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“Balzac, vu d’ailleurs” un regard taiwanais sur La Comédie humaine
© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 28 février 2013. |
Légendes de gauche à droite :
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Texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt Il y a des rencontres surprenantes, des rencontres pétillantes et rafraîchissantes, telles qu'entre l'occident et l'orient, le XIXème siècle et le XXIème. Quand les étudiants de l'Université Nationale des Arts de Taiwan découvrent l'œuvre de Balzac, ils se l'approprient et nous rappellent l'universalité et la modernité des thèmes de La Comédie Humaine. La thématique de l'avidité et de l'avarice, les profondes transformations du système économique du XIXème siècle vers le capitalisme trouvent un écho chez ces jeunes artistes qui y voient un reflet de la société contemporaine. Ainsi Kuei-Pi Li présente dans La vingt-cinquième heure de petits décors dans des boîtes, chaque décor étant réalisé avec des objets achetés pour l'équivalent d'une heure de salaire minimum. Réflexion sur l'essor économique de l'Asie et la place de l'homme au milieu des bouleversements sociaux qui en résultent. Kuei-Mei Chen en une vidéo très courte, Beau moment, évoque le moment précis du roman où Eugénie Grandet ose se confronter à l'avarice de son père. Une courte boucle qui se répète à l'infini. Un regard fait face au spectateur sur fond de tintement de pièces de monnaie et, avec la pureté symbolique de fleurs, nous interroge sur notre intégrité face au matérialisme. De même, Le désir fait fondre la banquise/ Les rivages de Taiwan sont en train de disparaître de Itint Cho font de la peau de chagrin une histoire collective, à l'échelle de l'humanité tout entière. Ici, c'est nous tous en tant que société et civilisation qui assouvissons notre désir de jouissance et de consommation tandis que la banquise, peau de chagrin planétaire, fond peu à peu, la montée des eaux des océans menaçant la beauté des rivages de Taiwan. D'autres œuvres évoquent la solitude de l'artiste, la crainte que le flot de créativité se tarisse comme les quatre petits tableaux à l'acrylique de Chao-Yang Lee. L'artiste y apparaît désespérément seul, livré aux angoisses de sa condition. Shing-Ching Chang explore la solitude du Père Goriot dans Self-gap Vide intérieur. C'est sous les traits d'une créature monstrueuse issue d'un manga qu'il s'incarne, difforme et nu. Dessiné d'un fin trait noir sur trois toiles blanches et vides, un trou béant au milieu du corps matérialise le dénuement autant affectif que financier dans lequel il finit ses jours, et le fil qui le relie à ses filles est si ténu qu'il semble prêt à se rompre. L'énergie de ces jeunes artistes est communicative. Malgré la gravité des thèmes traités, la beauté émerge d'une vision positive du monde. Les arbres fleurissent, des flammes dansantes chassent l'obscurité, les couleurs réchauffent. Si la peinture que fait Balzac du monde est sombre, celle des créateurs taiwanais, tout en étant d'une étonnante lucidité, est pleine d'espoir. Sylvain Silleran
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extrait du communiqué de presse
Commissariat :
Avec Yi-jums Chen, Yi-Cheng Wu, Chi-ying Chou, Chao-Yang Lee, Itint Cho, Kuei-Mei Chen, Ming-Tai Mao, Wei-Cheng Tang, Shing-ching Chang, I-Shan Yu, Chia-Wen Lin, Kuei-Pi Li et Lin-Ya Huang. Carrefour de la culture chinoise, marquée par des traditions aborigènes et la forte influence du Japon, Taiwan est l’un des pays les plus dynamiques de l’Asie du Sud-Est. C’est dans ce contexte culturel et social très ouvert, qu’à l’initiative de la Maison de Balzac et de l’Université nationale des Arts de Taiwan, de jeunes artistes se sont immergés avec enthousiasme dans l’oeuvre de Balzac durant plus d’une année, avec un objectif : restituer en peinture, dessin, vidéo ou installation, une oeuvre de l’écrivain les ayant particulièrement marqués. |