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“Peter Vos” Métamorphoses
© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, avec la présence de Saïda Vos, le 6 mars 2013. |
Légendes de gauche à droite : |
Texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt
Graphiste, illustrateur de renom, Peter Vos (1935-2010), artiste néerlandais, était surtout un dessinateur profus qui explora tout au long de sa vie artistique les questions de la métamorphose de l’homme en animal et celles de l’hybridité. Ces interrogations ont traversé son œuvre de manière si constante que l’on soupçonne qu’elles répondaient à des inquiétudes intimes et profondes, même si elles se nourrissaient abondamment de mythologie gréco-romaine, riche en métamorphoses et en chimères. Passionné d’ornithologie, fin observateur du monde animal, il fut particulièrement attiré par la transformation de l’homme en oiseau ; scènes qu’il a largement représentées, notamment dans ses illustrations du poème épique d’Ovide, les Métamorphoses, qui constituait son vade-mecum. L’exposition regroupe ce travail graphique autour de la tension homme/animal, et du désir de changement et de mutation. Elle est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Custodia et l’Institut Néerlandais, avec des historiens de l’art des Pays-Bas et de l’épouse de Peter Vos, Saïda Lokhorst. Elle permet aussi de découvrir des travaux plus intimes, jusqu’ici restés inédits, souvent liés à des bouleversements dans la vie de l’artiste. L’ensemble, composé de dessins, de lithographies, de leporellos, de carnets et de livres d’artistes (dont beaucoup en exemplaire unique), fournit une vision très riche de l’univers onirique de Peter Vos dans lequel on perçoit toujours un soupçon d’ironie, mêlé à une certaine tendresse, mais aussi empreint de sensualité. Vous serez peut être particulièrement touché par ce Minotaure endormi, profondément humain et vulnérable. Ou sans doute grincerez-vous des dents devant cette harpie, mi-femme-mi-oiseau, s’apprêtant à dévorer un rat. Incontestablement, vous serez attiré par toutes les fables contées par Ovide et ces personnages se changeant en pies, cigognes, pintades et chauve-souris. Ces métamorphoses ovidiennes composées de séquence de quatre à six instantanés, font souvent penser à une prolongation de l’évolution hominidée. Cette fois, l’homme devient oiseau ; il vole. Plus loin, vous pourrez découvrir un travail plus intime, comme Dépression, décomposé en seize dessins, courant sur un leporello, qui finit par une disparition des personnages et de l’espace, mangés par l’encre noire. C’est un scénario cathartique retranscrivant l’épisode douloureux du premier divorce de Peter Vos. Enfin, un catalogue extrêmement complet, en lecture à divers endroits de l’exposition, offre la possibilité de suivre en détail les étapes du travail de l’artiste et de comprendre ses sources d’inspiration. C’est un magnifique hommage à cet artiste disparu il y a deux ans, hommage orchestré par l’Institut Néerlandais, engagé comme toujours dans un travail de qualité qui va bien au-delà des tendances. L’Institut devrait fermer ses portes d’ici la fin de l’année 2013, suite à une décision gouvernementale. On regrettera vivement ce lieu de culture. Mireille Besnard
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extrait du communiqué de presse
L'Institut Néerlandais présente en collaboration avec la Fondation Custodia une exposition de dessins de l’artiste néerlandais Peter Vos (1935-2010), autour du thème des Métamorphoses. Peter Vos fut l’un des dessinateurs majeurs des Pays-Bas de l’après-guerre. Ressentant une forte affinité pour les dessinateurs du passé, il s’est consacré à des questions plastiques et à des sujets universels et intemporels. Les œuvres choisies pour l’exposition ont pour point commun les métamorphoses ; celles d’Ovide tout d’abord, et particulièrement les transformations dont la phase finale résulte en un oiseau ; mais encore les métamorphoses de certaines autres figures de la fable classique, voire d’une mythologie toute personnelle à l’artiste.
Depuis son plus jeune âge, Vos avait coutume de dessiner pratiquement chaque jour. L’artiste possédait cette puissance créatrice que les naturalistes du XVIIIe siècle désignaient par le terme “Bildungstrieb”, autrement dit un besoin vital de créer. Il en a résulté une production d’œuvres aussi abondante que variée. Quoique profondément original et inventif, son travail de dessinateur perpétue une certaine tradition. Vos le savait et se considérait lui même, comme il le disait, en qualité de “lointain neuveu”, comme le membre d’une vieille famille, qui comptait pour lui des artistes aussi différents que Pisanello, Dürer, Urs Graf, Gustave Doré ou Picasso. |