contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


“Paysage Document IV” article 924
à la galerie Les filles du calvaire, Paris

du 3 mai au 22 juin 2013



www.fillesducalvaire.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 3 mai 2013.

924_Paysage924_Paysage924_Paysage

Légendes de gauche à droite :
1/  Paola de Pietri, Série To Face, 2008-2011.
2/  Thibaut Cuisset, Ile de Sado – Shima, 1997.
3/  Gilbert Fastenaekens, série Noces. 1995-1998.

 


Texte de Noemi Didu, rédactrice pour FranceFineArt.

 

« Paysage Document IV » s'inscrit dans le cadre du cycle d'expositions Cosa Mentale, Paysage(s), qui retrace l'évolution de la notion de paysage à travers l'oeuvre de photographes représentés par les collections publiques françaises. A partir des années 1980 on voit apparaître en Europe de nouvelles approches photographiques du paysage influencées d'une part par les photographes américains issus de la mouvance de la New Topogaphy et impulsées d'autre part par des commandes publiques - nationales, régionales, locales et privées -. Le renouveau de la notion de paysage en photographie va de pair avec une volonté européenne d'étude et d’enregistrement de ses territoires, dont l'aboutissement est la Convention européenne du Paysage signée à Florence en 2000.

L'exposition photographique « Paysage Document IV » réunit cinq photographes européens dont l'œuvre  nourrit les fonds iconographiques des centres photographiques régionaux français. Le fil conducteur de l'exposition est une approche documentaire du paysage commune aux cinq photographes qui tentent d'établir une vision objective du territoire. Le paysage devient trace, preuve, document, enregistrement direct du réel.

En observateur minutieux, le français Thibaut Cuisset photographie à la chambre, de manière systématique une série de maisons de campagne au Japon et tente ainsi d'établir une « typologie vernaculaire du paysage ».
Même approche systématique pour l'anglais Jonh Davies qui photographie des hangars et autres sites industriels. Le leitmotiv de cette série est la présence du décor intemporel constitué par le Mont Fuji en arrière-plan.
D'Anne-Marie Filaire sont présentées deux séries. La première est une variation sur un même thème : un paysage de son Auvergne natale, rendu intime et intemporel par le noir et blanc et le choix du petit format. Le diaporama Enfermement est un travelling de 45 minutes, en boucle, de photographies issues d'une enquête photographique menée par l'artiste en Israël et les territoires occupés, prétexte à une réflexion, déjà amorcée dans la série Pas, sur la notion de frontière.
La vision lyrique du paysage du belge Gilbert Fastenaekens semble au premier abord primer sur la rigueur de sa méthode. Le photographe nous entraine au milieu d'une forêt sauvage dont nous découvrons les sous-bois regorgeant d'entrelacs et feuillages qui semblent nous submerger. Néanmoins, un souci d'objectivité vient désamorcer cette expérience subjective du paysage.
Particulièrement touchante est l'œuvre de l'italienne Paola de Pietri qui nous conduit sur la frontière italo-autrichienne à la recherche des stigmates de la première guerre mondiale sur le Haut Plateau Karsique. La nature a repris ses droits sur ce territoire autrefois théâtre d'une guerre particulièrement meurtrière. Le visiteur entre dans ces espaces majestueux baignés par une lumière douce et intemporelle à la recherche d'un signe, d'une trace de ce conflit que la nature n'aurait pas réussi à effacer.

 

Noemi Didu

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général : Christine Ollier
Dans le cadre du cycle Cosa Mentale, Paysage(s), Le renouvellement de la notion du paysage à travers la photographie contemporaine


Avec Thibaut Cuisset, John Davies, Gilbert Fastenaekens, Anne-Marie Filaire, Paola de Pietri

Le cycle Cosa mentale, Paysage(s) est une tentative de synthèse des démarches photographiques centrées sur les problématiques du paysage, des années 1970 à nos jours, à partir des artistes représentés dans les collections publiques françaises. Cette lecture a été divisée en quatre volets : les approches documentaires dans leurs dimensions objectives et typologiques (Paysage-Document), les pratiques documentaires liées à l’analyse critique de l’impact de nos activités sociopolitiques sur le paysage (Paysage-Critique), les démarches qui élargissent les principes documentaires par une réaffirmation de la part subjective de la création de l’image (Nouvelles subjectivités) et les oeuvres fictionnelles liées à une vision artistique et culturelle du paysage, qu’elles aient une origine picturale, cinématographique ou littéraire (Le Nouveau Pittoresque).
Ce programme a donné lieu à un ensemble d’expositions de 2012 à 20131. La galerie Les filles du calvaire en présente à son tour une occurrence en consacrant une quatrième exposition à Paysage-Document avec la mise en avant de cinq artistes qui ont contribué à développer la photographie documentaire et à renouveler la vision du paysage par la puissance esthétique de leurs écritures. Leurs travaux sont représentatifs de ce courant européen - de son évolution méthodologique et stylistique - par la variété de leurs approches, qu’elles aient pris un tournant critique ou qu’elles se soient orientées vers un regard plus subjectif.