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“Roberto Platé” Tableau de scène
à la Maison de l'Amérique latine, Paris

du 20 mars au 26 juillet 2013



www.mal217.org

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 19 mars 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Roberto Platé, Carmen Bizet, M.S Alfredo Arias, Opéra Bastille de Paris, 1997.
2/  Roberto Platé, Les escaliers du Sacré Coeur, M.S. Alfredo Arias 1990.
3/  Roberto Platé, Les Brigands, Verdi, M.S. Pierre Constant, Théâtre du Châtelet 1982.


extrait du communiqué de presse

 

Commissaire : Marie Binet
Exposition réalisée avec le soutien de Pierre Bergé,
et avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France et de la Comédie-Française.

 

Roberto Platé « encadre » la Maison de l’Amérique latine avec une installation monumentale sur le boulevard Saint-Germain et invite le visiteur à passer littéralement à travers les miroirs d'une exposition qu'il a lui-même scénographiée: installations qui trompent l’oeil, maquettes de décors pour le théâtre, l’opéra, la danse et parfois la mode. Un parcours enrichi de photographies, de documents, de projections de films, et d’une cinquantaine d’oeuvres provenant des collections de l’artiste, de la Bibliothèque Nationale de France, et de la Comédie Française. Une exposition rare, où l’on découvre la trajectoire d’une vie dédiée à l’art et au spectacle.

Tableau de Scène reflète 40 ans de la carrière exceptionnelle du plasticien scénographe Roberto Platé. Né le 9 septembre 1940 à Buenos Aires (Argentine), il accomplit une partie de ses études à Munich à l'Akademie der Bildenden Künste. De retour en Argentine, il prolonge son travail à l’Instituto di Tella de Buenos Aires en 1965, où naissent des expressions nouvelles comme performances, happenings, installations. Il appartient à cette génération d’artistes qui a prit part à la révolution culturelle des années 60. En 1968, il participe avec une dizaine d'artistes dont Alfredo Arias, Juan Stoppani, Marucha Bo et Facundo Bo, à la fondation du groupe de théâtre TSÉ. Il est lauréat de plusieurs prix artistiques mais défraye aussi la chronique au di Tella en 1968 par son installation Los Baños (Les Toilettes) qui fait scandale. La censure sous le régime des militaires met alors un terme radical aux mouvements de l’avant-garde. Les membres du groupe TSÉ ont déjà fait parler d’eux en dehors des frontières. En 1969, ils sont invités par Eduardo Costa à New York pour une exposition où se côtoient des artistes comme James Rosenquist, Andy Warhol, Claes Oldenburg… Puis à Paris, en France, le pays qu’ils choisiront d’adopter comme seconde patrie. En 1970, le groupe TSÉ donne à Paris de nombreuses représentations. Notamment Eva Perón de Copi, Comédie Policière, Luxe … C’est l’époque où le théâtre se définit comme un grand laboratoire d’idées. Les Argentins insufflent à la scène parisienne un courant de fantaisie baroque et surréaliste, un imaginaire débridé et un sens de l’absurde qui provoquent et séduisent en leur assurant rapidement une place de choix et la notoriété. Roberto Platé enchaîne alors les productions prestigieuses. Il se tourne également vers l'Opéra sur les scènes publiques et privées, nationales et internationales. Il est aussi un compagnon de la première heure d’auteurs et metteurs en scène de théâtre tels que Claude Régy, Jorge Lavelli ou Marguerite Duras. Avec Alfredo Arias de nouveau, mais dans un autre registre, il se distingue pour la Tempête de Shakespeare dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes au Festival d’Avignon.
Il collabore aussi à de nombreux opéras avec Pierre Constant notamment Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi Fan Tutte, trilogie de Mozart qui, fait unique, sera représentée plus de cent fois. Avec Marcel Maréchal, il participe à des productions qui soulèvent la contestation, comme avec Les paravents de Jean Genet. Il en est de même avec les Maîtres Chanteurs dans la mise-en-scène de Claude Régy où les sifflets rivalisent avec les ovations et les applaudissements à tout rompre. Roberto Platé travaille également avec Robert Fortune, puis Jacques Rosner, Lluis Pasqual, François Petit, Samy Frey… Pierre Mondy. Pour la danse, il signe les décors de Lucinda Childs, Dominique Bagouet, Roland Petit, et Vladimir Bourmeister.
Sa carrière est vaste et se poursuit à un rythme soutenu, avec toujours autant de productions en cours, et de projets. Pour l’année 2013, outre sa grande exposition à la Maison de l’Amérique latine, il réalise trois scénographies, deux opéras, l’un pour Alfredo Arias, l’autre pour Pierre Constant, deux pièces avec Benoît Jacquot, et une zarzuela, La Verbena de la Paloma pour Christine Mananzar.
Ce qui est si particulier dans le travail de Roberto Platé, c’est sa vision d’artiste plasticien. Depuis ses installations des années 1960 et 70, qui resteront dans les mémoires, jusqu’aux réalisations actuelles, il demeure fidèle à ses premiers principes. Il est l’auteur d’un style aux lignes souvent dépouillées, reflet d’un vertige existentiel teinté d’humour et de gravité, où l’illusion et le trompe-l’oeil peuvent faire douter de la place du réel et de l’imaginaire, du lieu où tout finit et où tout commence.