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“Water Diary” Un dialogue entre vidéos d'artistes et films amateur
au Frac Haute-Normandie, Sotteville-lès-Rouen et au Pôle Régional des Savoirs, Rouen

du 25 avril au 8 septembre 2013


www.frachautenormandie.org

 

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 24 avril 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Johanna Billing, Where she is at, 2001. Vidéo 7'35". Collection Frac Bourgogne. © André Morin.
2/  Nadia Myre, Portrait in Motion, 2001. Collection 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz. © Nadia Myre.
3/  Éric Hattan, #2004.08.21 Éclipse. Vidéo 2'. © Éric Hattan.

 


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Interview de Véronique Souben, directrice Frac Haute-Normandie,
par Anne-Frédérique Fer, à Sotteville-lès-Rouen, le 24 avril 2013, durée 6'59". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Véronique Souben, directrice Frac Haute-Normandie
Denis Darroy, directeur Pôle Image Haute-Normandie
Agnès Deleforge, Chargée de Mission de la Mémoire Audiovisuelle au Pôle Image Haute-Normandie

 

Pour sa deuxième manifestation, le Festival Normandie Impressionniste a souhaité célébrer le mouvement Impressionniste en définissant un thème générique autour de l’eau. Pour répondre à cette thématique, le Frac et le Pôle Image Haute-Normandie se sont associés pour développer, ensemble, un projet qui aborde la thématique de l’eau à travers le support filmique. Tout comme le mouvement Impressionniste, le film est sans conteste l’une des pratiques les plus fortement ancrées dans l’histoire de la modernité. Le film constitue aujourd’hui une culture visuelle et artistique spécifique que les deux institutions conservent et étudient. Ce projet, qui associe les deux structures, est donc l’occasion d’interroger l’image en mouvement selon une approche à la fois artistique mais aussi professionnelle et amateur.
Le Pôle Image Haute-Normandie possède actuellement un fonds conséquent de 6 200 films professionnels ou amateurs collectés et conservés depuis 1986 dans ses locaux au Pôle Régional des Savoirs. À travers sa collection riche aujourd’hui de plus de 1800 oeuvres témoignant des pratiques signifiantes de la création contemporaine, le Frac Haute-Normandie a pour mission de soutenir et promouvoir les formes les plus actuelles de la création artistique dont le film et la vidéo sont, sans aucun doute, les expressions manifestes.
Le projet imaginé par le Frac, en association avec le Pôle Image, consiste à confronter, dans un dialogue transversal, des films et vidéos d’artistes, en provenance des collections publiques françaises, à une sélection de films documentaires et amateurs issus de la Mémoire Audiovisuelle de Haute- Normandie du Pôle Image. À travers le prisme de l’eau, si cher aux artistes impressionnistes, ce projet cherche à montrer en quoi et comment les films professionnels et amateurs des années 20 aux années 80, trouvent des résonances et des correspondances évidentes dans les vidéos d’artistes contemporains. Depuis une dizaine d’années, on constate en effet que l’esthétique et les contenus spécifiques de ces films d’amateurs et de professionnels inspirent un nombre toujours croissant d’artistes contemporains. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à inclure ces films dans leur pratique ou à réutiliser tout bonnement la pellicule et le projecteur 16 mm pour affirmer cette filiation. Ce projet amorce ainsi une réflexion sur l’influence avérée de cette culture audiovisuelle dans le champ de l’art. Il propose par là même une lecture, transhistorique, du médium filmique observé selon deux repères chronologiques distincts: l’un davantage lié à la première partie du XXème siècle et donc inhérent à l’histoire de la modernité, l’autre situé à notre époque et donc associé à l’idée de contemporanéité. Il est enfin l’occasion d’affirmer la volonté du Frac et du Pôle Image d’associer leurs compétences et leurs champs d’investigation dans le domaine de la culture visuelle pour amorcer des pistes nouvelles de réflexions sur l’image. Pour donner forme à ce dialogue, le Frac a sélectionné des films conçus par des artistes de renommées nationales et internationales et réalisés, pour la plupart, entre 1990 et 2010. Le film de Joan Jonas et Marguerite Duras, entrepris en 1968 et 1979, forment néanmoins une exception destinée à mieux souligner la jonction entre les deux sphères amateurs/artistes. L’ensemble de ces films ont été choisis en fonction de leur présence au sein des collections publiques françaises afin d’attester une logique d’acquisition et une cohérence d’origine. Les films d’archives envisagés par le Pôle Image sont, quant à eux, tous issus de son fonds et ont été tournés entre 1920 et 1980. Ils constituent ainsi une véritable mémoire visuelle qu’il s’agit de relire et de reconsidérer sous l’angle de la création contemporaine. Essentiellement tournés dans la région normande, ces films ont pour secteur géographique principal la boucle de la Seine. Ils impliquent un rapport esthétique le plus souvent économique et estival à l’eau.
Pensé sous forme de dialogue, le parcours se déploie sur deux lieux, le Frac Haute-Normandie et le Pôle Régional des Savoirs, et en fonction de trois axes. Les deux premiers, abordés dans l’espace d’exposition du Frac, sont consacrés au travail et au temps libre ainsi qu’à la notion de paysage. Le dernier, dans la Chapelle du Pôle Régional des Savoirs, se concentre sur les zones portuaires et urbaines. Le dialogue consiste à associer, à chaque vidéo d’artistes, des extraits de films documentaires et amateurs selon un rythme d’alternance des supports (vidéo projection/moniteur). Pour chacun de ces films, la présence de l’eau induit différentes réflexions d’ordre visuel mais aussi culturel. En tant qu’élément climatique (liquide, glace, neige, bruîmes, pluie...) ou constitutif d’un paysage naturel ou urbain (la mer, la plage, le port, le réseau fluvial, le fleuve...), elle permet notamment de repenser notre rapport au paysage. En tant que vecteur d’activités humaines, elle génère des formes et des gestes singuliers. Enfin, ce dialogue est l’occasion de découvrir un fonds de films amateurs normands d’une grande richesse et des films d’artistes de nationalités les plus diverses dont la confrontation permettra, sans aucun doute, de percevoir avec plus d’acuité les enjeux esthétiques des uns et des autres.