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“Uriel Orlow” Unmade Film
au Centre culturel Suisse, Paris

du 3 mai au 14 juillet 2013



www.ccsparis.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 3 mai 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Uriel Orlow, The Reconnaissance, 2012. Photographie montée sur aluminium et son, dimensions variables. © Uriel Orlow.
2/  Uriel Orlow, The Staging, 2012. Vidéo HD, 9’30. © Uriel Orlow.
3/  Uriel Orlow, The Reconnaissance, 2012. Photographie montée sur aluminium et son, dimensions variables. © Uriel Orlow.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Uriel Orlow (né en 1973 à Zurich, vit à Londres) réalise des installations modulaires et multimédias qui réactivent la mémoire cachée de lieux marqués par l’histoire. Unmade Film, son nouveau projet, s’articule autour de l’idée d’un film impossible, non réalisé ou détérioré et présenté par fragments. Le point de départ est un ancien village palestinien transformé en hôpital psychiatrique à Jérusalem. En avril 1948, Deir Yassin est attaqué par deux groupes armés sionistes, et plus d’une centaine de villageois trouvent la mort durant cet assaut. En 1951, un hôpital psychiatrique est établi dans les maisons vides de Deir Yassin. A l’origine destinée au traitement des survivants de l’Holocauste – dont une tante de l’artiste -, la clinique s’est aujourd’hui spécialisée dans les soins et la recherche autour du «Syndrome de Jérusalem». L’exposition présente les ramifications complexes de ce lieu.

 

«Il me semble que Deir Yassin, aujourd’hui, est avant tout un lieu mental – dans tous les sens du mot. En tant qu’hôpital psychiatrique, il est inaccessible au public, et il n’y a pas de plaque qui commémore le village. Il existe dans le souvenir et l’imagination des gens. À moins d’être un malade mental, on ne peut pas y entrer… Je voulais faire une oeuvre qui revienne sur ce lieu, mais sans nécessairement le représenter : montrer simplement à quoi il ressemble aujourd’hui le fermerait, en quelque sorte. Je voulais créer une visite, ou une visitation, de ce lieu. The Voiceover est donc une visite guidée de Deir Yassin aujourd’hui. J’ai mené une recherche – en compilant des conversations avec le corps infirmier de l’hôpital, et aussi avec des historiens et des survivants du massacre – pour rédiger le script d’un guide touristique qui nous montre les bâtiments : la boulangerie, l’unité des schizophrènes. On découvre côte à côte les états passé et présent du lieu. Et quand on s’éloigne du grand espace central de l’exposition, cela marque aussi une absence, une impossibilité de l’image et en même temps, le besoin de trouver d’autres façons de s’engager. En suivant cette visite audio, nous ne nous trouvons pas dans le domaine d’une histoire chronologique, où les choses arrivent l’une après l’autre, mais dans une histoire spatiale où le passé coexiste avec le présent. La voix et le son sont des moyens très puissants d’évoquer une chose sans devoir la montrer.»
Extrait de l’entretien entre Jean-Paul Felley, Olivier Kaeser et Uriel Orlow, journal Le Phare.