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“les modules” Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent
au Palais de Tokyo, Paris

du 19 avril au 20 mai 2013


www.palaisdetokyo.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 18 avril 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jean-Michel Pancin, Pelote in situ 15 TPG, 2010. Photographie présente dans la fiche d’identité de l’objet (pelote) : PB 15. TPG. Pelote 15 ramassée sur le toit de la passerelle de surveillance des cours de promenade de la prison Sainte-Anne (Avignon). Age probable de la pelote : plus de 20 ans. Courtesy de l’artiste et galerie Analix Forever, Genève.
2/  Marcos Avila Forero, Alpargatas de Zuratoque, 2010. De Villahermosa, détail recto / verso d’un sac en toile de jute. Deux photographies, 25x25 cm chaque, pièces uniques. Courtesy de l’artiste et Galerie Dohyang Lee, Paris.
3/  Gauthier Leroy, Frozen Mill Run, 2009. Bois flotté, résine, chêne, laque, céramique, acier chromé ; 70 x 85 x 15 cm. Courtesy de l’artiste et aliceday, Bruxelles. Photo : Gauthier Leroy.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Les artistes : Marcos Avila Forero, Gauthier Leroy et Jean-Michel Pancin

 

Fidèle à son coeur de mission, le Palais de Tokyo déploie une vaste activité en faveur des jeunes artistes. Depuis son ouverture en septembre 2006, le programme des Modules est devenu un formidable outil d’expérimentation et de promotion des jeunes artistes et de la création émergente française, grâce notamment au soutien de la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent depuis 2010.
En 2012, les Modules - Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent augmentent en nombre et dans la durée, reflétant le dynamisme, la vitalité et l’éclectisme de la scène artistique contemporaine. Ils ont lieu dans les espaces publics accessibles gratuitement. Petites et grandes salles, corridors, parcours secrets sont le théâtre d’expositions de petit format, d’interventions et d’expériences audacieuses. C’est à la fois le laboratoire des créateurs et la construction des surprises offertes aux connaisseurs comme aux amateurs. Ce programme, véritable cœur d’activité, crée cette atmosphère d’étonnement et de découverte permanente qui permet au public de partager la recherche continuelle des équipes du Palais de Tokyo en quête de nouveaux talents.

 

Marcos Avila Forero : Zuratoque
Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo 2012
Commissaire : Daria de Beauvais

Vidéos, fresques, performances ou installations, les oeuvres de Marcos Avila Forero (né en 1983, vit et travaille à Paris) semblent toujours évoquer un hors champ : celui d’une rencontre, d’un récit ou d’un parcours dont elles conservent l’empreinte. Ses micro-fictions faites de bric et de broc cherchent moins à démontrer ou documenter qu’à générer une collusion paradoxale entre des temps et des lieux que tout semble opposer. Ce travail tire sa richesse et sa poésie de la fréquentation et du détournement des frontières. Les frontières imperceptibles qui séparent la ville de la campagne, l’étranger de l’autochtone, ou celles, bien visibles et barbelées, qui suscitent conflits et déracinements. À une époque de démultiplication et de dématérialisation des flux, Marcos Avila Forero réinscrit les déplacements et les migrations dans leur durée et leur matérialité, leur redonne un sens et une substance trop souvent négligés. Motif récurrent dans son travail, la barque, qu’elle soit de plâtre ou de carton, devient le symbole instable de ces tentatives d’échappée au sort incertain. L’humain, que l’artiste place au centre de son oeuvre, est paradoxalement celui qui patiente aux marges, attendant interminablement « le bon moment » pour sauter le pas.

 

Gauthier Leroy : SMOKIN’O.P.’S
(Lauréat du Prix Grolsch du Off 2012)
Commissaire : Rebecca Lamarche-Vadel

« Mon processus de travail est un cheminement sur le mode de l’errance, à la manière d’un road movie mental. » Les territoires arpentés par Gauthier Leroy (né en 1967, vit et travaille à Valenciennes) sont de tout ordre, du rock américain au cendrier, de la Fallingwater House de Franck Lloyd Wright à la bande dessinée, du motif de la cacahuète au design. Pratiquant le sample, l’artiste abolit les notions de répertoire savant ou populaire, intéressé par tous ces signes de la mémoire collective qu’il réinterprète, donnant lieu à une réécriture subjective, une nouvelle composition et de nouveaux scénarios. Au travers d’une démarche heuristique, il tente de mettre à jour la genèse des objets du quotidien. Dans la lignée du mouvement Arts & Crafts, Gauthier Leroy adopte une pratique qui détourne les produits de consommation courante et l’industrie culturelle de manière à en extraire les signes et les intégrer dans un système, hors du cycle productiviste et de la logique marchande. Réintégrant le geste artisanal qu’il mêle à la création de nouvelles fictions, il pratique l’art du repackaging.

 

Jean-Michel Pancin : Tout dépendait du temps…
Commissaire : Julien Fronsacq

Depuis deux ans, Jean-Michel Pancin (né en 1971, vit et travaille à Avignon et Paris) s’emploie à restituer la mémoire de la prison Sainte-Anne désormais abandonnée. Celle-ci a été construite en 1865 en Avignon, derrière le Palais des Papes, en contrebas du Jardin des Doms. L’artiste a initié son projet avec les Pelotes (2010-2012). Ces « pelotes » étaient envoyées aux détenus de la prison par leurs proches depuis ce jardin. Après en avoir retrouvé de nombreuses, abandonnées en hauteur, les avoir photographiées et en avoir relevé l’emplacement, Jean-Michel Pancin les présente telles des reliques closes, témoins pudiques des relations sociales qu’entretenaient les incarcérés avec l’extérieur. Attentif aux paradoxes de la vie carcérale, Jean-Michel Pancin a réalisé une série de frottages des coeurs gravés sur les murs de la cour (Champs d’amours, 2010-2011). Son installation Tout dépendait du temps… (2012) comprend également des portes de cellules, à chaque fois encastrées dans une dalle de béton aux dimensions de ces dernières. Des stèles comme autant de commémorations à la créativité des détenus. Jean- Michel Pancin conçoit un art dont la construction ne saurait se résoudre en une forme et qui révèle la complexité symbolique de la prison. À l’image de sa série de photographies, Lumières (2010 - 2012), captant les rayons de lumière sur les murs des cellules, il s’attache à rappeler combien ces murs étaient douloureux pour les détenus habitués à la pénombre.