contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


“Salon International du Livre Ancien” de l’Estampe et du Dessin
au Grand Palais, Paris

du 26 au 28 avril 2013



http://www.salondulivreancienparis.fr

http://www.salondelestampeparis.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 25 avril 2013.

917_Livre Ancien917_Livre Ancien917_Livre Ancien

Légendes de gauche à droite :
1/  Collections ornithologiques du Museum en 1825, décrites par Vieillot et Oudart. LIBRAIRIE MICHEL BOUVIER.
2/  Seyedin, Linogravure, 2010. PIERRE HIGONNET.
3/  Herbier d’algues et de plantes marines, anonyme constitué au XIXe siècle. LIBRAIRIE GODON.

 


texte de Audrey Parvais, rédactrice pour FranceFineArt

 

Pour la septième année consécutive, le Salon du Livre ancien, de l’Estampe et du Dessin s’est installé sous la verrière du Grand Palais. Manifestation la plus importante du genre en France et dans le monde, il réunit près de 150 exposants pour un vaste choix de chefs-d’œuvre (livres, mais aussi peintures ou gravures). Cette année, il met à l’honneur la bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle, à laquelle il dédie spécialement un espace d’exposition.

Rêve de collectionneur
Le Salon se divise en deux parties bien distinctes. La première, consacrée au livre ancien, pourrait presque s’apparenter à un fantasme de bibliophile qui aurait pris corps. Aux côtés d’ouvrages de Cocteau dédicacés, voire illustrés par l’auteur lui-même, trônent de somptueuses éditions originales des pièces de Shakespeare, datées de la moitié du XVIIe siècle, ou des œuvres de Homère, en grec et imprimées en 1488. Si l’on admire les feuilles tirées d’un exemplaire du Coran, rédigé entre le XIVe et XVe siècle dans une calligraphie racée et élégante, ce sont certainement les très nombreuses enluminures qui fascinent le plus. Les livres d’heures, en particulier, regorgent d’illustrations aux couleurs vives où le souci du détail transparaît dans la courbe alanguie d’une fleur ou sur le visage apaisé d’un saint. Plus proches de nous, les archives de Madeleine Chastal (critiques littéraires ou correspondances), réunissant ses entretiens avec les plus grands auteurs français du siècle réalisés pour le journal L’Express, constituent une véritable curiosité. En bon état ou marqués par les ans, ces livres, de tous formats, richement décorés à la feuille d’or ou d’une élégante sobriété, sont sources constantes d’émerveillement.
La partie consacrée au dessin et à l’estampe n’est pas en reste et offre au regard des œuvres issues de tous les mouvements artistiques et de toutes les époques : traditionnelles estampes japonaises au trait asiatique si caractéristique, gravures du XIXe siècle, encres de Pierre Soulages ou d’André Marfaing, et même affiches publicitaires pour promouvoir de la laine ou… le métro de Londres. L’on peut surtout y trouver cinq ou six estampes d’Erik Desmazières tirées de sa série Magasin central des imprimés, qui a en partie fait l’objet d’une exposition à la Bibliothèque nationale de France en novembre dernier. On y retrouve les mêmes enchevêtrements complexes d’escaliers, de rambardes et d’étagères, dans lequel l’œil s’égare, seulement soutenu par un remarquable travail sur la perspective. Dans les tons bruns, ces tableaux ont presque le charme de vieilles photographies jaunies par le temps.

Dessiner la nature
Parallèlement à la vente d’œuvres d’art et de livres, le Salon propose aussi deux espaces d’exposition, réservés à la bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle mais aussi à la BnF, sur le thème de « L’Histoire naturelle ». Abordant la représentation des mondes animal et végétal, il met en avant l’adéquation surprenante entre exigence scientifique et souci esthétique. Les ouvrages pour la plupart anciens (certains datent du XVe siècle) présentés par le Muséum d’Histoire naturelle abordent des sujets aussi divers que la description de la dorade de Chine ou de phénomènes naturels tels que l’éruption d’un volcan. Les textes, très savants, sont illustrés par de magnifiques dessins fidèles à la réalité. Des manuscrits de Charles Plumier reproduisent coquillages et crocodiles avec un luxe de détails digne des plus grands naturalistes. Les œuvres issues du fonds de la BNF, si elles évoquent le même thème, délaissent la science pour l’imagination. La lithographie du Lion de l’Atlas de Delacroix (1829), profondément marquée par les canons de l’esthétique romantique, célèbre la puissance, ici fantasmée, de l’animal plutôt qu’il n’en donne une représentation réaliste. À ses côtés, les six paravents illustrant les Fables d’Esope (1739) convoquent par leurs couleurs lumineuses et la richesse de leurs décors un bestiaire familier et pourtant joyeusement enchanteur.

