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“Joel Meyerowitz” une rétrospective
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 23 janvier au 7 avril 2013



http://www.mep-fr.org

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, avec la présence de Joel Meyerowitz, le 22 janvier 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  © Joel Meyerowitz, NYC, 1975, Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York City.
2/  © Joel Meyerowitz, Caroline, Provincetown, Massachusetts, 1983, Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York City.
3/  © Joel Meyerowitz, NYC, 1963, Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York City.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Né en 1938 dans le Bronx, Joel Meyerowitz est l’archétype du New Yorkais cultivé qui a embrassé son époque avec curiosité et empathie. Par son travail en couleur, il a révolutionné l’histoire de la photographie. A l’instar de William Eggleston ou de Stephen Shore, il a influencé de jeunes générations de photographes et particulièrement l’école allemande de Düsseldorf.

C’est en 1962, à la suite de sa rencontre avec Robert Frank, qu’il commence à parcourir les rues de New York avec un appareil 35 mm. Durant cette période, il se lie d’amitié avec Garry Winogrand, Tony Ray-Jones, Lee Friedlander, Diane Arbus.
Au milieu des années 1960, un long voyage en Europe marque un tournant dans sa carrière et lui permet d’affirmer son style. Mais ce n’est qu’au début des années 1970, qu’il se consacre exclusivement à la couleur. Son premier livre, Cape Light, dans lequel il explore les variations chromatiques au contact de la lumière, est considéré comme un ouvrage classique de la photographie.
Utilisant alternativement un appareil 35 mm et une chambre Deardorff 20x25, Joel Meyerowitz développe à travers ces deux formats, qui définissent deux langages différents, une écriture originale. Il capture “l’instant décisif” avec son appareil 35 mm, et révèle la beauté du réel en utilisant un temps beaucoup long avec la chambre grand format.
La rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie présente ses premiers travaux en noir et blanc et son travail en couleur, dont les images réalisées pendant neuf mois dans les ruines du World Trade Center à New York, après le 11 septembre 2001. Entre les années 1960 et les années 2000, l’oeuvre de Joel Meyerowitz apparaît ainsi comme le chaînon manquant qui permet de mieux comprendre le passage définitif du noir et blanc à la couleur dans l’histoire de la photographie de la deuxième moitié du xxe siècle.

Sur la question de la couleur
Texte extrait de Joel Meyerowitz: Taking My Time
« Dès mes débuts en tant que photographe – la toute première pellicule, en réalité – j’ai travaillé en couleur et je croyais en son potentiel. Naturellement, à cette époque, j’étais jeune et inexpérimenté, et j’ignorais qu’il y avait une question persistante sur la couleur dans le monde très sérieux de la photographie. On pensait alors que la couleur était trop commerciale, ou que c’était davantage le domaine des amateurs et, finalement, qu’il était quasi impossible de développer des photos couleur soi-même dans sa propre chambre noire.
Vers 1965, j’ai commencé à porter deux appareils photo chaque jour : un avec une pellicule couleur, l’autre avec une pellicule noir et blanc. Je n’avais cependant jamais essayé de comparer côte à côte deux vues presque identiques et, ce faisant, de voir par moi-même laquelle pouvait apporter à la question de la couleur une conclusion avec laquelle je pourrais être à l’aise. C’est à peu près à cette époque que j’ai lu un texte que John Szarkowski avait écrit, dans lequel il disait qu’une photographie décrit simplement ce qui est devant l’appareil photo.
Cette affirmation simple m’a fait réfléchir plus sérieusement à l’idée de description et à la façon dont l’accumulation des informations dans la photo constitue son état primaire, indépendamment de tout autre événement décrit dans la photographie. Dans les années 1966-67, j’ai passé un an en Europe, où j’ai eu la possibilité de procéder à des essais pour moi-même, et lorsque je suis rentré chez moi, j’ai pu examiner et analyser ces doublons. J’ai alors constaté que l’image en couleur était plus riche d’informations, qu’il y avait beaucoup plus à voir et à réfléchir, tandis que le noir et blanc réduisait le monde à des nuances de gris. La pellicule couleur était plus exigeante. Le piqué de l’image et sa cohésion m’obligeait à “lire” plus attentivement tout ce qu’il y avait dans le cadre.
Ainsi, lorsque j’ai commencé à réfléchir de cette manière, un processus s’est engagé qui est ensuite devenu la façon dont je lisais et comprenais mon travail. J’avais l’impression que les couleurs signifiaient quelque chose pour chacun de nous, dans le passé comme dans le présent. Nous gardons des souvenirs de couleurs tout comme nous créons des souvenirs olfactifs, et ils évoquent des sensations et, à partir de cette reconnaissance, nous élaborons notre propre vocabulaire des réponses aux couleurs. Qui sait pourquoi nous choisissons les couleurs dans lesquelles nous vivons, ou que nous portons, ou pourquoi une couleur nous apaise et une autre nous rend irritable ? »