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“DDESSIN (13)” article 887
à l’Atelier Richelieu, Paris

du 12 au 14 avril 2013



http://ddevents.fr/

 

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 11 avril 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Sophie Rambert, Mélancolie n°2, 2012. 68x88,5 cm, Pierre noire sur papier, Courtesy de l’artiste et Galerie Graphem.
2/  Epjey Pacheco, MMXIIA, 2012. 25x25 cm, Technique mixte sur papier, Courtesy Galerie Talmart.
3/  Antoine Bono, Flottilles, 2011. 20x30 cm, Technique mixte sur papier, Courtesy Galerie Céline Moine.

 


Texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.


Dans le cadre de la Semaine du dessin, l'atelier Richelieu accueille la première édition de DDessin. 17 galeries présentent une variété pleine de vivacité du dessin contemporain dans un espace ouvert, lumineux et convivial, évoquant plus un atelier d'artiste qu'un espace d'exposition. La direction artistique a souhaité élargir la définition du dessin à sa caractéristique principale : le trait. Fils cousus et brodés, cheveux ou froissures sont autant de nouveaux territoires à explorer.

Ainsi la galerie mexicaine Yam présente le travail étonnant de Cristian Velasco, des portraits réalisés avec une machine à coudre sur une toile. Points et zigzags dessinent une chemise, une veste, le visage des personnages devenant motifs brodés. La fragilité du fil souligne la vulnérabilité de nos identités, dont l'apparat et l'élégance cachent difficilement la faiblesse.
Dans le monde poétique de Dani Soter (galerie Maëlle) une funambule marche sur un cheveu tendu sur la feuille. La force émotionnelle du dessin vient de son extrême fragilité, de la finesse d'un trait de crayon léger, d'un collage délicat, bulles de savon prêtes à éclater.
Autres traits, les cercles de fusain de Su-min Do sont l'empreinte de grandes trajectoires répétés, à l'échelle du corps. Travaillant sur le geste, l'artiste voit le dessin comme un témoignage, au moyen de superpositions épaisses de cercles formant les sillons d'un disque sur lequel sont enregistrés ses mouvements.

La galerie nomade Daniez & De Charette investit divers lieux de Paris (appartements, galeries notamment) proposant une approche nouvelle favorisant des liens plus intimes entre les jeunes artistes et le public. Les dessins d'Anaïs Ysebaert s'y prêtent particulièrement. Ses petits formats demandent une douce attention. Ils racontent une histoire, un récit mythologique sombre d'encre et de lavis. Le papier gratté, griffé, brûlé témoigne d'une lutte, du moment douloureux où de la bête naît l'homme et de ses tentatives pour sortir de l'obscurité de ses origines et atteindre la lumière.

Yukari Miyagi, exposée par la galerie Maison d'Art (Osaka et Paris) explore le conte du Chaperon rouge. Ses dessins réalisés avec crayons de couleurs, feutres et stylos nous plongent dans notre propre intimité, dans les profondeurs de notre imaginaire d'enfant. Pas d'artifice ici, mais la troublante justesse de ces sentiments enfouis. Tout comme le conte nous parle du passage à l'âge adulte, cette œuvre nous rappelle ce que nous avons laissé derrière nous.

Le travail de Wassa évoque également les petits monstres imaginaires (ou pas) qui nous accompagnent. Tracées finement sur un lavis de café, leurs formes s'approchent d'évocations animales pour mieux s'en éloigner et nous égarer. La sobriété de la composition laisse toute sa place au rêve et à l'imagination.

DDessin nous offre un réel contact avec le dessin contemporain, une relation proche, simple et accessible. Un salon à échelle humaine, nous rappelant que l'art est une relation à l'autre.

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

Directrice Générale, Eve de Médeiros
Directeur artistique, Christophe Delavault

 

Du 12 au 14 avril, la première édition de DDessin, investit les 700 m2 sous verrières de l’Atelier Richelieu.
Une vingtaine de galeries françaises et étrangères mettent à l’honneur le dessin et l’oeuvre sur papier, un corner Illustrateurs révèle les travaux de sept illustrateurs français et belges de mode et de presse, une black box dédiée au dessin en mouvement accueille cinq vidéos d’artistes contemporains, tandis qu’une carte blanche à la librairie-galerie de Ménilmontant Le Monte-en-l’air permet de découvrir un vaste choix de dessins et d’éditions.
Un prix sera par ailleurs décerné lors de l’événement.