Audrey Parvais

 


extrait du communiqué de presse :

 

Les Organisateurs :
Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne, Présidente : Anne LAMORT
Chambre syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau, Présidente : Mireille ROMAND

 

Editos

Histoires Naturelles
Comme chaque année, le Salon du Livre Ancien accueillera dans la nef du Grand Palais une bibliothèque prestigieuse : pour cette édition 2013, un espace sera dédié à une sélection des chefs-d’oeuvre conservés à la bibliothèque du Muséum d’Histoire naturelle. C’est donc tout naturellement que le thème de la connaissance du cosmos, de la biodiversité et de l’homme dans son environnement a été retenu.
Champ bien vaste que celui de la nature, de son évolution et de sa préservation ! Il sera propice à la démonstration que le livre ancien est toujours actuel et riche d’enseignement ; et d’ailleurs, peut-on trouver plus conforme à notre souci de développement durable que ces traces du passé, transmises sans échange énergétique depuis tant de siècles, ces biens culturels 100 % recyclés et presque inusables ? Et où trouver un spectre plus large de diversité que dans ces centaines de milliers de documents rassemblés pour nos trois jours de fête ? Des premières représentations de crocodiles ou d’éléphants au XVe siècle aux Bestiaires illustrés par Raoul Dufy ou Salvador Dali, chaque époque a laissé sa propre représentation du réel aux générations suivantes.
Au Grand Palais, le Traité sur l’intelligence des bêtes (1739) voisine courtoisement avec l’Art de découper les viandes (1729). Les Délices de la campagne (1611) ne font nullement concurrence au Guide sur les bains de mer (1846). Pas plus que le Manuel du distillateur-liquoriste (1827) ne conteste les Vertus des eaux minérales (1852). Savants ou facétieux, précieux ou humbles, célèbres ou inconnus, tous ces livres, documents et manuscrits ont un message à délivrer, toujours neuf pour celui qui le découvre. Bienvenue au Grand Palais et éparpillez-vous dans la Nature…
Anne Lamort,Présidente du Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne

À propos du Salon de l’Estampe et du Dessin
Depuis 2007 et son installation au Grand Palais en association avec le Salon International du Livre Ancien, le succès du Salon International de l’Estampe et du Dessin ne se dément pas. Visiteurs et exposants, de plus en plus nombreux sous la somptueuse verrière de ce lieu unique au coeur de Paris, contribuent à la réussite de ce rendez-vous attendu.
En 2013 à nouveau, un ensemble important d’oeuvres sur papier sera présenté pour le plaisir de l’amateur : estampes et dessins anciens de Dürer à Goya, estampes et dessins modernes de Delacroix à Baselitz, estampes contemporaines, affiches ou estampes japonaises... Un éventail très large d’oeuvres d’art s’offre aux visiteurs.
Désormais, le succès se confirme pour cette manifestation rendue unique par la gamme des prix affichés. Ceux-ci s’échelonnant de 100 à 100 000 euros, ils permettent à tous les visiteurs d’acquérir une oeuvre d’art au Grand Palais. Les chefs-d’oeuvre des plus grands artistes sont aussi abordables : un Rembrandt à 15 000 euros, un Degas à 40 000, un Miro à 20 000 ou encore un Soulages ou un Zao Wouki à 5 000 euros… C’est uniquement au Salon de l’Estampe et du Dessin !!
Une nouvelle fois, la Bibliothèque nationale de France nous fait l’honneur de sa présence et nous proposera une sélection d’oeuvres précieuses et insolites sur le thème « Histoires naturelles ». Comme en 2012, les ateliers d’impression offriront aux visiteurs le plaisir d’assister, en direct, aux tirages d’estampes dans des techniques aussi diverses que la taille-douce, la lithographie ou la sérigraphie. Le Salon International de l’Estampe et du Dessin est ainsi heureux de pouvoir contribuer à une meilleure connaissance par le public des techniques de l’estampe.
Mes confrères de la Chambre syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau et moi-même serons heureux de vous accueillir et espérons que ce Salon, par la qualité et la diversité des oeuvres proposées, saura vous faire partager la passion de l’estampe et du dessin qui nous anime !
Mireille Romand, Présidente de la Chambre Syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau

