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extrait du communiqué de presse :
Commissariat général de l’exposition :
Olivier Le Bihan, directeur du Musée d’art moderne de Troyes.
Depuis son ouverture en 1982, le Musée d’art moderne de Troyes n’a cessé de valoriser le fonds d’art moderne qui fait la réputation internationale de sa collection tout en offrant aussi un certain regard sur l’art contemporain (Dimitrienko, Enrique Marin, Zwy Milshtein, Ousmane Sow…).
En 2013, le musée met en scène le travail expressif de Martine Martine. Fille de Pierre et Denise Lévy, généreux fondateurs du musée, Martine Cligman, plus connue sous le pseudonyme de Martine Martine est devenue un peintre et sculpteur de renom, après un apprentissage à l’Académie Julian et à la Grande Chaumière (Paris). Déjà représentée dans les collections du Musée d’art moderne par plusieurs peintures et sculptures monumentales elle n’a cependant jamais fait l’objet d’une exposition particulière à Troyes, en dehors de celle présentée en 1976 dans le cadre de l’ancienne Maison de la Culture.
L’exposition réunit une sélection de 30 grands formats, essentiellement des lavis, associés à une trentaine de sculptures (bronzes, plâtres) et un ensemble de céramiques et de bijoux. Le parcours rétrospectif est introduit par une section documentaire qui rend hommage à la pratique artistique personnelle de Pierre et Denise Lévy.
A la faveur de ses jeunes années passées dans la propriété familiale de Bréviandes, entourée des chefs-d’oeuvre de Derain, Dufy, Matisse, Soutine, Vlaminck... Martine Martine entre très tôt en contact avec le milieu des artistes, familiers des lieux (Derain, Dunoyer de Segonzac, Cavaillès ou encore le peintre et maître verrier troyen, Maurice Marinot).
Quatre thèmes majeurs de son oeuvre se partagent les cimaises et les vitrines du musée : les Mains, les Chevaux, les combats de Sumos et les variations autour du portrait de Balzac.
Un thème, une œuvre
Peintre, sculpteur, graveur, Martine Martine étend sa curiosité à différents domaines et donne naissance à des thèmes récurrents dans son oeuvre.
Les Arts décoratifs
Après s’être essayée à la réalisation d’un ensemble de poteries vernissées dès 1956, Martine Martine aborde une nouvelle expérience en 1985 en réalisant des pièces d’orfèvrerie. Créatures imaginaires, félins, chevaux ou encore visages grotesques en plâtre, prennent vie et s’assemblent pour former des parures coordonnées. Pour réaliser cette production, l’artiste puise son inspiration dans l’univers particulier de la collection familiale. Ainsi, les chimères d’Asie mineure, les divinités et figures mythologiques de l’Antiquité grecque, les masques précolombiens s’invitent à ces écrins.
Les mains
Récurrente dans l’oeuvre de Martine Martine, la présence obsessionnelle des mains inquiète au premier abord, puis rassure ; car avec la main, symbole de l’échange et du dialogue, miroir de l’homme, Martine prolonge son regard d’artiste. Ces mains jointes s’élancent vers le ciel, comme un dédoublement d’elle même…
Dans la toile, « les mains claires » Martine Martine, tente de rompre le silence d’un fond noir, en élevant un bouquet de mains, dont les doigts s’agrippent avec force et puissance à la lumière révélatrice.
Les chevaux
« Les Chevaux » sont également un thème qui touche et inspire Martine Martine. Dans son oeuvre, ils ne sont jamais sellés, ni sanglés et rarement chevauchés : elle transcrit l’animal à l’état sauvage. Pour ce thème, la sculpture a précédé la peinture qui laisse intervenir les couleurs du rêve et de la vie.
Dans ses oeuvres, les chevaux occupent totalement l’espace incarné par la toile ou le papier. Traités en groupe, ils prolifèrent dans tous les sens, ici une patte, puis là une croupe, plus loin une tête hennissante, montrent une maitrise du dessin. Les encres rehaussées de gouache, ne cherchent pas à restituer la vérité des formes mais celle du mouvement.
Les sumos
A partir de 2002, Martine Martine se passionne pour les quelques unes des quarante-huit prises homologuées par le sumo. Bien qu’elle n’ait jamais assisté à un combat de sumo, Martine est intriguée par les minuscules figures d’une carte postale envoyée par une amie japonaise. Dans la plénitude de son art, dont elle a la maîtrise totale, Martine Martine exprime sa passion de créateur qui conjugue force et sensibilité. Les corps volumineux et robustes, sont traduits par des touches énergiques, souvent visibles, sans s’arrêter au détail tandis qu’une ligne appuyée souligne la forme des corps épais et flasques en apparence.
Ces sumotoris imposants, inscrits dans un fond abstrait dynamique, se détachent, tantôt accrochés l’un à l’autre et tantôt déployant toute leur force intérieur pour triompher. L’artiste ne produit pas un reportage, ne conte pas l’histoire d’un combat ou une anecdote, elle traduit simplement, une démarche artistique et spirituelle. Martine met en lumière, la beauté de l’art ancestral des sumotoris et accentue le mystère de ce sport mythique.
Balzac
Depuis plusieurs années, Martine Martine peint, dessine, grave et sculpte Honoré de Balzac, peut-être en souvenir du buste par Rodin qui séjournait dans la demeure familiale.
Ainsi, Balzac s’est installé dans son atelier. Décliné sur la toile comme en terre, l’illustre figure revit dans des dizaines, des centaines de réalisations.
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