ÉDITO par Christophe DELAVAULT
Le trait s’installe à Paris et redessine au mois d’avril la programmation des lieux consacrés à la création actuelle. Depuis quelques années le dessin est sorti de l’intimité de son carton pour gagner les murs de manifestations incontournables aux aspects classiques ou contemporains.
Cette année son rayon s’étend encore, pour pointer, le temps d’un long week-end, DDessin(13) à l’atelier Richelieu. Quelle meilleure évocation qu’un atelier pour dessiner la première édition d’un cabinet de dessin contemporain et d’oeuvres sur papier ?
Pour certains exposants qui ont retenu mon attention, DDessin sera le premier salon et la première confrontation des artistes qu’ils ont décidé de soutenir, au public présent.
Sandrine Bisognin, Eve de Médeiros et moi souhaitons manifester le besoin d’offrir à l’émergence une grande partie de la foire. Les prix pratiqués pour ce médium rendent encore plus attractifs ce secteur. DDessin est une représentation du dessin contemporain. Son format rassure, il impose l’intimité et la rencontre, les allées sont lumineuses, ouvertes et accueillantes.
Fort de mes nombreux voyages et découvertes en galeries, j’ai constaté depuis plusieurs années un nouveau laboratoire créatif à l’initiative des plasticiens dédié aux nouvelles technologies et vidéos. À ce titre j’ai choisi de présenter une black box intitulée Comme les cinq doigts de la main, consacrée aux oeuvres en mouvement, dont l’élément fondateur reste le dessin mais qui prend des formes animées. Le trait anime la pièce noire et les écrans.
DDessin véhicule une émotion au travers d’une sélection pointue et de qualité. Nous la partagerons sur les deux niveaux de l’Atelier. DDessin est une invitation, soyez les bienvenus.

 

 

Les événements de DDessin

Un corner Illustrateurs / Sept illustrateurs français et belge de mode et de presse mis à l’honneur
Sous la houlette de Mlle Chat-chat, illustratrice de mode, DDessin propose également à ses visiteurs un corner original spécifiquement dédié à des illustrateurs de mode ou de presse, oniriques ou réalistes. Les sept dessinateurs français et belges invités évoluent à travers un regard très personnel qui ne prétend pas à la narration. Entre art et dessin, l’illustration se veut unique, son approche offrant une riche palette d’expressions graphiques.

Une Black box / Cinq vidéos d’artistes / Comme les cinq doigts de la main
Sur une proposition originale de Christophe Delavault, cette première édition de DDessin élargit les possibilités de représentation du médium à travers un projet curatorial vidéo intitulé Comme les cinq doigts de la main. Le dessin contemporain ne se limite pas, en effet aux œuvres sur papier et surfaces planes, cinq vidéos en mouvement sont exposées au sein d’une black box. Chacun des projets retenus a pour base et origine le trait mis en mouvement à l’aide des moyens numériques et vidéos actuels.
Cet espace symbolise la rencontre entre la réalisation du dessin et sa signature par l’artiste, et les outils indispensables à sa dextérité. Sont ainsi projetées des vidéos de Richard Negre, Antoine Roegiers, Mariel Sanhueza, Ezra Wube, et du collectif mexicain Realitat.

Carte-Blanche à la librairie-galerie Le Monte-en-l’air / Dessins et éditions
Sur une proposition d’Alexandre Devaus, DDessin accueille la librairie-galerie Le Monte-en-l’air. Fondée en 2005 et agrandi en 2010, cette librairie-galerie de Ménilmontant est vite devenue un lieu de rendez-vous incontournable pour les passionnés d’éditions graphiques. Son fondateur Guillaume Dumora y programme de nombreuses expositions de dessins ou d’événements autour de ce médium. Ainsi s’est créé un point de rencontres entre auteurs, éditeurs et un public d’amateurs et de collectionneurs de dessins, de livres de dessins, d’estampes et d’objets, mais également de performances. Le dessin représentant un vaste territoire, cette structure offre un large choix de représentations tout en restant particulièrement cohérente face au puissant flux d’images contemporaines. Pour cette première édition de DDessin, Le Monte-en-l’air propose une présentation originale de travaux de dessinateurs qu’il expose habituellement dans ses murs. Ces artistes, au delà de leur pratique du dessin, accordent une grande attention au support imprimé. Les graphzines, livres, estampes et autres objets d’édition sont devenus pour la plupart d’entre eux de véritables espaces de conceptualisation de leurs oeuvres, en même temps qu’un moyen de les diffuser. Une occasion de les découvrir.