contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Gobelins par Nature” Éloge de la Verdure XVIe-XXIe siècle
à la Galerie des Gobelins, Paris

du 9 avril 2013 au 19 janvier 2014



www.mobiliernational.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 8 avril 2013.

881_Verdure_1881_Verdure_2881_Verdure_3

Légendes de gauche à droite :
1/  Jacques Monory, Velvet Jungle n°1, 2012. Tapisserie des Gobelins, Photo : Mobilier national/Isabelle Bideau.
2/  Jean Messagier, Mon Jardin sous un bois, 1985. Table, Photo : Mobilier national.
3/  Christophe Cuzin, Le Jardin des Gobelins, 2012. Tapisserie des Gobelins, Photo : Mobilier national/Isabelle Bideau.

 


881 Verdure video a
Interview de Marie-Hélène Massé-Bersani, commissaire de l'exposition “Éloge de la Verdure”,
par Pierre Normann Granier, à Paris le 8 avril 2013. © FranceFineArt.

 


881 Verdure video b
Interview de Eva Jospin, carte blanche à la Galerie des Gobelins,
par Pierre Normann Granier, à Paris le 8 avril 2013. © FranceFineArt.

 

Carte blanche à Éva Jospin, Galerie des Gobelins, Salon carré, du 9 avril au 22 septembre 2013

 

Direction artistique de la Carte blanche
Marc Bayard (Conseiller pour le développement culturel et scientifique au Mobilier national).

 

 

En parallèle de l’exposition Gobelins par Nature. Éloge de la Verdure, la Carte blanche à Éva Jospin propose un contrepoint : il ne s’agit plus d’une oeuvre décorative, mais d’une sculpture dont le matériau fragile est assimilable à de l’éphémère. La grande taille de l’oeuvre (près de 7 mètres de long sur 3,50 mètres de haut), éclairée avec précision, mettra le spectateur, dans le Salon carré de la Galerie des Gobelins, en présence d’une forêt artificielle plus réelle que nature.
En utilisant un matériau commun, sans noblesse, elle retourne à l’art premier du sculpteur, celui de suggérer les formes par la constitution d’un haut-relief où les lignes de l’objet se détachent du support mais n’en sont pas séparées. On ne tourne pas autour, on y est spectateur, tenu à distance. On ne rentre pas dans la forêt, tant elle est dense, mais on reste captivé, prisonnier de l’intrication des formes.
Par l’usage d’un art « primitif », celui du haut-relief des tombes antiques, Éva Jospin exprime le sentiment le plus simple, celui de la peur ou du rêve, de l’espérance et de l’évasion. La simplicité du dispositif, mais avec une construction longue et minutieuse, ouvre les chemins de l’égarement.

Éva Jospin
Éva Jospin est sortie de l’École Nationale Supérieure des Beaux Art de Paris en 2002. Depuis lors, elle a exposé à de nombreuses reprises à Paris (notamment à la Fondation EDF, à la Galerie Pièce Unique et au Musée de la Chasse et de la Nature), en France (l’Isle-Adam, Château de Ratilly, Yerres) et à l’étranger (Rome, Naples, Venise, Milan, Bologne, Dubaï). Elle a également participé aux Nuits blanches de Paris en octobre 2012. Son travail a été salué par la critique (Art press, Le Journal des Arts, Le Monde).

 

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Marie-Hélène Massé-Bersani, Directrice de la production au Mobilier national

 

Le thème de la flore est particulièrement en faveur dans la production des tapisseries dès le Moyen-Âge. Au fil du temps, en fonction des modifications du goût, de l’évolution des conditions de vie et des préoccupations artistiques, la représentation du monde végétal va s’exprimer sous différentes formes : « mille-fleurs », verdures, cycle des mois et saisons, paysages…

La tradition des « verdures » et « mille-fleurs »
Une « verdure » se caractérise par l’omniprésence d’une nature verdoyante et touffue, qui couvre presque toute la surface tissée. Ces tapisseries, décoratives avant tout, offrent une fenêtre ouverte sur un paysage agréable, évoquant de préférence une forme d’harmonie originelle entre l’homme et la nature.
À la fin du XVe siècle, c’est d’abord la vogue des petites fleurs qui remplissent entièrement les fonds. Leur foisonnement est tel qu’on les dénomme « mille-fleurs ». Leur fraîcheur reflète délicatement la nature et le temps de la vie seigneuriale. Vers 1520 un nouveau décor succède aux mille-fleurs. Il est constitué d’une végétation schématisée dont les grandes feuilles rappellent les acanthes stylisées de l’art grec ou romain. Puis au XVIIe et XVIIIe siècles, la verdure se complexifie aussi bien au niveau de la représentation que de l’iconographie. Elle se remplit d’animaux exotiques et familiers, parfois de personnages et aussi de quelques constructions. Les premiers paysages sont conventionnels, le réalisme n’étant pas la préoccupation principale. Enfin, les peintres (Tenture des Enfants jardiniers de Le Brun), en introduisant la notion de cycle des mois et des saisons, transforment profondément l’aspect de la « verdure ». Avec la Tenture des Saisons, du même artiste, le décor naturel se peuple de dieux mythologiques et, si l’élément végétal subsiste, c’est à titre évocateur et symbolique.

Verdures contemporaines
Le thème de la nature, toujours vivant, revêt des formes renouvelées à travers les créations modernes et contemporaines tissées dans les manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais.
Comment la modernité aborde t-elle le sujet et réinterroge t-elle l’idée de nature ? Les « verdures » d’aujourd’hui qu’on découvrira dans l’exposition questionnent les nouvelles relations que nous entretenons avec la nature à travers le regard d’une vingtaine d’artistes. La nature y apparaît comme un lieu d’étonnement, de contemplation et d’expérience sensible. Le motif, pris comme source d’inspiration, devient évocation, souvenir d’une sensation. L’artiste donne à voir des détails en gros plan, des détails démesurément agrandis. Ce rapport inhabituel d’échelles, de proportions et d’émotions témoigne d’une expérience personnelle de la réalité de la nature, qui ne passe pas forcément par le réalisme. On peut voir dans de telles approches des analogies avec des technologies telles que la photographie ou la vidéo.

Le parcours de l’exposition
Le parcours ne se veut pas chronologique ; plus qu’une présentation didactique, il s’agit d’une invitation à la promenade dans un cadre de verdure où le passé et le présent se croisent et se répondent par le jeu des variations iconographiques et chromatiques.
Les Saisons de Le Brun conversent avec les Saisons de Lurçat ; des « mille-fleurs » du XVe siècle se mêlent aux fleurs sauvages de Dom Robert ou à la végétation foisonnante de l’immense tapisserie, inédite, de Ballif ; les verdures et les paysages du XVIe au XVIIIe siècle mêlent leurs frondaisons à celles de Monet, Buri, Hajdu, Alechinsky, Prassinos, Traquandi, ou bien encore avec le jardin d’Alice au pays des merveilles qui inspire Monory…
Plusieurs exemples de chefs d’oeuvre de mobilier recouverts de tapisseries à motif floral ou végétal rythment et complètent par ailleurs le parcours (Follot, Gondouin, Gaudissard, Bénédictus et Piot pour la première moitié du XXe siècle ; Aballéa, Couturier, Gette pour le contemporain).