbles et des poteaux électriques.

L’artiste
Dominique Ghesquière est née en 1953 à Pensacola, en Floride (USA). Elle vit et travaille à Paris. Après avoir étudié à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, elle a été diplômée en 2001.
Après une première résidence à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam en 2002-2003, l’artiste a eu des expositions personnelles en France (FRAC Bourgogne, Dijon, 2006 ; La BF15, Lyon, 2009 et 2011, La Station, Nice, 2010 ; 3bisf, Aix-en-Provence, 2012, …) et à l’étranger (Aspex Gallery, Portsmouth, Royaume Uni, 2011 ; Mülheim an der Ruhr, Allemagne, 2012).
Elle a participé à de nombreuses expositions collectives en France (Les Subsistances, Lyon, 2005 ; FRAC Bourgogne, Musée des Beaux-arts de Dijon, 2005 ; Le grand café, Saint-Nazaire, 2008 ; Centre de Création Contemporaine, Tours, 2012, …) et à l’étranger (Mudam, Musée d’art contemporain en Luxembourg, 2012 ; Museum Ostwall im Dortmunder U, Dortmund, Allemagne, 2010 ; Museum Abteiberg, Mönchengladbach, Allemagne, 2010 ; Kunstmuseum Mülheim an der Ruhr, Allemagne, 2010).
Ses oeuvres ont été acquises par des collections privées et publiques importantes en France et à l’étranger, notamment par le FRAC Bourgogne et par le Mudam, Musée d’art contemporain au Luxembourg. En 2012, le FRAC Limousin a également acquis une oeuvre de Dominique Ghesquière, ombres électriques. Récemment, elle a reçu l’aide de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques.