contact rubrique Agenda Culturel :Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


“Adrian Paci” Vies en transit
au Jeu de Paume, Paris

du 26 février au 12 mai 2013



www.jeudepaume.org

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 25 février 2013.

831_Adrian-Paci_1831_Adrian-Paci_2831_Adrian-Paci_3

Légendes de gauche à droite :
1/  Adrian Paci, Home to Go [Un toit à soi], 2001 (détail), 9 photographies, 103x103 cm chaque avec cadre. Courtesy kaufmann repetto, Milan, et Galerie Peter Kilchmann, Zurich. © Adrian Paci 2013.
2/  Adrian Paci, Turn On [Allumer], 2004, photographie, 145x190 cm. Courtesy kaufmann repetto, Milan, et Galerie Peter Kilchmann, Zurich. © Adrian Paci 2013.
3/  Adrian Paci, Centro di Permanenza temporanea [Centre de rétention provisoire], 2007, vidéo, couleur, son, 5’30’’. Courtesy kaufmann repetto, Milan, et Galerie Peter Kilchmann, Zurich. © Adrian Paci 2013.



{m4vremote width="640" height="480"}http://www.francefineart.org/videos/video-Jeu-de-Paume/Adrian-Paci.m4v{/m4vremote}

Interview de Adrian Paci,
par Pierre Normann Granier, au Jeu de Paume, le 25 février 2013. © FranceFineArt 2013.


extrait du communiqué de presse

Commissaires
L’artiste, Marta Gili et Marie Fraser

A propos de l'exposition Par Marta Gili, directrice du Jeu de Paume  et Paulette Gagnon, directrice du Musee d'art contemporain de Montreal :
Le Jeu de Paume et le Musée d’art contemporain de Montréal ont produit ensemble cette exposition d’Adrian Paci ; il s’agit de la toute première présentation personnelle de cet artiste en France et au Canada. [...]
La réflexion d’Adrian Paci est marquée par sa propre expérience de la vie et par les événements sociaux et politiques qui ont eu cours dans son pays natal, l’Albanie. Par le choix de ses sujets, il est amené à utiliser l’image comme un outil conceptuel capable d’exprimer le sentiment de la perte, la revendication d’identité, le caractère transitoire et le déplacement de l’être, inhérents à la condition humaine. Cet oeuvre revisite l’histoire de l’art et le cinéma par ses lisières les plus audacieuses. [...]
« Si le monde était clair, l’art ne serait pas », écrivait Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Adrian Paci défie l’intangible dans ses projections d’instantanés du quotidien, créant un lieu confortablement familier mais étrangement distant. Bien que la vidéo soit l’outil privilégié d’Adrian Paci, cet artiste est plus qu’un vidéaste ; car ses « films » extrêmement aboutis nous font pénétrer dans un espace où la condition humaine gouverne la métaphore, selon une logique poétique propre à l’artiste et par-delà une appartenance à un ordre de réalité. [...] Les vidéos présentées forcent le spectateur à remplir les blancs d’une histoire dont la verticalité d’un monde et son contenu sont les seuls paramètres. Elles laissent ainsi filtrer l’ébauche d’un récit, créant à travers différents types d’espaces et d’ambiances un parcours qui instaure une sorte de dialectique entre la raison et l’émotion pour faire voir l’étendue des possibilités reliées à l’existentiel.

L’exposition

Le fait d’être à la croisée des chemins, à la frontière de deux identités séparées, se retrouve dans toutes mes productions cinématographiques. Adrian Paci

Le travail d’Adrian Paci (né en 1969 en Albanie) met en exergue l’un des paradoxes de l’intelligence humaine, qui consiste à rendre compte de la réalité à travers l’irréalité. Souvent inspiré par des sujets qui lui sont proches, par des histoires issues de sa vie quotidienne, Adrian Paci les fait glisser poétiquement vers une fiction, qui, à son tour, produit une ou plusieurs réalités plus larges. L’exposition présentée au Jeu de Paume rassemble des oeuvres très diverses (vidéos, installations, peintures, photographies et sculptures) réalisées depuis 1997 et montre les nombreux chassés-croisés qu’il opère entre ces différents modes d’expression et médiums. Son travail se caractérise également par sa capacité à mettre en tension ce qui est conflictuel et ce qui est merveilleux, mais aussi la cohérence des thèmes et le passage d’un médium à un autre. Adrian Paci est conscient des enjeux qui existent entre la création artistique contemporaine et de possibles formes de résistance.
En 1997, Paci fuit les violentes émeutes en Albanie pour se réfugier, avec sa famille, en Italie. À son arrivée dans ce pays, il abandonne temporairement la peinture et la sculpture, pour adopter la vidéo, explorant ainsi de nouveaux langages et les moyens d’expression cinématographiques. Son expérience de l’exil, le choc de la séparation et l’adaptation à un nouveau lieu définissent le contexte de ses premières vidéos, à travers lesquelles il tente de retrouver les racines de son passé. Progressivement, Adrian Paci se détache de son vécu personnel pour traiter de l’histoire collective, dans des oeuvres qui mettent l’accent sur les conséquences des conflits et des révolutions sociales, et qui révèlent comment l’identité est conditionnée par le contexte socio-économique. Travaillant avec des acteurs non professionnels, il explore la plupart des problèmes existentiels et sociaux de notre époque : migration, mobilité, perte, déplacement, mondialisation, identité culturelle, nostalgie, mémoire...
Après avoir représenté son pays à la Biennale de Venise en 1999 et avoir été exposé au MoMa PS1 à New York en 2005, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques : Moderna Museet de Stockholm, Kunstverein de Hanovre, Centre d’art contemporain de Tel-Aviv, Bloomberg Space à Londres et Kunsthaus de Zurich... Il a également participé à Manifesta3 à Ljubljana (2000), à la Biennale de Venise (2005), à Street & Studio: An Urban History of Photography à la Tate Modern de Londres (2008), au Maxxi de Rome, aux Biennales de Lyon et de La Havane (2009).
Sa formation de peintre et de sculpteur transparaît dans ses vidéos et ses photographies, où la lumière et le clair-obscur tiennent une place symbolique. Adrian Paci a aussi un attrait particulier pour le portrait, dont il fait un usage magistral dans de nombreuses vidéos, notamment dans Centro di Permanenza temporanea, 2007, The Last Gestures, 2009, et Electric Blue, 2010. La tension entre l’image en mouvement et l’image fixe est au coeur de sa démarche dont le principe fondateur est « le passage permanent du réel au métaphorique. » Conjointement à une sélection d’oeuvres anciennes (Albanian Stories, 1997 ; Home to Go, 2001 ; Piktori, 2002 ; Vajtojca, 2002...), l’exposition Vies en transit présente des oeuvres récentes, telles que The Encounter, 2011, Inside the Circle, 2011, et The Column, 2013, une installation vidéo spécifiquement réalisée pour son exposition au Jeu de Paume, accompagnée par la colonne en marbre présentée à droite de l’entrée dans le jardin des Tuileries. The Column est une réflexion sur la vitesse à laquelle l’offre et la demande doivent être satisfaites dans l’économie contemporaine. Prétexte à un voyage poétique entre l’Orient et l’Occident, The Column montre la transformation subie par un morceau de marbre depuis son extraction d’une carrière, jusqu’aux longues semaines de son transport en mer durant lesquelles des sculpteurs le façonnent en une colonne romaine.