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“Fiona Rae” nouvelles œuvres
à la Galerie Nathalie Obadia - Bourg-Tibourg - Paris

du 22 février au 25 avril 2013



galerie-obadia.com

© Anne-Frédérique Fer, le 21 février 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Fiona Rae, Hope always sees beautiful things, 2012. Huile et acrylique sur toile, 60x50 ins / 152.4x127 cm. Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.
2/  Fiona Rae, A bouquet to all of you, 2012. Huile et acrylique sur toile, 72x59 ins / 182.9x149.9 cm. Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.
3/  Fiona Rae, Not everything ends the way you think it should, 2012. Huile, acrylique et poudre de paillette sur toile, 72x59 ins / 182.9x149.9 cm. Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.


extrait du communiqué de presse

La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter les Nouvelles OEuvres de Fiona Rae, pour fêter ses 20 ans et inaugurer une seconde adresse dans le Marais. Il s’agit de sa cinquième collaboration avec la galerie, commencée par une exposition en 1994, suivie de trois autres en 2000, 2004 et 2009.
Depuis près de 25 ans, l’artiste britannique élabore une oeuvre picturale remarquable par la force de ses propositions, dans lesquelles elle redonne une présence physique à la virtualité des signes qui nous entourent quotidiennement. À travers un ensemble inédit de peintures datées de 2011 à 2013, Fiona Rae présente des «écrans» dynamiques dont le théâtre d’activité favorise les projections mentales du spectateur. Ce chaos organisé nous donne à voir une profusion de choix plastiques qui créent des mondes fantastiques, stimulant nos désirs complexes, nos préoccupations et nos angoisses agitées.
Sans renier l’influence de la gestuelle propre à l’abstraction expressionniste ni la résonance pop de certains motifs, Fiona Rae parvient à créer un vocabulaire pictural qui rend hommage à l’histoire de l’art tout en étant résolument novateur. Elle inscrit son oeuvre au coeur de la grande peinture abstraite américaine, dans la lignée des peintres comme Franz Kline, Philip Guston ou Frank Stella, qu’elle combine à l’ascendance néo-pop d’artistes abstraits, comme Beatriz Milhazes, Franz Ackermann ou Takashi Murakami. L’artiste compose ses peintures comme un palimpseste qui construit et déconstruit la peinture en gardant l’historique des gestes successifs, pour livrer une image dont l’apparente complexité des termes formels fait sens. Dans ses tableaux, l’artiste oscille entre un agencement initial, médité et maîtrisé - reposant sur une contrainte de palette, par exemple - et la part belle qu’elle laisse aux risques d’une improvisation luxuriante et impulsive, presque performative .
En interrogeant les possibilités de la peinture, chaque oeuvre renvoie le spectateur à l’espace cartographié d’une utopie mentale et physique. La mise à mal des plans successifs, la mêlée des signes et des formes hybrides qui forcent les sauts d’échelle, les motifs figuratifs comme îlots structurants auxquels on réajuste notre regard et qui fixent l’espace, la conjonction de composantes abstraites, micro-narratives et bio-morphes, ou les pointillés et lacets qui figurent des flux spontanés qu’on suppose déterminants pour la tenue de l’oeuvre, forment un archipel pictural dont la raison d’être réside précisément dans l’équilibre qui en résulte.

« Le point de départ de ces nouvelles peintures est une série de pandas brodés, que j’ai achetés au Pearl River Emporium à New York. La broderie est faite main : on dirait un dessin coloré sur de la soie noire et blanche. La fragilité de leur facture leur confère une expression et un statut ambigus, de sorte qu’ils apparaissent ridicules et menaçants à la fois. Encore plus important, je pouvais les prendre comme raison de peindre. Parfois, c’est difficile de justifier l’acte de peindre. Ces marques expressives et gestuelles peuvent paraître gratuites et sans grand rapport à quoi que ce soit dans le soi-disant monde réel. Pire, l’atelier est hanté par le cauchemar de l’histoire de la peinture. Avec ces pandas comme mascottes, amulettes, protagonistes, victimes ou observateurs – quel que soit leur rôle dans chaque tableau – je peux faire de la peinture qui porte un point de vue, un regard sur elle-même, tout en restant une manifestation totalement engagée des possibilités picturales.
J’ai toujours été intriguée par l’idée de tout ce qu’on peut mettre dans une peinture. J’ai un rapport iconoclaste au thème et aux questions formelles. Si l’on me dit qu’il ne faut pas perturber le plan du tableau, alors je brûle de le faire tout de suite. Ainsi, à côté de ce que l’on pourrait appeler un côté pictural très moderniste, j’utilise des signes graphiques, des symboles, des images et des bandes dessinées reconnaissables, de la peinture à la bombe, des paillettes – tout ce qui peut sembler une bonne idée sur le moment. Ce n’est pas que j’ai envie d’interroger l’acte de peindre de manière réflexive, simplement, je ne peux pas prétendre à la pureté idéaliste de l’artiste moderniste. Pourtant, je crois que c’est essentiel de continuer avec toute l’énergie, toute la positivité et la conviction que l’on peut rassembler.
Tout se joue dans le contexte et la contingence. Dans ces peintures, les différents éléments se tiennent ensemble dans une « suspension de l’incrédulité ». Dans l’instant, une forme étoilée est décorative et pas décorative à la fois. Une ligne en pointillés est informative et non informative. Dans le moment, tout se tient ensemble ; comme dans une planche en celluloïd de bande dessinée, tout peut changer d’un instant à l’autre. Les titres varient à la manière des tableaux. Ce sont des bouquets de paroles, tristes et drôles, qui ne font pas toujours sens sur un plan littéral, mais font passer tout de même une intention. Pour moi, ce qu’il y a de beau et excitant dans la peinture est sa capacité de présenter un monde que peut habiter le spectateur, un monde sans mode d’emploi quant à la façon de le traiter ou de le comprendre. » Fiona Rae, novembre 2012