 

 

 

Invité d’honneur
Le Salon du livre ancien met à l’honneur la bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle
En transformant le Jardin des Plantes créé par Louis XIII en Muséum d’histoire naturelle, la Convention le dota d’une bibliothèque, dont elle précisa la constitution du fonds initial : les livres et papiers scientifiques qui se trouvaient déjà dans le Cabinet du roi, les doubles des livres d’histoire naturelle de la bibliothèque royale devenue nationale et les livres d’histoire naturelle provenant des confiscations des biens ecclésiastiques et de ceux des émigrés et des condamnés. Elle lui confia également « la collection des plantes et animaux peints d’après nature… et déposés… dans la bibliothèque nationale », depuis appelée « collection des Vélins du Muséum ». L’ensemble représentait à l’époque quelques dizaines de milliers de documents, et la part des archives dans cet ensemble est impossible à évaluer.
Au fur et à mesure de la création des chaires, cette bibliothèque centrale s’est vue entourée de bibliothèques spécialisées, dont certaines conservent des fonds importants ; la réunion de ces bibliothèques forme maintenant la direction des bibliothèques et de la documentation, en charge de toutes les collections documentaires, archivistiques et artistiques de l’Etablissement. Grâce à des enrichissements réguliers par dons et legs, concessions ministérielles, achats, dépôts, échanges avec les publications scientifiques du Muséum et même dation, la direction des bibliothèques détient maintenant près de deux millions de documents de toute nature : livres, estampes, cartes, manuscrits, archives, photographies, dessins, médailles, peintures, sculptures, instruments scientifiques et objets de collection voisinent désormais avec la documentation en ligne et les oeuvres numérisées.
Ces collections reflètent l’intense activité scientifique des savants et des professeurs du Jardin du Roi puis du Muséum dans l’ensemble des disciplines naturalistes, tout en la situant dans le grand mouvement de découverte du monde et d’acquisition des connaissances par les voyages et les explorations dans lequel l’Etablissement s’est régulièrement inscrit. Elles témoignent également de la confiance que lui ont toujours témoignée les membres de l’institution, ses amis et ses tutelles pour conserver et valoriser dans la durée les ensembles remis à sa garde.

Exposition : « Histoires Naturelles »
Sélection du Département des Estampes et de la Photographie de la BnF
Pour l’édition 2013 du Salon de l’Estampe et du Livre ancien, le département des Estampes et de la Photographie de la BnF souhaite montrer une sélection d’œuvres précieuses et insolites sur le thème de la représentation des plantes et des animaux.
Les sciences naturelles se sont toujours aidées des représentations graphiques afin de transmettre la connaissances sur les plantes et les animaux. La publication de dessins et surtout leur diffusion grâce à la gravure permettent, du XVe au XIXe siècle, de préciser les caractères exposés dans les textes, d’unifier les descriptions des savants et le vocabulaire utilisé, d’atteindre une plus grande précision dans les représentations scientifiques et mentales. Ces images, au-delà de leur caractère érudit, présentent toujours une mise en scène révélatrice du regard des hommes de l’époque sur la nature, proche ou exotique. Les meilleurs dessinateurs étant convoqués pour les produire, elles sont également des oeuvres à part entière – souvent d’une grande beauté et d’une grande poésie.
À travers un choix de dessins et d’estampes de la Renaissance à nos jours, la BnF vient souligner l’importance scientifique et esthétique des représentations de plantes et d’animaux, soulignant toute la richesse de collections parfaitement complémentaires de celles du Museum d’Histoire naturelle.