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“Fabrice Gygi” page 864
les églises, centre d’art contemporain, Chelles

du 24 mars au 12 mai 2013



leseglises.chelles.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 23 mars 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Fabrice Gygi, Coulant, 2013, maquette préparatoire, Courtesy de l'artiste.
2/  Fabrice Gygi, Economat, Biennale de Venise 2009, Eglise San Stae. Photo : Dominique Uldry, Courtesy de l'artiste & Galerie Chantal Crousel, Paris.
3/  Fabrice Gygi, Sans Titre, 2011, acier et béton, 110 x 55 x 42 cm. Courtesy de l'artiste & Galerie Francesca Pia, Zürich.

 


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Interview de Fabrice Gygi,
par Anne-Frédérique Fer, à Chelles, le 23 mars 2013. © Anne-Frédérique Fer, © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse


Eric Degoutte, directeur du centre d'art

 

Aux églises, Fabrice Gygi pose, dépose, dispose et suspend.
Dans une approche économe, sinon minimale, il joue avec le site et des résonances en présence.
Il y a celles qu'il a décelées lorsqu'il a posé son premier regard sur elles : ces demeures sont marquées, dans leurs physionomies, par l'histoire religieuse qui les a initiées. Elles trahissent des principes de circulation, de parcours, de posture et de position. Ce sont, au-delà de leurs cas particuliers, par leurs valeurs d'exemplarités qui les rattachent et les lient, toujours et malgré tout, presque malgré elles, au genre de l'édifice religieux, à ce titre, des figures d'autorité.
Mais des figures déposées.
Et c'est là - dans ce contexte singulier - que s'« opère l'entrée en la matière » : dans la chair retirée, sous l'ossature architecturale et au coeur d'un espace déshabité, dégagé de ces premières formes d'usage, Fabrice Gygi dispose, pour mieux en disposer.
La trame résiduelle du bâti - dont la connotation, pour ne pas dire la symbolique, était celle du vestibule, du véhicule, par lequel, avec lequel s'opérait le passage du temporel vers l'intemporel, de là vers l'au-delà, vers l'ailleurs, vers le transposé comme expression d'une dimension transcendée autant que transcendante - cette trame, donc, lui sert de base pour initier une autre pratique du passage, du glissement, du déplacement.
Car le véhicule est à l'arrêt, gisant. Fabrice Gygi insuffle dans ce coffre vide, cette sorte de châsse monumentée, de la mobilité. Celle de l'oeil, celle du corps, celle du sens.
Les corps, très condensés, de ses réalisations fixent des points de visibilités qui désignent l'espace disponible, en creux, entre eux, les liant et les mettant en tension. Leur résonance formelle, renforcée par l'approche très épurée qui sous-tend leur mise en oeuvre, renforce ce parcours de l'un à l'autre. Cette continuité forme corps, là, dans l'immédiat de ce qu'il dispose au sein du centre d'art, mais aussi évidement dans ce qui caractérise son parcours préalable, plus ancien ou plus récent, par lequel il est l'artiste Fabrice Gygi.
L'approche économe qu'il adopte aux églises vient faire écho avec le geste précieux qui est le sien depuis quelques temps, dans un rapport au précis, à la minutie d'un travail spécifique, à la joaillerie. Mais parce qu'elle s'appuie sur un jeu de mesure déplacée, par lequel le glissement, se met à l'oeuvre, elle fait lien avec ce que l'on sait de Fabrice Gygi : sculpture, installation, aménagement, mobilier, objet, orfèvrerie et joaillerie sont autant de territoires aux limites desquels peut s'envisager, dans cette exposition, l'appréhension de ses réalisations.
La question de la mesure, de la taille nous prend en tenaille, nous rappelant combien Fabrice Gygi entreprend depuis longtemps sa démarche d'arpenteur des contextes dans lesquels le « sujet » se doit, malgré tout, malgré lui parfois, de prendre corps : qu'il soit objet donné à voir, ou qu'il soit celui qui considère ce dernier par le regard qu'il lui porte.

Eric Degoutte